Lettre au général Franco

Je ne crois pas que les bons soient d'un côté et de l'autre les méchants. Il y a la violence aveugle et les victimes baignées de cendres.

Et les Inquisiteurs imposaient l'intolérance, la torture, la haine et le sang comme aujourd'hui. Il n'y a qu'en Espagne que la prison de Carabanchel ou le bûcher de Séville, Torquemada ou l'assassinat de Grimau ne soient pas anachroniques.

Le pays tout entier forcé de taire le cri de son coeur.
Tous sont les ennemis de votre régime,
tout menace votre système
depuis une simple pièce de théâtre jusqu'à une réunion de trois ouvriers
depuis un tract jusqu'à un drapeau.

Votre gouvernement, vos censeurs, qui avaient pourri mes poumons, qui m'avaient retiré mon père, m'interdisaient ce
à quoi je croyais avoir encore plus droit qu'un arbre à la terre :
écrire dans ma propre langue.