AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sand94


Le narrateur principal est Georges, et l'écriture reflète son langage, ses pensées. le lecteur plonge dans sa tête, et le style relève donc de l'oralité. Cette oralité ne m'a pas gênée, même si parfois elle est poussée un peu loin, un peu exagérée voire surfaite, mais dans l'ensemble, j'ai trouvé que Juliette Arnaud la tenait et qu'elle avait su la maintenir jusqu'au bout. Par contre j'ai été moins convaincue par certains passages en focalisation interne qui nous plongent dans les pensées de trois adultes : le prof le gym, la prof de français et le libraire. Outre le fait que ces trois personnages sont très liés, plus ou moins malgré eux, à Georges, il m'a semblé que leurs pensées et leurs interventions n'apportaient rien de plus au roman, voire arrivaient parfois comme un cheveu sur la soupe, alors que bien souvent je n'avais qu'une envie, poursuivre la lecture des aventures de Georges. J'ai bien senti que l'auteure cherchait par leurs interventions à expliciter, à rendre plus clair le mystère qui enveloppe Arsène, mais je ne suis pas sûre que ce choix narratif était le bon.

En dehors de ces quelques points, j'ai été plutôt agréablement surprise par ce roman. En premier lieu parce que ce personnage de Georges est vraiment très attachant, bien construit, on le voit réellement vivre et penser. Sa passion pour le foot, et notamment pour Arsène Wenger, le rend plus particulier, plus dense, et n'est pas juste un prétexte, mais apporte vraiment de l'épaisseur au personnage. J'ai aimé aussi tout le petit monde que l'auteur a créé, cette vie de quartier et d'immeuble, avec la fille de la concierge, le libraire Ali, le personnage un peu sombre et bizarre, même la petite Mamie à Pornic, petit village de Bretagne qui apparaît comme un Eden estival.

Le sujet principal de ce roman reste la relation entre Georges, 11 ans, et Arsène, plus de 20 ans. Indirectement ce sujet m'a fait penser au roman de Niccolo Ammaniti, Moi et Toi, que j'ai lu cet été. Parce qu'il pose un peu la même problématique, même si bien sûr ces deux romans ne sont pas destinés aux mêmes lecteurs. Comment un enfant perçoit-il, sent-il le monde adulte, qu'en comprend-il ? Mais ils vont aussi plus loin dans l'idée que l'enfance, presque inconsciemment, parvient à saisir ce que les adultes ne voient pas, ou n'ont plus le courage de voir. Et en cela le libraire Ali est un bon exemple.

Juliette Arnaud croit donc en la force de l'innocence de l'enfance, parce que l'enfance va à l'essentiel, ne juge pas, et offre finalement cette force aux adultes qui l'avaient oubliée. Dans leur relation simple avec les autres, avec ceux qu'ils aiment, les enfants permettent aux adultes de renouer avec les petits plaisirs de la vie : un gâteau, une veilleuse… Ils nous réapprennent à apprécier la vie, et c'est réellement ce que j'ai aimé dans ce roman, cette douceur alors que le monde n'est pas si doux que cela.
Lien : http://leslivresdegeorgesand..
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}