Enfin la conclusion de cette histoire, que j'ai lue de façon morcelée au rythme de la publication des ouvrages en version pocket...
Autant le dire de suite : j'ai apprécié de retrouver notre héroïne et son univers fantastico-slave original.
Ceci étant dit, ce tome souffre d'être le troisième de l'histoire. Une histoire qui s'étire (selon moi) inutilement en longueur.
Le premier tome était long dans le sens où la mise en place des personnages prenait le livre entier, dans le deuxième l'histoire avançait et il se passait des trucs... Ici on est ballotés entre les décisions pas toujours rationnelles de Vassia, qui change d'avis à la va-comme-je-te-pousse, et qui essaye de concilier ses deux univers : son côté russe et humain, posé dans le monde des hommes qui sombrent de plus en plus dans la c(h)rétienté, et de l'autre son côté païen, adepte des lutins et savoirs traditionnels. D'ailleurs elle n'hésitera pas à se qualifier elle-même de "sorcière" tout au long de l'ouvrage. Comme si elle avait besoin de mettre un mot pour pouvoir être comprise.
D'ailleurs, Vassia se cherche tout au long de l'oeuvre. Avec Morozco, avec Medved, avec Konstantin Nikolaïevitch, comme avec Katcheï, elle ne sait jamais sur quel pied dancer. Un coup elle les aime bien, car elle a besoin de se sentir appréciée, sans doute un travers de l'auteur (/autrice) qui transpire sur son héroïne, un coup elle ne les supporte plus, à tort ou à raison, selon les personnages...
C'est un peu fatigant. D'autant que ce tome est riche en décisions longues à prendre. En descriptions d'actions abracadabrantesques, peu claires qui plus est.
La "conclusion" de l'arc avec Konstantin et celle avec Medved aura d'ailleurs lieu en milieu de livre... Ce qui surprend, car il reste encore la moitié de l'ouvrage à découvrir...
On suit ensuite les efforts de Vassia pour s'immiscer dans la gué-guerre de Dimitri contre les Tatar. Sans qu'on lui aie trop demandé de faire quelque chose d'ailleurs. Mais bon, elle a envie d'aider. Quitte à sacrifier les esprits qu'elle a eu tant de mal à rallier. Pour l'amour de son peuple.
C'est bon. Ca dégouline de bons gros sentiments. C'est insupportable de mièvrerie.
Sa relation avec Medved est difficile à comprendre. Ennemis. Puis alliés par la force des choses. Mais quand même ennemis ? On ne comprend pas, ce n'est pas super clair.
En tout cas elle chevauche au coeur de la bataille comme personne. Des fois sans vraiment de raison.
Ses pouvoirs de sorcières, qui auront mis 3 tomes à se développer, sont enfin palpables, et elle est utilise à tout va... Mais la plupart du temps on voit mal en quoi ça peut être utile... C'est bien beau de mettre le feu à une tente, mais est-ce que ça fait gagner une guerre ?
Apparemment oui, d'après Katherine Arden donc.
Bref, de nombreux points sont problématiques et décrivent des actions de façon vraiment floue, sans qu'on puisse comprendre vraiment pourquoi Vassia fait ça. On se demande parfois si elle n'est pas un petit peu bête d'ailleurs. Têtue, et insupportable aussi.
Les autres personnages pêchent également de cette psychologie dont
Katherine Arden les affuble. Morozco, Alexandr, Dimitri, Baba Yaga, Meved, Konstantin. Ils ont tous une personnalité distincte, et tous ils sont un peu paradoxaux dans leur façon de faire et/ou d'être. Ce qui est bizarre. Ce qui fait qu'on a du mal à s'identifier, et donc qu'on lit cette histoire de loin, sans vraiment sentir de proximité avec aucun d'eux.
Reste le point positif de toute cette aventure : l'univers fantastico-russo-slave particulier dans lequel se passe notre intrigue.
Katherine Arden semble particulièrement balèze niveau culture russe, et on prend plaisir à découvrir les différentes entités du folklore traditionnel russe, à évoluer dans la Russie médiévale qu'elle nous dépeint.
Malgré tout, cette histoire est un peu longue, et aurait pu être amputée de moitié pour la longueur, sans que ça ne nuise trop à l'histoire.
J'attends de voir si
Katherine Arden écrira autre chose, et je pense que si c'est le cas, je le lirai, au moins par curiosité, car elle a néanmoins du talent, malgré les quelques défauts que je trouve à cette trilogie.