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Citations sur Fugues (57)

La musique est l’art de l’espace. Littéralement, le flux sonore ouvre l’espace, le déflore, le densifie ou l’allège. Organiser les sons est le moyen que les humains utilisent pour nettoyer l’air, rendre sa surface intime et fluide, pour mieux faire voyager les idées, les émotions, les intuitions. La musique est une image de l’espace intérieur de l’homme : elle l’agrandit, le purifie, donne une direction à son énergie ; elle le prépare ainsi à recevoir et échanger de nouvelles informations. C’est une brise légère qui chasse les humeurs fétides, nettoie le corps subtil. En plus du plaisir intense qu’elle procure, elle participe à la santé globale de la personne qui s’abandonne à elle. Être plus réceptif, plus disponible, plus dynamique, c’est être potentiellement plus libre. L’art de la fugue est l’art de la liberté.
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La musique m’hypnotise, je l’entends comme je ne l’ai jamais entendue, elle est précise, géométrique, ancienne. Du coup, je décolle un peu plus. On me sert un rhum de Basse-Terre et du feu coule en moi, j’avale un dragon. J’observe les mouvements de cette symphonie parfaite, j’admire les corps des hommes et des femmes qui se déplacent dans cet espace mouvant. Mais je suis incapable d’interagir : la drogue n’abolit pas ma timidité. Le mélange de l’alcool et des champignons provoque un obscurcissement progressif de la conscience, la richesse des impressions migre vers la confusion des émotions. Je m’absorbe trop dans le paysage féérique, je m’y noie. Titubant et m’agrippant au hasard des choses qui tombent sous ma main, je regagne ma couche et m’endors tout habillé, la cervelle au grand large, emporté dans ma propre tempête neuronale.
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J'étudie la vie de Bach aussi. C'est une vie impénétrable, on ne sait presque rien de lui, si ce n'est qu'il a été habité par une extravagante puissance vitale capable d'absorber toutes les épreuves et tous les chagrins.
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[...] un acte qui transforme la vie ne peut être que solitaire, on doit fatalement s'isoler pour être soi-même.
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L’élixir sacré de cette cérémonie était le pastis. Il coulait à flots dans tous les verres mais son parfum anisé écœurait Nicole et elle était la seule à consommer du cap-corse, un mélange amer de vin, de plantes aromatiques, d’écorce d’orange et de quinquina. Elle sirotait sa liqueur avec une paille parfois assise sur le bar, en observant et appréciant l’étrange comédie humaine. A l’heure de la fermeture, des ombres titubaient dans les ruelles pour regagner le domicile conjugal, où les épouses, comme tous les soirs, s’étaient assoupies dans une attente toujours déçue. La nuit corse était exquise, fraîche et parfumée. Seules la lune ou les étoiles éclairaient les épaisses maisons de pierre, il n’y avait pas de réverbères, pas d’électricité […] Dans leur délicieux nuage d’ivresse, tout semblait mystérieux et beau.
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La vie était comme ça, certains hommes étaient comme ça, il fallait faire avec. La société tout entière était rétrograde et immature, il faudrait donc lutter sans cesse en attendant une évolution incertaine. Nicole avait dix-huit ans, mais était déjà une jeune femme libre du XXIème siècle, enfermée dans un carcan moisi du XIXème siècle, pleine incohérence temporelle. Cela exigeait patience et détermination.
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Ma mère avait un amour profond pour son père mais cet amour était altéré par une absence de parole et d'échange. Un abîme culturel les séparait, ils n'étaient plus dans le même monde: ma mère était du futur, elle anticipait les secousses qui ébranleraient les années soixante, tandis que son père était du passé, il était bloqué dans un monde uniforme où l'autorité n'était pas discutable. Les choses étaient comme elles étaient, on ne pouvait rien changer, il fallait courber l'échine. Cette déficience spatio-temporelle rendait toute communication quasi impossible. Pourtant, ils se ressemblaient: tous les deux étaient des êtres blessés, susceptibles, à fleur de peau.
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[...] il était tellement moins angoissant d'avoir un but que de macérer dans l'inconnu.
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Mais la société échoue tout le temps. Elle réussit à entraver, à ralentir, à restreindre le mouvement, mais elle est impuissante à figer l'énergie : la force de vie est trop vigoureuse, trop résistante, trop fluctuante.
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Quel est le rapport entre une fugue et une fugue ? Est-ce le même goût de larguer les amarres ? La fuite des notes de musique vers l'infini participerait-elle du même mouvement que cette échappée qui nous emmène loin, dans un espace non carthographié, où l'on va pouvoir enfin respirer ?
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