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Jean-François Gérault (Traducteur)
EAN : 9782743614539
208 pages
Payot et Rivages (07/10/2005)
2.73/5   15 notes
Résumé :
Garcia, dit le gros, rencontre par hasard un ancien compagnon de cellule surnommé le Français. Garcia est devenu réceptionniste, pion sur l'échiquier du vaste empire financier dirigé par Tony Capriano Muller, dont la malhonnêteté n'a d'égale que la vanité.

Le Français, anarchiste habité par une inextinguible violence à l'égard de la bourgeoisie, offre au gros l'occasion de prendre une revanche sociale et de gagner beaucoup d'argent.

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le récit à la première personne surprend mais on y prend vite goût. L'histoire: trois compères hauts en couleurs et pas bien nets, qui tout sépare et qui n'aspirent pas tous à la même chose, vont s'embarquer dans une affaire crapuleuse. Leur moteur sera la revanche sociale pour l'un et l'appât du gain pour les deux autres.

Les personnages sont croqués par une plume trempée dans l'humour noir et le décalage teinté d'ironie. Leurs plus grands défauts sont exploités à la loupe et on oscille entre pitié et fou rire tellement ils sont pitoyables et inaptes à la société.
Des êtres cabossés, vicieux, tordus par la vie. L'auteur profite pour adresser une critique à la société argentine où le pouvoir appartient à certains riches pourris jusqu'à la moelle qui règnent sur les moins nantis.
Jeux de pouvoir, manipulation, machiavélisme, nos héros passeront par tous les états de la machination dans une affaire qui va finir par les dépasser, jusqu'à la finale digne des films de Tarantino.

Le gros, le français et la souris est un voyage, dense, tout en tension mais furieusement comique. Un premier roman noir qui frappe fort!


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Certains disent que la branlette rend sourd, mais d'après Perez La Souris, la branlette te transforme en dégénéré et rend les os mous.

Si ces messieurs pouvaient confirmer ses dires et si la Recherche scientifique pouvait se pencher sur la question, je pense que ce serait d'utilité publique de savoir si ce genre d'activité provoque des séquelles.

Dernièrement, j'avais accompagné des kidnappeurs qui avaient tout de bras cassés en lisant "Les fleurs de saignent pas" de Ravelo.

Garcia le Gros, le Français anarchiste et Perez La Souris, ancien boxeur, sont eux aussi des petits truands mais un peu plus professionnels que ceux croisés précédemment.

Bien que, on se demande qui manipule qui car Isabel Capriano Muller, la kidnappée, a plus d'un tour dans son sac et dans sa culotte.

Entre Raúl Argemi et moi, c'est un bilan qui n'est pas équilibré pour ses trois romans lus. Autant je m'étais emmerdée dans "Ton avant-dernier nom de guerre" autant j'avais pris mon pied littéraire dans "Patagonia Tchou-tchou" et voilà que le soufflé est retombé avec ce roman-ci.

L'histoire commence par le fin, du moins, par un coup de pumas (les lecteurs comprendront) accomplis par nos trois truands. C'est dégueulasse, lâche et violent.

Puis, on remonte le temps avec la rencontre du Gros et des deux autres compères et de leur plan pour kidnapper la femme du magnat local.

Les personnages sont habillement croqués, ils sont bourrés de cynisme, d'humour noir, sont désappointés par cette société à deux vitesses où les riches exploitent les plus pauvres et prêts à tout pour changer la main qui leur a distribué les mauvaises cartes.

Le récit est assez lent, à certains moments, je me suis embêtée, ce qui est dommage parce que ça avait bien commencé, les premiers chapitres du récit étant tout en force et en actions violentes.

Pourtant, si « Patagonia Tchou-tchou » était drôle et bien écrit, j'ai eu l'impression qu'ici on s'enlisait dans le récit, qui pourtant fait dans les 200 pages et il m'a semblé que la kidnappée arrivait trop vite à ses fins avec ses kidnappeurs sans que l'on ait eu l'impression qu'elle prenait le temps de jouer avec eux pour les retourner à son profit.

Malgré un final sous haute tension au vu des retournements de situation, mon impression générale est restée la même : bof.

Une lecture où je me suis ennuyée et que j'ai terminée afin de savoir ce qui allait résulter de tout cela et de parvenir à faire la jonction entre les premiers chapitres qui nous laissaient entrevoir une partie du final et le final lui-même.

Patagonia Tchou-Tchou restera indétrônable !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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L'Argentine de la « transition démocratique ». Un enlèvement crapuleux. Une complexité plus grande qu'il n'y paraît. Une froideur crue et implacable. Impressionnant.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/12/21/note-de-lecture-le-gros-le-francais-et-la-souris-raul-argemi/

Ancien militant rangé des voitures de la lutte politique armée, le Gros vivote à Buenos Aires comme factotum au coeur d'un empire économique familial où il sert principalement de partenaire complaisant de squash au patriarche récemment remarié avec une jeune beauté, vieillard d'acier qui dirige l'ensemble de ses entreprises et de sa famille à la baguette. En quête d'un coup ultime qui le mettrait à l'abri du besoin pour le restant de ses jours – et lui procurerait le cas échéant une forme subtile de vengeance psychologique et sociale -, il s'acoquine avec deux truands professionnels, le Français et la Souris, pour procéder à l'enlèvement contre somptueuse rançon de la jeune épouse du capitaine d'industrie. Mais les cartes distribuées ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être de prime abord.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Le Gros, le français et la souris sont trois personnages qui ont fait de la prison ensemble il y a bien longtemps. le français est un anarchiste nerveux qui peut vriller en un claquement de doigts. La souris est un ancien boxeur qui voit rarement plus loin que le bout de son nez et qui pratique régulièrement le shadow pour ne pas oublier son passé. Et Gros est le réceptionniste de l'entreprise qui est au centre du roman. C'est lui le narrateur et il décide de raconter au lecteur comment il se retrouve dans une combine en carton avec ses deux compères. Car après être sortis de prison les trois personnages se rencontrent de nouveau et décident de monter un coup ensemble. C'est à partir de l'enlèvement de la femme du patron de Gros que les choses vont se gâter et que chacun va jouer double jeu à sa manière. Raul Argemi a une façon bien à lui de raconter la psychologie de ses personnages dans ce polar particulièrement sombre, teinté d'humour noir. Les dialogues sont d'enfer. C'est un roman où les puissants en prennent pour leur grade. C'est aussi un roman dans lequel il ne faut pas se fier aux apparences, l'auteur aime mettre de la nuance et de la complexité dans ses personnages, un peu comme le personnage du Français, l'anarchiste imprévisible. le tout forme un court polar plus dense qu'il n'en a l'air et permet de découvrir l'auteur de Patagonia Tchou Tchou.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Un bon polar, un brin "bras cassés" un brin très noir...
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Bien. Je fis donc ce que je viens de dire : je pressai le nez d’Antonio Capriano Muller – Tony, pour les amis – pour qu’il s’étouffe un petit peu. Le Français lui enleva alors le chiffon de la bouche et lui enfourna le goulot de la bouteille d’alcool entre les dents.
Le vieux s’étrangla quand le liquide lui descendit dans le gosier et commença à faire des bonds à la manière d’une grenouille sur une poêle brûlante. Il paraissait impossible de le maintenir au sol. C’était comme se trouver au cœur d’un tremblement de terre ou chevaucher le tigre, selon les paroles de Mao (le Français adorait recourir à cette formule pour justifier presque tout). Un instant, je cessai de lui boucher le nez pour le laisser respirer. Aussitôt, le Français me cria « Vas-y ! » et je recommençai à appuyer, avec pas mal de difficulté, car le visage du vieux glissait comme une savonnette du fait de l’abondance de ses larmes. Logique, l’alcool pharmaceutique est particulièrement fort, et il faut avoir un gosier de Russe pour l’avaler sans pleurer.
(Trop de détails ? Profitez-en. Soulignez-les avec un crayon comme si c’était un cours de formation continue. Recourir à un professionnel reviendra toujours beaucoup plus cher.)
Je ne sais pas combien de temps s’écoula. Peut-être quinze ou vingt secondes. Je sais que cela me suffit pour jeter un coup d’œil à la villa et apercevoir la silhouette d’Isabel passant devant une fenêtre et se découpant sur le rideau comme sur une peinture japonaise.
Quand il eut avalé une bonne partie de la bouteille, Capriano Muller se mit à trembler et fut plus facile à contrôler. Le Français le retourna face contre terre et s’assit sur son dos en lui tordant le bras.
– Phase numéro trois, camarades.
– Comment, ce n’est pas « la phase C » ? s’exclama la Souris avec ce mouvement de tête qui lui venait de l’époque où il parvenait encore à éviter les K.-O., et qui lui était resté comme un tic.
– C’est la même chose, espèce de taré, lui dis-je.
Avec affection, car en fin de compte, c’était un malheureux. Quoique, parfois, je me demandais si la Souris ne se faisait pas plus bête qu’il n’était. Ses courts-circuits soudains paraissaient être en relation avec ses moments de lucidité.
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Il s’agit presque toujours d’une question de pouvoir, de l’exercer ou d’être un perdant. Ni les dix commandements ni les tables de multiplication ne sont des points d’appui solides sans le pouvoir. Avec le pouvoir, on peut modifier les résultats et jusqu’aux règles du jeu elles-mêmes : naître, vivre, mourir sont toujours les manifestations de quelque dieu éphémère et sans pitié, qui, en abaissant le pouce, condamne à vivre ou à mourir. Celui qui découvrit le principe du levier, alors que l’Occident n’était encore qu’un nouveau-né, déclara : « Donnez-moi un point d’appui et je soulèverai le monde. » Et par sa prétention, il mit à nu ce qui est la racine même de l’être humain.
Si vous êtes de ceux qui se lestent les pieds avec des kilos de morale pour ne pas se perdre dans l’espace comme un cosmonaute abandonné, priez pour que les enfants de Belzébuth vous conservent votre innocence. Découvrir que l’on peut être Dieu pour un instant laisse ensuite une soif inextinguible. Cette remarque, il est vrai, se trompe de destinataire, et en plus arrive trop tard. Peut-être aurait-il mieux valu qu’un certain Gros l’eût entendue il y a trois ans, un certain Gros qui cherchait à solder un important compte d’humiliations, sans savoir que ces choses-là sont comme la vérole : elles laissent des marques indélébiles. Mais, finalement, rien de tout ça n’a d’importance puisque, tandis que le Ciel demeure fermé pour cause d’inexistence, le moment est venu de raviver la mémoire.
Aujourd’hui, quand j’ai reçu mon courrier et que j’ai vu la lettre et la photo qui l’accompagnait, j’ai su qu’il était temps de se souvenir.
Car il y a des épreuves qui ne laissent pas le choix : on se bat jusqu’à la fin ou l’on se dirige docilement vers les crématoires de la mort.
Alors j’ai décidé de raconter ce qui s’est passé. Non pas avec l’intention d’expier mes fautes ou de réparer mes torts ; j’essaie seulement de me garantir quelque chose comme une vengeance posthume, oeil pour oeil, si dans l’épreuve de force qui s’approche, ils parviennent à me tuer d’une balle dans le dos. Au moment où je débute ce récit, mon unique certitude, même si j’ai rempli les rues de morts-vivants, est que rien de ce qui est humain ne m’est étranger, et aucun dieu, ni aucun démon, ne peut dire le contraire.
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Derrière moi, le vieux avançait en titubant, l’air hébété. Je n’avais pas besoin de tourner la tête pour savoir qu’il me regardait, cherchant une réponse, parce que ma présence ne collait pas avec le reste. Le vieux – à ce moment, cela me plaisait plus que jamais de l’appeler ainsi – avait, en descendant de sa voiture, été surpris de me rencontrer à cette heure-là à proximité de sa ville et, le temps qu’il comprenne la situation, il était notre prisonnier. Le Français et Pérez la Souris avaient surgi d’un grand bouquet de lauriers, l’avaient assommé d’un coup de massue et embarqué en une fraction de seconde. C’est certain, ils ne lésinèrent pas sur la violence mais l’eussent-ils blessé que personne ne s’en serait aperçu.
Pourtant, ce n’était pas cette attaque imprévue qui l’avait sonné. Ni même le fait que moi, un gars de confiance, un type qu’il prenait pour un petit chien obéissant, lui fourre un chiffon dans la bouche pour qu’il ne crie pas. Non, ce qu’il ne comprenait pas, c’est que nous puissions le traîner impunément dans l’obscurité, sous les arbres même de son parc, devant sa maison, presque sous le nez de sa femme et de son fils. Il ne pouvait pas se mettre dans la tête ue nous ne lui appartenions pas. Une petite erreur de stratégie. Il ne s’était pas rendu compte qu’il ne possédait plus le pouvoir, même sur sa propre personne. Qu’on le lui avait volé.
Ce qui était certain, c’est que j’avançais, sentant les yeux clairs du vieux – grands ouverts comme on s’imagine ceux d’un noyé – fixés sur mon dos, pendant qu’il était brutalement traîné jusqu’à la cage des pumas. Je savais qu’il tremblait au moins autant que moi. Un peu à cause du froid et plus encore à cause de l’excitation du moment. C’était sans doute pour ça qu’il s’emmêlait les pieds à chaque pas et trébuchait pour se retrouver finalement dans les bras de Pérez la Souris.
Il était presque minuit et le gravier du sentier crissait sous le givre. Tout indiquait que ce serait une nuit froide comme un chien mort. Nous nous étions gelés en attendant dans la voiture, et une demi-bouteille de Ballantine’s nous avait aidés à garder notre chaleur intérieure.
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En réalité, je regrettai de ne pas avoir une gigantesque presse pour réduire en bouillie des gens aussi moches. Certains jours, comme aujourd'hui, le monde était plein de gens moches, jusqu'à la nausée.
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Cette fille est tellement belle que ma main est partie toute seule et je n’ai pas pu l’arrêter : je suis allé directement faire de l’exercice pour me passer l’envie. La branlette, ça te transforme en dégénéré et ça affaiblit les os.
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