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Citations sur Patagonia tchou tchou (30)

Le commissaire Baigorria prit juste le temps d'aspirer quelques profondes bouffées.
--- Ami Butch Cassidy, ou comme vous vous appelez en vrai : on est en Argentine, El Maitén c'est l'Argentine. Ici tout a un avenir. Ce qui n'existe pas c'est le présent. Je regrette, mais vous n'allez pas trouver plein de putains de gens pour pouvoir vous échapper. Et maintenant, si vous permettez, je vais faire la seule chose raisonnable...
--- Vous allez m'arrêter ?
--- Je vais faire les grillades, pour voir si, l'estomac plein, ces gringos perdent la manie d'aller de par le monde en fusillant les gens.
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Il avait cesser de neiger une fois de plus, et la tâche diffuse d'un soleil pâle s'estompait dans le ciel nuageux quand ils arrivèrent à Los Nires. Le train passait à quelque cent mètres d'un édifice solitaire : une grande boîte à chaussures avec des barreaux à toutes les fenêtres. Le temps et le dédain de l'administration l'avaient teinté du même gris que le paysage.
-- C'est la prison où est Beto ? avait demandé Bairoletto
-- L'unité 28, le lieu où les rebelles dangereux deviennent fous, lui avait répondu son compagnon.
La piste de terre qui naissait devant l'édifice festonné de neige suivait la voie et venait se heurter à la gare. Los Nires était un peu plus que rien, une intention de village née d'un fantasme.
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- Vous voyez ? Bertolt Brecht avait raison... Les Allemands ne pourront jamais faire de révolution, parce qu'ils ne peuvent pas prendre une gare s'ils n'ont pas leur ticket de quai.
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— Bon ! dit Butch, à la recherche de quelque chose dans son sac. L’heure dite est arrivée. Tu n’as pas peur, non ?
— Si. Je me suis chié dessus, fit Bairoletto, d’un ton provocateur.
— C’est mieux. Mon grand-père disait que seuls les tarés n’avaient pas peur.
— Ton grand-père avait plus de maximes célèbres que Confucius.
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Il essaya de se mettre à la place de son grand'père, le Buctch Cassidy original, pour résoudre le problème qui se présentait à lui. Il n'y avait pas d'antécédents.
Tous les cas de rébellion avaient à voir avec la répartition des gains, des beuveries, ou des bagarres pour des femmes, jamais pour une question syndicale.
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Par les pans de sa chemise entrebâillée, son nombril velu épiait le monde, tel un kangourou dans sa poche.
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- Ma Croatie n'existe plus, dit le Russe, le regardant dans les yeux. Quand un homme est absent longtemps, son pays meurt et il ne peut plus y retourner.
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Le petit train finit de monter une côte pleine de virages en épingles à cheveux et s’arrêta. Il avait cessé de neiger, mais tout était blanc, « comme couvert d’écume », pensa Butch. La tour, avec son réservoir et son tuyau, se rapprocha jusqu’à se trouver en face de la locomotive.
Il secoua le bras de son compagnon qui dormait pelotonné sur son siège, et Bairoletto se réveilla en sursaut.
– C’est le second arrêt pour faire le plein en eau, expliqua Butch sur un ton de conspirateur. La prochaine gare c’est Los Ñires. Il vaut mieux que nous descendions nous dégourdir les jambes afin de ne pas tomber de sommeil.
Bairoletto acquiesça sans vraiment comprendre, encore sous l’effet des grillades dévorées debout à côté du poêle, mais il se laissa entraîner.
Une rafale de vent froid lui rendit d’un seul coup toutes ses facultés. Si ça, ce n’était pas la mort, la mort n’existait pas. Le néant, la voie, une tour faite de poutres métalliques et couronnée d’un réservoir sur lequel on pouvait encore lire le sigle du chemin de fer quand il était anglais – à l’origine des temps – et, à cinq cents mètres environ, une petite cahute en pierres, couverte de lauzes, avec un cheval attaché à un poteau enfoncé dans la terre. Appuyé à la porte, un paisano buvait le maté et les observait avec sérénité, au milieu du néant.
Genaro sentit soudain son courage décliner et il était sur le point de retourner à l’abri du train, quand la vision de longues jambes dénudées qui descendaient de l’autre wagon le vissa dans la neige.
Sans réfléchir, il dépassa Butch et se mêla au groupe d’étrangers rieurs. Ceux-ci préparaient leurs appareils pour se faire photographier à côté des mécaniciens.
Il profita de la couverture que lui donnait le groupe pour observer de près les hommes en combinaison qui faisaient le plein en eau.
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Le monde est, de plus en plus, un monde unique, une boucherie généralisée où l’on vend la chair des travailleurs.
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— Ni téléphones portables... Ils sont en Patagonie, Bairoletto. Ils ont le privilège d’entendre le silence de la nature à l’état pur. Pourquoi voudraient-ils la télévision ?
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