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Critique de ATOS


Hannah Arendt, la grande "anatomiste" de nos certitudes , nous entraîne dans le labyrinthe du pouvoir. Mensonge, force, puissance, autorité, violence. Qui détient, qui accepte, qui prend ou reprendra le pouvoir ?
A quel instant le pouvoir perd – il le contrôle ?
La désobéissance civile est elle dans nos démocraties la seule arme sans violence qui permettra de redresser nos torts ?
Comment l'histoire se répète-t elle ? Pourquoi avec une telle constance, un tel aveuglement ?
Du Viet Nam en Irak, depuis les années 50 jusqu'à aujourd'hui, comment peut on encore donner quelque crédit au marketing politique ?
Quelles sont aujourd'hui les valeurs sur lesquelles reposent le pouvoir des grandes puissances ? Richesse ? Croissance ? Force ? Mensonge ?
Qui détermine nos réalités, qui les hiérarchise ?
Contre quoi concédons nous notre passivité civile ?
Qu'est ce qui entraîne une émeute, un soulèvement, une rébellion, une révolte, une révolution ?
Le pouvoir par les armes est il synonyme d'action ?
Peut il y avoir de politique sans mensonge, sans violence ?
La grande marche technologique que nous nommons Progrès n'est elle pas le pas de l'oie de la grande dictature de l'Anonyme ? La « tyrannie sans tyran ».
Bureaucratisation des démocraties, des économies, des systèmes de communication.
Dans toutes les démocraties, là où l'on brandit au regard des peuples le droit de vote et la liberté de la presse comme les deux uniques mamelles de son Eden, personne n'est plus responsable des décisions, et donc jamais responsable de son action.
Aucun engagement participatif, aucune entente collaboratrice, aucune représentation juste et équilibrée des citoyens.
Que reste t il aujourd'hui de la validité du contrat social entre état et citoyen ?
Quelles puissances entravent le pouvoir de l'état?
L'état a t il peut il encore légitimer son autorité sans recourir à la force ?
Est il encore assez fort pour ne pas être contraint de répondre à la violence légitime par une violence qu'il aura toutes les peines à justifier ?
Voilà l'écorchure que nous présente Hannah Arendt, ce pouvoir mis à nu, qui nous laisse découvrir le grand dysfonctionnement de ses organes internes, l'hémorragie qui anémie les forces des Nations, la sclérose chronique de toute son organisation.
Ne pas prononcer de diagnostic au malade, c'est effectivement lui mentir. Mais si la saturation d'un corps tend à chuter irrémédiablement , le malade désavoue la faculté. Et c'est dans un accès de violence que le malade la congédie.
Du mensonge à la violence : un grand traite d'anatomie politique contemporaine.

Astrid SHRIQUI GARAIN

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