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Critique de mylena


Ce roman est une très belle histoire d'amour. Mais pas que … Car dans cette optique son abord serait rendu difficile par bien des moments qui sembleraient des digressions. C'est aussi, et peut-être avant tout, le roman d'une époque, des Années folles et d'une génération qui a survécu à la guerre de 14. Et à ce titre c'est un roman tout particulièrement réussi.
Aurélien est un jeune bourgeois qui a fait les quatre ans de guerre juste après son service militaire. Il se retrouve désoeuvré, sans aucun engagement d'aucune sorte : il vit de ses rentes et collectionne les conquêtes éphémères sans jamais s'attacher. Et voilà qu'il rencontre Bérénice, qu'il trouve d'abord laide, mais dont le son de la voix le frappe, il finit par être totalement fasciné par elle. de son côté elle est mariée, quoi que pas très heureuse en ménage. Aragon décortique à merveille la naissance du sentiment amoureux. La description des émotions ressenties par Aurélien est d'une précision et d'une justesse rares. Les sentiments évoqués sont intemporels, contrairement aux circonstances historiques et au contexte social. Plus qu'un roman d'amour, c'est un roman sur l'amour, sur deux personnes qui s'aimaient ou croyaient s'aimer et se sont ratées. Aurélien finit par être amoureux d'un souvenir, quant à Bérénice, c'est une sorte de Madame Bovary avec son rêve d'amour absolu. Sauf qu'elle choisit de retourner auprès de son pharmacien de mari, peut-être parce qu'elle sent qu'elle court à la déception, que l'amour absolu est illusoire. Vingt ans plus tard, ils se retrouvent par hasard, mais et ils n'auront le temps de rien, le destin va s'acharner sur eux.
L'histoire progresse, pour l'essentiel, par tableaux, par scènes, avec assez peu de transitions entre elles. Et certaines de ces scènes sont mémorables : la rencontre de Riquet à la piscine, un vernissage, ... L'ambiance des années 20 est bien rendue, palpable, avec le goût de plaisirs et de dépenses extravagantes, les milieux d'affaires, les milieux artistiques, les anciens camarades de guerre, … Les personnages, y compris Aurélien au début, sont assez agaçants, en particulier Edmond, le plus hypocrite de tous !
Et quelle plume ! Aragon est largement aussi bon romancier que poète. Et ça tombe très bien : j'ai encore trois ou quatre romans de lui qui m'attendent dans ma bibliothèque !
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