Citations sur La Fille dans la tour (58)
Sacha regarda sa sœur. Il ne l’avait jamais trouvée délicate, mais toute douceur avait disparu d’elle. Elle n’était plus qu’esprit vif, membres robustes, avec une présence farouche, presque provocante malgré les lourdes robes encombrantes. Elle était à la fois beaucoup plus féminine qu’elle ne l’avait jamais été, et beaucoup moins. Une sorcière. Le mot lui était apparu de lui-même à l’esprit. C’est ainsi que nous appelons ce genre de femmes, parce que nous n’avons pas d’autre nom.
Je sculpte des choses en bois parce que les choses produites par un effort sont plus réelles que celles qui sont faites d’un souhait.
Chaque fois que l'on décide d'une voie, on doit vivre avec le souvenir de l'autre, la voie que l'on n'a pas prise. Choisis au mieux, une voie ou l'autre, chacune aura ses bons et ses mauvais côtés.
Si tu désires une chose, cela signifie que tu ne l’as pas, ce qui signifie que tu ne crois pas qu’elle est là, ce qui signifie qu’elle ne sera jamais là. Le feu est ou n’est pas. Ce que tu appelles la magie est seulement le fait de ne pas permettre au monde d’être autrement que tel qu’on le désire.
Je veux être libre, finit elle par dire presque pour elle-même. Mais je veux aussi trouver ma place et avoir un but. Je ne suis pas certaine de pouvoir avoir l'un ou l'autre encore moins les deux. Et je ne veux pas vivre un mensonge.
Pouvez-vous m'aider à résoudre ce dilemme ?
[...] Tu veux une réponse ? La voici : il ne faut pas croire aux contes de fées. Je te l'ai déjà dit auparavant : ton monde n'a que faire de ce que tu desires.
Dans une forêt, en pleine nuit, une jeune fille chevauchait un cheval bai. La forêt n’avait pas de nom. Elle était située très loin de Moscou — très loin de tout — et l’on n’entendait que le silence de la neige et les bruissements des arbres gelés.
Il était presque minuit, cette terrifiante heure magique, dans cette nuit que menaçaient le froid, la tempête et les profondeurs d’un ciel aveugle. Et pourtant, la jeune fille et son cheval progressaient à travers les arbres, obstinément.
La glace recouvrait la mâchoire du cheval et la neige s’accumulait sur ses flancs. Mais ses yeux étaient doux sous son toupet couvert de neige et ses oreilles s’ébattaient joyeusement en avant et en arrière.
Leurs traces s’étendaient loin derrière, à moitié avalées par la neige fraîche.
Soudain, le cheval s’arrêta et releva la tête.
Début du prologue
Chaque fois que l'on décide d'une voie, on doit vivre avec le souvenir de l'autre, la voie que l'on n'a pas prise. Choisis au mieux, une voie ou l'autre, chacune aura ses bons et ses mauvais côtés.
Cela va avoir une fin. Un jour. Ce monde de merveilles, dans lequel la vapeur d’une maisonnette peut être une créature qui énonce des prophéties. Un jour, il n’y aura plus que des cloches et des processions. Les tchiorti seront une brume, un souvenir, une ondulation dans les champs d’orge de l’été.
La tempête, qui aveugle le ciel
De ses flocons tourbillonnants,
Ici, hurle comme une bête,
Là, crie comme une enfant ;
Elle s’engouffre sous le chaume
De notre vieux toit branlant,
Et soudain, frappe à notre fenêtre,
Tel un voyageur égaré, implorant.
Alexandre POUCHKINE
Epigraphe du roman
Tu veux une réponse ? La voici : il ne faut pas croire aux contes de fées. Je te l'ai déjà dit auparavant : ton monde n'a que faire de ce que tu désires.