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Critique de le_chartreux


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T'ZEE, UNE TRAGEDIE AFRICAINE, oeuvre en cinq actes – tient, comme le Phèdre de Jean Racine… - retrace quelques tragédies individuelles adressées par une malédiction familiale au sein d'un drame collectif terrible comme seul l'être humain peut les ourdir.

Nous avons…
T'Zeé, un roi déchu d'un très grand et très riche pays africain qui pourrait bien être l'ancien Zaïre… Bobbi, la nouvelle femme de T'Zée de 25 ans sa cadette, belle et ambitieuse, vouant une haine sans borne au fils cadet du roi ; Angéline, confidente de Bobbi, agile et dangereuse comme un serpent tapit ; Félix, proche du gouvernement et accessoirement l'homme de main de Bobbi.
Et puis Hippolyte, fils de T'Zée, roi, et de Mama Maréchale, la vieille reine emportée par un mal étrange, intelligent et progressiste ; Arissi, fille de Pierre Moulala - héros de l'indépendance - pour ne pas dire princesse de sang royal, mais d'un clan ennemi ; Walid, ami d'Hippolyte et d'Arissi d'origine libanaise, rencontré à Paris.
Il y a bien entendu de nombreux gardes restés fidèles au clan de T'Zée… Une population en effervescence car privée de ses droits et de ses richesses ; des clans ennemis ; Ndoki, un sorcier-chaman très puissant ; Mami-Wata, un esprit des eaux séduisant et terrifiant, incorruptible et vengeur ; Muntu et Umuntu, moitié esprits, moitié forces de la forêt, puissants combattants ayant recourt le cas échéant à la magie noire…

Et puis beaucoup, beaucoup d'armes, et beaucoup de haine rapportées par les ambitions frustrées de l'Amérique et de la France qui voyaient en T'Zée un rempart efficace contre les appétits d'ogre de l'U.R.S.S. en Afrique Centrale, et bientôt celui de la Chine avide et aux dents déjà rouges de sang.

Alors, dans la touffeur de la nuit africaine et les fastes des palais, des complots se fomentent et enflent. L'histoire trouve bien malheureusement ses sources dans quelques faits réels survenus entre 1970 et 2000 ; un coup d'état, un régime de parti unique, un pouvoir absolu et la confiscation des richesses de tout un pays par un dictateur nourrissant un délire égocentrique et paranoïaque.
C'est donc un chemin pavés de morts, d'aveux et de déclarations d'amour, attisé par le retour du roi, des calomnies et une malédiction terrible qui entrainent in fine de nouvelles morts et l'expiation de la faute originelle.
La protection des fétiches s'amenuise, le poison est là qui s'insinue doucement, le cycle du Léopard pourrait bien se terminer…

Pour finir, le dessin fait de larges aplats sombres dans des nuances de noirs, de bruns, d'orange et de verts kaki est juste magnifique !!!
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