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Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Avoir le choix est un privilège parfois… mais parfois, le choix s'impose…
Nous sommes en Italie. Plus précisément dans un petit village en Sicile, dans les années 1960. On suit la vie d'Oliva. Une jeune fille qui est curieuse et intelligente. Mais voilà, à 16 ans sa vie bascule soudainement…
Ce livre est un peu un roman documentaire. Il relate la vie de la première femme à avoir dit « non ».  « Non » à une loi ancestrale.
C'est très intéressant et bouleversant. Malgré quelques longueurs l'histoire est passionnante. Un roman d'une grande puissance ! Quel courage, quelle détermination !!! Un livre qui nous rappelle qu'avec force et combativité parfois nous pouvons réussir à avoir le choix
A lire évidemment…
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Dans l'Italie du sud des années 60, pour les filles il y a des règles, tout un tas de règles. Les règles du cardinal (les menstruations), les règles du mariage, les règles des enterrements, du bal, de l'église, de la table, du corps…
Les mères apprennent aux filles ce qui est bien et ce qui est mal.
C'est mal pour une fille de savoir trop de choses, de se regarder, de regarder droit dans les yeux, de toucher à l'argent, de lever les bras au-dessus des épaules, de s'enfermer dans sa chambre, d'aller au cinématographe ou aux réunions communistes.
Si on ne respecte pas ces règles, on est une dévergondée et une source inépuisable de discussions pour les commères du village.
La mère d'Oliva a tout fait pour que ces filles grandissent « bien propres ». Étrangère, arrivée par le mariage et par amour dans ce village de Sicile, elle met un point d'honneur à élever ses filles dans les règles. C'est le prix de son intégration au sein de la communauté.
Pourtant le résultat n'est pas à la hauteur de ses efforts. Fortuna, l'ainée, sera mariée à un homme violent et Oliva sera enlevée, séquestrée et violée le jour de ses 16 ans par un prétendant éconduit qui espère ainsi pouvoir la marier.

Oliva découvrira, au moment de porter plainte contre son agresseur que les hommes sont protégés par des lois archaïques.
Après un procès éprouvant et au verdict décevant, la famille d'Oliva devra déménager pour que chacun de ses membres puissent se reconstruire et accéder, enfin, à sa liberté.

Viola Ardone nous propose un roman féministe qui dénonce la société patriarcale. La fin du roman, en 1981, nous laisse entrevoir l'évolution des lois vers plus d'égalité entre les femmes et les hommes.
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On découvre dans ce roman l'histoire d'Olivia qui se déroule entre les années 60 et 80 dans un petit village de Sicile.

On y aborde les conditions de la femme, les contraintes qui pèsent sur elles dans cette société patriarcale, les lois ancestrales qui sont encore de mise.

Le fait d'avoir la narration à la première personne nous plonge directement dans les pensées d'Olivia, qui rêve de liberté, d'apprendre et de poursuivre ses études pour pouvoir être indépendante . Elle y décrit sa famille, les habitants du village qui gravitent autour d'elle.

Je l'ai trouvé très courageuse lorsqu'elle décide de faire le choix pour pouvoir changer cette tradition complètement dépassée malgré le quand dira t'on des gens du village.

Sur la dernière partie elle partage la narration avec son père, qui est comme une forme de dialogue entre eux et c'est très touchant.

L'auteure a su décrire l'Italie dans les années 60 de manière émouvante.
Une histoire bouleversante, réaliste et touchante .
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Une histoire de femme sur deux époques en :

*1960
Un petit village Martorana en Sicile, Oliva adolescente vit avec son frère jumeau et sa grande soeur entre un père taiseux et une mère que la peur pour sa fille rend hargneuse.

*"Une fille c'est comme une carafe qui la casse la répare !"
On se retrouve de suite dans le sujet, pour quelles raisons lorsque l'on naît fille on a pas les mêmes droits qu'un garçon se questionne Oliva qui rêve de devenir institutrice, de liberté et de pouvoir choisir sa vie?

*Sa meilleure amie Liliana, est son opposée, s'habille en jupe courte, se maquille et participe aux réunions politiques de son village.
Elle va tenter d'insuffler à Oliva une force nouvelle.
Paterno le fils du pâtissier n'a qu'une idée en tête séduire Oliva quoiqu'il en coûte.
Craignant que sa fille ne succombe, sa mère va organiser un mariage arrangé.
Mais Paterno en a décidé autrement....

*1980
Les années ont passé, Oliva est devenue institutrice.
De retour dans son village, elle est plus forte que jamais....

*Des personnages bruts, sombres et taillés à la serpe donnent le ton à ce roman sur l'émancipation et la liberté des femmes et ce n'était pas un vain mot à l'époque et surtout dans l'Italie conservatrice.
Viola Ardone nous livre un roman magnifique sur la force et le courage que chaque femme porte en elle malgré le poids des traditions, des "qu'en dira-t-on".
Se taire, se soumettre et obéir sont les lois à appliquer contre lesquelles chacune doit se battre.
A découvrir pour l'écriture, les chapitres courts mais aussi par les voix captivantes des lecteurs.
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Viola Ardonne structure son roman de la même manière que son précédent livre. Elle s'inspire d'un fait historique ou réel caractéristique de l'histoire de l'Italie, en l'occurrence la loi du "mariage de réparation". Elle nous parle à hauteur d'enfant  avec parfois des répétitions abusives d'expressions naïves (mon ventre s'alanguissait) et elle y évoque la fin de l'enfance de Oliva qui à bientôt 16 ans doit être mariée. Enfin le roman se compose de 4 parties différentes - la dernière partie se situant de nombreuses décennies après "l'événement " tragique  et forme ainsi une certaine analyse de la situation sous un regard plus distancié. Elle prend la forme d'un dialogue silencieux entre la fille et le père.

Page 136, le personnage de Magdalena, figure communiste engagée dans différentes luttes, est un petit clin d'oeil direct au  livre "le train des enfants".

Je découvre que ce livre s'inspire de l'histoire de Franca Viola, la figure emblématique du féminisme en Italie, qui, grâce à  son refus du mariage forcé et au procès intenté contre son violeur, a été à l'origine d'une loi en 1981 abrogeant cette loi inique du mariage réparateur. Abrogation tardive, mais à la même époque en France on luttait pour que viol soit reconnu comme un crime et non un délit jugé en correctionnelle. (Dans les faits aujourd'hui les moyens budgétaires insuffisants de la justice conduisent souvent à une correctionalisation du viol, ce qui amoindrit la portée de la condamnation).

L'histoire que nous conte Viola Ardonne met en scène des personnages intéressants, vivant dans un village reculé de Sicile où les mentalités sont encore très archaïques dans les années 1960. le contexte d'un village, milieu clos, est évidemment propice au maintien des traditions, même les plus iniques.

La mère est soucieuse de toujours répondre aux règles de la bienséance. Règles innombrables qui asservissent toujours plus les filles. Elle agit ainsi pour se fondre dans le moule et être acceptée puisqu'elle-même vient d'une autre bourgade qu'elle a fuit. Elle agit pour le bien de ses filles, même si cela aboutit au mariage désastreux de sa fille aînée Fortunata avec quelqu'un qui la maltraite. Dans l'éducation différenciée quelle donne à ses enfants (2 filles et un garçon) elle transmet le poids des interdits adressés aux filles, lesquelles ne sont "rien au singulier". Les filles sont sous la tutelle d'un père, la surveillance d'un frère ou la coupe d'un mari dont elles seront la bonne à tout faire. Une fille seule n'existe pas ou alors est une dévergondée. C'est ainsi que l'institutrice est vue par les femmes du village. D'ailleurs pourquoi instruire les filles puisqu'elle sont inscrites dans la répétition de ce rôle attendu de femme au foyer et mère de famille et cela dès 16 ans. C'est vrai que les femmes ont toujours eu un rôle important dans la transmission des archaïsmes et qu'en élevant différemment les garçons et les filles elles contribuent à maintenir le poids du patriarcat. Cette femme reproche souvent à son mari de ne pas etre suffisamment vindicatif et donc  de ne pas répondre à l'image autoritaire attendue d'un homme. Ce n'est que tardivement qu'elle ouvre les yeux et enfin s'oppose aux langues vipérines.

Le père est un taiseux, mais pour autant pas indifférent. Il aura du mal, lui aussi à se défaire du poids des traditions. D'autant plus que la situation sociale de sa famille ne lui permet pas de s'affirmer. Il est intéressant que le personnage du père ne soit pas un archétype de virilité. Par le passé il a su mettre fin à une dette d'honneur qui en Sicile se dénoue à coup de "lupara " et décime des familles entières.  Il est pourtant pris dans une nasse, mais voit bien que le bonheur de ses filles n'est pas dans la vie qu'on leur impose. Et c'est ça qui compte, il saura donc, comme tout bon jardinier, apporter le soutien nécessaire.

Oliva est une gamine qui aime la liberté et rêve un peu. Mais elle est éloignée des préoccupations de ses camarades qu'on prépare très jeunes  à un mariage arrangé. le mariage est l'union de deux familles, alors on peut marier une fille à quelqu'un qu'elle n'aura jamais vu ! Oliva, est courtisée de façon arrogante par le fils du pâtissier. Et malgré l'absence de réponse à ses avances, il s'arroge tous les droits sur Oliva jusqu'à commettre un enlèvement et un viol. Pour lui, il lui offre une situation et ne conçoit pas qu'on puisse lui dire non. C'est un homme arrogant, sûr de son fait et qui n'aspire qu'à dominer. Alors une femme qui résiste c'est inconcevable.
 Le frère jumeau, Lilialia l'amie qui aspire a faire de la politique pour changer l'ordre établi qui asservit les femmes, Saro l'ami d'enfance, amoureux bienveillant.... Tous ces proches apportent leur soutien à Oliva dans sa lutte contre l'hypocrisie. Ce roseau qui plie dans la tempête mais résiste, c'est une Oliva qui peut afficher son honneur : celui d'une femme libre de ses choix.


 

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L'action de ce roman se situe dans la Sicile des années 1960. C'est un roman fort sur la condition des femmes et l'application de lois ancestrales où le patriarcat domine. Nous suivons le destin de jeunes filles d'un petit village et notamment celui d'Oliva dont le destin bascule malgré le respect des règles édictées par sa mère. La société est bien dépeinte et on en ressent presque les carcans tant l'injustice faite aux femmes est criante.
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Dans les années 60 en Sicile, la vie d'une fille n'est pas simple ....

Olivia a une soeur aînée et un frère jumeau, ce qu'elle aimerait s'est d'être un garçon, être libre comme son frère .
Elle adore aller à la chasse aux escargots avec son père mais d'après la mère ce n'est pas une activité pour les filles, celles ci sont faites pour être mariées , avoir des enfants et s'occuper de la maison. Mais Olivia ne l'entend pas de cette oreille !!!!! Elle veut faire des études pour acquérir son indépendance.

Une histoire sur l'émancipation de la femme.

Une histoire poignante avec ses traditions, ses mariages arrangés et les qu'en dira-t-on.

Une histoire de courage pour se faire respecter et que le NON au féminin existe.

Une histoire qui démarrage lentement, l'auteure prend son temps pour nous dévoiler ses personnages puis la révolte d'Oliva donne du punch au récit .

Note : 4 / 5
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Voilà un de ces livres qui me tombent dessus, je ne sais pas toujours comment, et qui ont remué quelque chose en moi. le choix est l'histoire d'une toute jeune fille en Sicile dans les années 1960. A la campagne, la vie est dure pour les jeunes filles, chaque geste, chaque regard est épié, jugé, commenté, celles qui ne correspondent pas aux normes sont mises au ban de la société. Oliva, elle-même est persuadée du bien-fondé de ces règles qu'on leur impose, et elle fait sienne la volonté de sa mère de la marier vite et bien. Au début je n'ai pas du tout aimé le style dans le genre écrits d'une ado, car la première partie est le récit d'Oliva, qui devra devenir adulte plus tôt que prévu et la lecture m'est devenue un peu plus agréable. Mais ce que j'ai aimé dans le livre c'est l'histoire qui est racontée, et la manière dont c'est fait avec beaucoup de dialogues, le style somme toute est assez banal et il y a beaucoup de clichés. Ce que j'ai aimé c'est aussi de suivre les personnages, car on les retrouve une vingtaine d'années plus tard et de constater leur évolution. J'ai beaucoup aimé la figure du père, qui est plus ouvert que la mère et qui est pour moi malgré un côté un peu opaque, le plus sympathique de tous. Dans la deuxième partie ce sont Oliva et le père qui alternent et se s'adressent l'un à l'autre pour la suite dans les années 1980.
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Par où commencer....?
L'écriture est d'une simplicité déroutante, désarmante, mais elle colle parfaitement au lieu, à l'époque, au niveau social des personnages. Ce qui permet d'autant plus de se projeter dans l'histoire.
Un récit teinté de traditions familiales, de conventions et de misogynie toute sicilienne.
L'autrice raconte les choses, c'est tellement réel, tellement vrai. La mère de Oliva, tellement crédible, au point que j'ai presque pu voir ou entendre, à certains moments, ma nonna.
Un livre où l'on retrouve le manque de solidarité des mères envers leurs filles, alors qu'elles même ont vécu la même chose et s'en plaignaient. Une société où il n'y en a que pour les garçons.
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Viola Ardone (1974) signe avec le choix (2022) un roman d'émancipation poignant dans lequel elle se penche sur la difficile condition des femmes dans la Sicile des années soixante à travers le cheminement vers la liberté d'une jeune fille que rien ne prédestinait à se rebeller contre une loi ancestrale inique.

A Martorana en 1960, il ne fait pas bon être une fille. Oliva Denaro en est bien consciente: alors que son frère jumeau jouit d'une liberté dont elle ne peut que rêver, la jeune fille de quinze ans n'a d'autre choix que celui de baisser les yeux, se taire et filer droit. Depuis qu'elle « a le cardinal », la gamine ébouriffée chaussée de sabots qui aimait par-dessus tout courir, chasser les escargots avec son père et viser avec son lance-pierre ceux qui se moquaient de son ami Saro, a changé de statut malgré elle. Epiée et jugée en permanence, elle doit se résoudre la mort dans l'âme à passer ses vacances d'été enfermée chez elle pour y broder des trousseaux de mariage et attendre que quelqu'un veuille bien lui demander sa main.
(...)
Son nouveau monde, un univers rigide et étriqué réglementé par une multitude d'injonctions et de règles morales très strictes inculquées par sa mère, se décline en « pour » et « contre » et se résume désormais aux murs de la maison parentale. Malgré son intelligence et son goût pour les études son avenir est déjà tracé. Elevée dans la croyance qu'une femme sans mari ne vaut rien, elle sait pertinemment que le jour où elle devra se soumettre à un mari -choisi par sa famille- est proche. Jamais elle n'a pu et jamais elle ne pourra décider par et pour elle-même. Jusqu'au jour où l'impensable se produit. Elle choisit alors, contre toute attente, de dire non et de s'opposer avec toute la fermeté et la dignité possibles à ce que la société attend d'elle. Au risque de tout perdre.
(...)
Comme dans le Train des enfants dont la structure narrative est identique, Viola Ardone s'est inspirée de faits réels pour mettre en exergue un pan méconnu de l'histoire italienne.

A travers le cheminement d'Oliva, elle revient sur une loi révoltante qui n'a été abrogée en Italie qu'en 1981 mais qui subsiste à ce jour malheureusement encore dans de nombreux pays.

A travers Oliva, elle raconte l'invisibilité, la soumission et l'oppression des femmes. Elle dit la pression qu'elles subissent au quotidien: avant le mariage par les mères qui veulent empêcher à tout prix qu'elles ne deviennent « une carafe cassée », après le mariage par les maris qui s'érigent en maîtres absolus et leur dénient leurs droits les plus élémentaires. Etre abîmées ou emmurées, voilà à peu de choses près le choix qui est offert aux jeunes femmes dans la Sicile des années soixante.

A travers Oliva, elle raconte la fin brutale de l'innocence, la pression sociale, la prise de conscience de l'iniquité crasse d'une loi ancestrale puis, enfin, le refus de plier et la nécessité de se relever et de dire non.

A travers Oliva, elle raconte le courage immense nécessaire pour oser dénoncer l'extrême violence malgré la peur, la honte et l'ignorance, pour oser défier le patriarcat, ses lois et ses coutumes archaïques et enfin pour oser réclamer que justice soit faite.


Lien : https://livrescapades.com/20..
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