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3,66

sur 152 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Il y a quelques années, les éditions Bragelonne publiaient le premier roman d'un jeune auteur amateur de fantasy épique, Stephen Aryan, dont la trilogie a reçu lors de sa sortie un accueil plutôt enthousiaste de la part des lecteurs. Je serais pour ma part plus nuancée que les chroniques dithyrambiques que j'ai pu lire ici et là, même s'il faut admettre que le roman se lit avec plaisir et nous offre une bonne dose de combats épiques et de duels de magie spectaculaires. Mais posons d'abord le décor. Ce premier tome met en scène un univers de fantasy au cadre relativement classique dans lequel un conflit d'une ampleur sans précédent est en train de se préparer. Il opposera d'un côté le royaume isolé de Seveldrom, et de l'autre la coalition de l'Ouest réunissant la quasi totalité des nations alentours regroupées (par la persuasion ou la contrainte) sous la bannière de l'empereur fou Taïkon. Bien que désavantagés militairement, Seveldrom a encore l'espoir de remporter la victoire grâce à deux atouts : son impressionnant réseau d'espionnage qui lui permet de fomenter des troubles au sein même de la coalition, et ses Mages de guerres, de puissants sorciers capables de puiser dans une mystérieuse source d'énergie qui leur octroie des pouvoirs hors du commun (générer des boules de feu ou des barrières de protection, s'immiscer dans les rêves ou les pensées de quelqu'un...). le problème, c'est que l'empereur dispose lui aussi d'un allié de ce type, un puissant sorcier appelé le Necromancien et dont la puissance semble largement supérieure à celle des autres mages. L'auteur opte pour une narration multiple, chaque chapitre étant consacré à l'un ou l'autre des protagonistes du récit : un mage de guerre chargé de protéger la capitale de Charas aux côtés de ses confrères et consoeurs ; un vétéran ayant réussi à s'imposer comme une figure d'autorité et de référence parmi les soldats de Seveldrom ; la princesse de ce même royaume, chargée de coordonner les activités d'espionnage ; et enfin l'un de ses espions, opérant dans la ville commerciale de Perizzi, dont la mission consiste à encourager les habitants à se libérer du joug de l'empereur Taikon.

L'imbrication des différents récits est construite de manière ingénieuse et permet de bien cerner les enjeux pour chacune des nations impliquées dans le conflit. L'alternance de points de vue s'avère également efficace pour maintenir le lecteur en haleine et garder un rythme constant pendant la totalité du roman. Si le début met un peu de temps à se mettre en place, le reste du récit ne connaît ainsi que très peu de temps morts et se révèle suffisamment fluide pour inciter le lecteur à le lire d'une traite. En dépit d'un certain nombre de défauts à côté desquels il est difficile de passer (et sur lesquels je reviendrais dans le paragraphe suivant), il faut admettre que le roman est assez plaisant et qu'on se prend rapidement d'intérêt pour la guerre qui se déroule devant nos yeux, quant bien même son issue ne fait que peu de doutes. L'influence de David Gemmell est indiscutable et perceptible dès les tous premiers chapitres qui ne sont pas sans rappeler des passages cultes des romans de l'auteur, à commencer par « Légende » (la comparaison avec le maître de la fantasy épique est, il est vrai, souvent utilisée comme un argument de vente par les éditeurs, mais, pour une fois, elle est ici parfaitement appropriée). On retrouve en effet les mêmes thématiques, et surtout la même manière de les traiter. L'auteur ne présente pas la guerre comme quelque chose de glorieux mais opte au contraire pour une approche plus réaliste en soulignant son côté sale, sanglant et violent. Ici, pas de valeureux chevaliers galopant sus à l'ennemi avec leurs belles bannières au vent, mais du sang, de la merde et des larmes. Tout comme chez Gemmell, on retrouve également la même exaltation de la camaraderie entre soldats et l'importance de l'esprit de corps et de sacrifice qui vient contrebalancer le caractère sordide de la guerre. le personnage de Vargus, principal promoteur de cette solidarité guerrière, peut d'ailleurs sembler n'être qu'une pâle copie de Druss, mais l'auteur parvient heureusement à lui accorder davantage d'originalité grâce à une pirouette scénaristique fort bien trouvée. En tout cas impossible de se tromper : on est bel et bien dans un roman de pure fantasy épique et il faut reconnaître que les scènes de batailles, qu'elles opposent la « piétaille » ou les mages de guerre, sont bien écrites.

Malheureusement, le roman n'est pas non plus exempt de défauts qui viennent trop souvent tempérer l'enthousiasme du lecteur. le premier d'entre eux (et le plus criant) réside dans le paradoxe entre la manière très crue avec laquelle l'auteur présente la guerre et les atrocités qu'elle engendre, et la naïveté confondante de certains pans de l'intrigue et d'une partie des personnages. D'un côté, on se prend en pleine figure les horreurs de la guerre : mutilations, morts absurdes, deuils... de l'autre, on a l'impression d'évoluer chez les bisounours en terme d'intrigues politiques tant certains ressorts scénaristiques paraissent simplistes et incohérents (franchement, le coup de la résolution de la succession est à se taper la tête contre les murs tant elle est ridicule, et je ne parle pas de la scène, cliché au possible, au cours de laquelle un personnage balance de nul part un « en fait je suis ton père ! »). On peut également regretter la vision totalement manichéenne de l'auteur : les gentils sont tous bienveillants et sympathiques quand les méchants sont, au choix, des fous / sadiques / pervers / violeurs d'enfants. L'empereur Taïkon est, à ce titre, totalement improbable dans le rôle du méchant. En gros le personnage a, en tout et pour tout, trois scènes dans le roman, et chacune d'entre elles nous dépeint les sévices tous plus horribles les uns que les autres qu'il fait subir à ceux qui résident au palais (on se demande bien d'ailleurs pourquoi tout le monde n'a pas déjà plié bagage...) : on a notamment droit à une scène « d'anthologie » au cours de laquelle l'empereur ne trouve rien d'autre à faire que de tuer tous ses généraux, histoire de bien faire comprendre qu'il est vraiment très très méchant (et aussi profondément stupide, ce qui n'en fait pas un méchant si impressionnant que ça du coup...). du côté du camp des « gentils », les personnages sont heureusement un peu plus subtiles mais on ne peut pas franchement dire que l'auteur s'est cassé la tête pour leur donner une personnalité ou une histoire bien compliquée. La plupart sont malgré tout convaincants et parviennent sans mal à susciter l'intérêt du lecteur, à défaut de son affection.

Stephen Aryan signe avec « Mage de guerre » un premier tome qui remplit parfaitement sa fonction : offrir au lecteur une bonne dose de fantasy guerrière faisant la part belle aux combats, qu'ils se fassent à coups d'épées ou de sortilèges. Si le roman tient toutes ses promesses concernant cet aspect, les autres sont en revanche traités avec moins de soin. Outre la manière extrêmement manichéenne dont est présenté le conflit, on peut regretter la faiblesse de certains pans de l'intrigue qui jurent par leur naïveté et leur facilité avec le côté sombre et réaliste des scènes de combat. A noter, pour terminer, que le roman se suffit à lui-même puisqu'il s'achève sur une conclusion qui laisse peu de questions en suspens : un bon point pour les lecteurs qui voudraient se lancer à la découverte de l'oeuvre sans être certains d'aller au bout des trois volumes.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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L'influence du maître David Gemmell se fait un peu trop ressentir, notamment dans le postulat de départ qui s'avère basique avec la domination hégémonique d'un tyran qui s'est allié par la menace tous les territoires de l'ouest. La toile de fond de cette histoire est elle aussi classique avec une guerre et de nombreux combats qui occupent une place très importante de cette fantasy épique.

On suit donc le petit royaume de Seveldorn dans la guerre qui l'oppose à la coalition de ses voisins sous le joug de Taïkon le Roi Fou et de son terrible allié un Necromancien. Bien qu'en nombre largement inférieur les forces armées de Seveldorn ne sont pas totalement démunies grâce aux Mages de Guerre représentants d'une magie qui tend à disparaître, mais aussi grâce à une discipline de ses hommes.

Le récit démarre sur les chapeaux de roue avec une scène en marge de l'histoire proprement dite où l'on découvre Vargus, un vétéran, qui venge son village des exactions d'une bande de brigands. Puis l'auteur présente le contexte de son récit, et l'on découvre les protagonistes principaux qu'ils jouent un rôle direct dans les combats, où qu'ils oeuvrent dans l'ombre à déstabiliser les alliés bien souvent malgré eux du despote.
L'auteur alterne donc les scènes épiques avec des scènes plus calmes pour approfondir son univers. Les combats sont spectaculaires, qu'ils soient magiques ou plus conventionnels. Comme l'on peut s'en douter avec un Nécromancien l'univers dans laquelle se déroule le récit est sombre, violent mais manque malheureusement de profondeur, l'histoire étant essentiellement orientée vers la guerre qui se déroule et l'on suit principalement les acteurs directs et indirects du conflit sans suivre la vie des peuples, si ce n'est la mise en place de la révolte mais qui ne concerne pas les petites gens et la misère qui les frappe.
Sans qu'il atteigne le niveau de ceux du maître les combats sont très visuels, très bien orchestrés de manière générale mais quelque peu répétitifs. Dans les combats magiques les pouvoirs se révèlent beaucoup trop puissants, pour ne pas dire grosbillesques, l'auteur fait preuve de trop de surenchère pour que ce point du roman ait de la crédibilité.

Les personnages se révèlent pour certains peu intéressants, on n'arrive pas à s'attacher pour l'un deux, que ce soit pour les combattants comme pour les espions. Toutefois le vétéran retient l'attention, non pour le personnage en lui même mais pour ce qu'il prône et l'ambivalence de son identité. La princesse quant à elle fait preuve d'une sagesse qui ne cadre pas avec son âge. Pour la plupart des personnages on relève un manque certain d'approfondissement, ainsi qu'une touche parfois trop manichéenne.
La plume de l'auteur manque de personnalité, mais non du sens du rythme. A défaut d'être prenant, le récit offre un moment de dépaysement qui ne restera toutefois pas dans les mémoires.
Au final, l'on se retrouve avec un récit qui manque d'originalité, de profondeur, le récit épique à souhait est trop versé sur les combats, l'auteur a trop voulu faire dans le sensationnel au détriment du réalisme. Une fois de plus, des défauts qui viennent récurrent chez l'éditeur qui est plus là pour faire de l'argent que pour offrir des récits de qualité que l'on trouve actuellement plus chez les auteurs auto-édités. Un premier tome qui ne donne pas du tout envie de revoir l'auteur.

Lien : http://imaginaire-chronique...
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Une fois de plus déçue.

Globalement si je devais résumer le livre à quelque chose ce serait un mot guerre. Mais dans le sens succession de bataille, avec luxe d'escarmouche aberrante , et de discours creux, sans parler d'une soudaine familiarité entre deux individus qui ne se connaissent pas et discutent comme deux vieux amis .

Bref trop de batailles, pas assez d'intrigue, et des passages trop guindé et en perte de réalisme.

Certaines choses qui pourraient être intéressantes - présences divines etc - semblent tomber comme des cheveux dans la soupe tant elles sortent de nulle part.

Heureusement pour lui, il se lit très vite, et la fin est assez stable pour se passer de la suite, à laquelle je ne donnerais pas une chance de sitôt.

NB : après peut-être que je n'avais juste pas la tête a cela. Je ne qualifierais pas le livre de mauvais. Mais personnellement il ne m'a pas vraiment plu, j'attendais plus.
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Mouais. Mage de guerre n'est pas une catastrophe, mais c'est quand même pas terrible.
Le roman souffre de défauts assez rebutants :
1) Stephen Aryan décrit une succession de batailles sanglantes en mettant uniquement l'accent sur l'aspect boucherie. Il ne sera jamais question de tactique ou de stratégie (si ce n'est l'unique stratégie des gentils : "on se replie peu à peu vers la ville"). Les scènes de bataille ne seront jamais introduites proprement : pas de phase de mise en place, pas d'attente avant l'assaut, pas de description de l'armée ennemie, il n'y a jamais aucune mise en tension. Bien souvent, l'auteur se contente de faire sonner la cloche pour indiquer aux soldats de prendre leur position et le paragraphe suivant se situe deux heures plus tard et consiste en la description d'un corps-à-corps bien gorasse. Aucune hauteur de vue, aucun recul, la seule chose qui intéresse Aryan c'est la tripaille.
2) L'univers dans lequel se déroule Mage de guerre est très pauvre. Ce manque de profondeur se retrouve également au niveau des personnages, trop souvent totalement caricaturaux (le général Graegor, oh mon dieu!) ou manichéens (les méchants notamment sont très méchants, très bêtes ou très immatures). Les actions de certains personnages sont parfois totalement illogiques.
3) le roman confond déluge d'hémoglobine et maturité. Non, il n'y a rien de dark à enchaîner les descriptions de morts violentes avec moults détails sanglants. C'est juste descriptif. Il n'y a ni ambiguïté morale, ni ambiance pesante ni rien qui rende ce roman véritablement sombre ou adulte.

Ceci étant, malgré tous les défauts énumérés plus haut, je reconnais à Mage de guerre certaines qualités. Les combats, aussi pauvrement amenés soit-ils sont quand même globalement assez épiques et le livre se laisse lire avec facilité.
Au final, nous avons un roman qui pourra plaire aux adolescents mâles à la recherche d'un récit épique sans prise de tête, mais qui aura sans doute du mal à toucher un plus large public. Vous êtes prévenus.
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Une fantasy qui semblait en jeter... Et ça l'a pas fait pour moi.
Si l'univers est interessant, ainsi que les personnages, je n'ai pas aimé l'écriture, le rythme, ... Les débuts sont très lents. Normalement ça ne me dérange pas, il faut bien placer l'histoire, les personnages. Mais là, j'ai trouvé ça trop long.
Si la plume n'est pas désagréable en soit, ce qu'elle raconte ne m'a pas plu. On va de scènes de boucheries en scène de boucherie, sans aucun lien entre elles. J'ai eu l'impression que l'auteur écrivait des scènes de bataille juste pour le plaisir du gore. Ca n'amène absolument rien à l'histoire.

Ca ne l'a pas fait pour moi et c'est dommage car il y avait tous les ingrédients pour faire un bon livre.
Lien : https://gaellebookaddict.wor..
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