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Critique de Masa


Georges-Jean Arnaud est un auteur prolifique, surtout connu pour sa très longue saga « La compagnie des glaces » qui compte soixante-deux volumes et tout ceci, écrit en l'espace de quatre ans seulement – puisque le premier opus fut paru en 1988 et le dernier en 1992. Un monument de la Science-Fiction française qui a bercé toute une génération. Je l'avais depuis longtemps noté à ma liste de livres à découvrir. J'avais pour cela deux options. Je pouvais espérer trouver chaque épisode ou bien m'orienter vers les intégrales. Je me suis dirigé vers ce second choix. Rappelons que le premier volet de cet intégral comporte les quatre premiers livres de la série (« La compagnie des glaces » ; « Le sanctuaire des glaces » ; « Le peuple des glaces » ; « Les chasseurs des glaces »).

« La compagnie des glaces »
Avant toute chose, j'ignorais l'histoire et m'étais fermé à toutes informations que j'aurais pu entendre.
La Terre a connu quelques ères glaciaires durant sa vie. Ces périodes s'étalaient sur des milliers d'années. Notre planète entre de nouveau dans l'une de ces phases glaciales.

Pas vraiment un récit postapocalyptique puisque le récit se déroule deux décennies après la baisse très importante des températures. Les hommes se sont adaptés et ont construit des dômes, se sont équipés de combinaisons thermiques et ont développé un réseau ferré.

Un premier récit qui met l'ambiance. Toutefois, j'ai trouvé que le monde dictatorial était superficiel car l'accent est mis avant tout sur les personnages. Lien – le glaciologue – est le personnage principal. Tout au long de l'aventure, il ne va cesser d'évoluer. En revanche, la fille du gouverneur “Floa” est une potiche. Il est même intéressant de voir que Georges-Jean Arnaud a fait de ses protagonistes féminins des objets sexuels. Elles ne sont là que pour étancher les pulsions sexuelles des hommes.
Bien que sous exploité, à mon sens, au niveau de l'univers militaire, l'histoire est très intéressante et on y découvre un peuple sauvage, une sorte de mutation de l'espèce humaine comme nous la connaissons actuellement. Ils sont capables, de par leur fourrure rousse (me font penser à des orang-outans) de supporter des températures sibériennes. Ils possèdent par un sexe hypertrophié.
J'ai beaucoup aimé le personnage de Skoll.

« Le sanctuaire des glaces »
C'est un épisode étrange. Il démarre très bien, se calme par la suite et devient carrément passionnant pour finir.

Lien se passionne pour les hommes roux. Il souhaite découvrir leur origine. C'est ici que l'on redécouvre le personnage qui avait fait une courte apparition lors du précédent volet, en la personne d'un curé évangéliqu e. J'ai beaucoup aimé que la religion vienne s'imbriquer dans l'histoire. On peut y déceler un certain fanatisme.
Les dernières pages vont se terminer à la manière d'un récit d'aventure, avec un élément fantastique. Une présence trop peu exploitée, mais surtout éphémère, de monstre apparenté à des loup-garous.
Un peu frustré par le final, car on reste sur notre faim. À noter que Skoll, que je trouvais très intéressant, a mystérieusement disparu.

« Le peuple des glaces »
J'ai eu plus de mal à me plonger dans ce troisième acte. Toutefois, une fois plongé dedans, j'ai trouvé cela intéressant bien que l'auteur nous lance dans une sorte de voyeurisme. Il est ici question de découverte ou plutôt d'analyser ces hommes roux.
L'environnement politique est trop peu exploité à mon goût, mais heureusement que l'histoire est passionnante. La compagnie qui était en guerre contre le bloc Est, décide de s'attaquer à l'ogre de l'Ouest.

« Les chasseurs des glaces »
Voici le dernier opus de ce premier intégral. Il est à mon sens en dessous des trois premiers. Cette fois-ci, la haine envers le peuple des glaces monte crescendo. La chasse est lancée pour rendre captifs ces hommes libres. Georges-Jean Arnaud met l'accent sur le racisme, la déportation et l'esclavage. Les propos abjects sont difficiles, un rapport avec le nazisme.

Les truands sont manichéens. Ils sont tous noirs, violents. Lien est obnubilé par le souhait de retrouver son amie rousse. C'est même le sujet fil rouge.
J'ai bien aimé le bûcheron (dont j'ai oublié le nom). Toutefois, je rajouterai un élément qui m'a dérangé. le récit se veut futuriste, or jusqu'à ce quatrième tome, je n'ai pas eu l'impression d'avoir à faire avec une civilisation évoluée. Comme par magie, l'un des protagonistes sort un matériel de Science-Fiction de sa poche.

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Une belle découverte qu'est « La compagnie des glaces », même si le récit est provocateur dans le libertinage (j'ai encore en mémoire la scène du gouverneur quinquagénaire qui couche avec la fille juvénile d'une des hôtesses, devant Lien sans embarras) et une certaine misogynie dans la perception des femmes – elles ne sont là que pour écarter les cuisses et exhiber leur intimité. Les deux personnages féminins sont : une fille de gouverneur nymphomane qui se fait monter par tout ce qui a deux pattes et une danseuse de cabaret exhibitionniste. L'histoire est intéressante et se laisse lire avec intérêt malgré un environnement trop peu développé. Je suis bien tenté pour poursuivre l'aventure.
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