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Critique de florencem


Ayant beaucoup apprécié le premier tome, j'ai enchaîné avec La fille de la tour. L'atmosphère, le folklore russe et les personnages font que la trilogie Winternight nous emmène dans un univers autant fantastique que réel et j'apprécie énormément ce côté réaliste auquel est incorporé une touche de magie. Si dans l'ensemble, j'ai bien aimé ce deuxième tome, j'avoue que certains éléments ont fini par me lasser. La malédiction du deuxième tome a potentiellement encore frappé.

Nous retrouvons Vassia directement après les événements du premier tome. Elle a décidé de fuir son village car elle ne s'y sentait plus en sécurité après la mort de son père. Son envie de liberté la pousse donc avec Solovei à parcourir « le monde ». Mais un danger rôde sur les terres de Russie et notre jeune héroïne va se retrouver au coeur d'un complot bien plus vaste qu'elle ne l'imagine.

La première partie m'a beaucoup plu. On retrouve des personnages que j'avais beaucoup aimé dans L'ours et le rossignol et que l'on avait dû quitter. Les revoir sur le devant de la scène était donc un vrai plaisir. Ils amènent aussi cette part de réalisme dont je parlais au tout début de ma chronique. On y découvre la vie des russes à cette époque, la place de la femme, les structures sociales. Un contraste avec Vassia qui ne rentre dans aucun moule. Cela amplifie encore plus la différence entre le monde des tchiorti face au christianisme, d'ailleurs. Vassia a un pied entre les deux mondes et doit trouver comment trouver un équilibre.

Et c'est cet équilibre très précaire qui est mis en avant ici. Même si on y voit beaucoup plus le monde « réel », c'est aussi un combat contre la condition féminine, les cases dans lesquels nous sommes forcés de rentrer, les règles absurdes, le manque d'ouverture d'esprit. Sur le fond, l'auteur arrive vraiment à tirer son épingle du jeu, en mettant en plus ici toute une dimension politique, un jeu de pouvoirs sournois, et une montée du fanatisme. Intéressant, même si j'avoue qu'allait encore plus loin dans le côté folklore m'aurait plus enchantée. On découvre de nouveaux personnages de l'imaginaire, mais ce sont souvent des apparitions fugaces.

L'autre point qui m'a chagriné est Vassia. Elle est encore jeune et inexpérimentée, mais j'ai trouvé qu'à de nombreuses reprises, elle se montrait arrogante et insouciante, agissant sur des coups de tête sans penser aux conséquences. Elle a pourtant déjà subi tellement de revers, mais elle ne semble pas en retirer des leçons. Je la comprends pourtant. Sa soif de liberté, de vivre comme elle l'entend, de ne pas être cantonnée à un mariage ou le couvent, briser ses règles si absurdes… mais elle ne réfléchit pas. Elle est touchante, combative, intelligente et courageuse, on ne peut pas lui enlever cela, mais sa témérité a parfois un côté exaspérant…

Il y a aussi eu durant ma lecture de la fille dans la tour, une sorte de malaise vis-à-vis d'un personnage. Dès sa première apparition, et cela a perduré tout du long, je sentais que quelque chose n'allait pas, et le fait de voir les autres personnages agirent comme si de rien n'était avait ce côté oppressant. Pour le coup, je n'ai donc eu aucune surprise à ce niveau-là, le manque de subtilité, car les indices sont là dès le départ, a fait que « l'enquête » en elle-même a été comme un pétard mouillé.

A contrario, Morosko est un personnage que j'ai aimé voir évoluer. On sent toute la complexité de sa situation, et les changements qui s'opèrent en lui face à Vassia. Il est extrêmement touchant. Son rôle de dieu de la mort, comme le fait qu'il se sente décliner face à cette nouvelle religion qui prend le pas sur les anciennes traditions. Je l'avoue sans peine, c'est vraiment cette relation entre notre héroïne et le démon du gel qui me passionne le plus.

Un second tome intéressant qui pousse l'univers de la trilogie encore plus loin. J'ai été moins charmée par La fille dans la tour mais je ne peux pas enlever à Katherine Arden son style délicat et entraînant, ainsi que la justesse avec laquelle elle traite ses personnages.
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