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Critique de Meps


Meps
25 septembre 2021
Quel plaisir de relire du Asimov. Ce mec est vraiment un génie. A l'heure où la mode est plus que jamais à la dystopie, il est très plaisant de lire une SF un peu "à l'ancienne", même s'il y a bien sûr des dystopies très anciennes (Le meilleur des mondes ou 1984 par exemple, les classiques). Pour moi, les cycles d'Asimov (Fondation ou Les Robots) ne sont pas des dystopies car Asimov ne part pas du principe que les découvertes futures qu'il imagine devront forcément aboutir à des mondes fermés, oppressants et totalitaires. Il crée des univers totalement justifiables scientifiquement (la base du concept de science-fiction) et qui restent à l'image de notre monde présent, remplis d'avantages et d'inconvénients. A l'image d'un Jules Verne et de ses inventions si proches de ce qui s'est réellement produit aujourd'hui, ses écrits sont visionnaires et serviront dans un futur proche à mieux comprendre les progrès de la science. Ses trois lois de la robotique sont d'ailleurs la base de certains projets de loi récents, en Corée du Sud ou en France (charte de l'intelligence artificielle et des algorithmes). Il est également à noter qu'il s'est rendu maître dans l'art des formes courtes qui peuvent à la fois se lire individuellement et former dans le même temps un tout cohérent et riche, réunis en cycles.

Après avoir dévoré plus jeunes en quelques années les cycles majeurs de l'auteur, quel plaisir de découvrir qu'il existe encore des "one shot" hors cycles pour me replonger dans son univers. C'est le cas de cette Fin de l'éternité qui prend pour sujet le voyage dans le temps. Au vu de la profondeur et de la logique interne de l'univers créé dans ce roman, il est presque étrange qu'Asimov ne s'en soit pas servi de base pour écrire d'autres recueils de nouvelles. Ce pourrait également être une bonne base de travail pour d'autres auteurs ayant envie d'écrire des histoires basés sur le monde décrit. (il y en a d'ailleurs peut-être qui l'ont fait mais je l'ignore).

Au delà de la cohérence du fond et de la société telle qu'elle est décrite, Asimov parvient à nous raconter une histoire et à faire vivre des personnages bien caractérisés. Si l'organisation de ce monde très hiérarchisé et divisés en "castes professionnelles" amène des personnages d'abord stéréotypés, l'auteur introduit des variables qui forcent ses protagonistes à évoluer et à questionner leurs certitudes. Les rebondissements du final sont tout simplement bluffants et je n'ai pas du tout vu venir un des tout derniers, tellement ébloui par la richesse de l'univers que j'en ai baissé ma vigilance sur l'intrigue et les indices dont Asimov avait pourtant parsemé le récit. On pourrait presque le qualifier d'Agatha Christie de la SF, lui qui a beaucoup aimé les formes "enquêtes" dans les mondes imaginaires du futur.

Je crois que cette critique permettra bien de comprendre l'admiration que je porte à cet auteur. Pour tous ceux qui ont encore des réticences vis à vis de ce genre de littérature, n'hésitez pas à commencer par le maître et vous ne pourrez plus penser à la SF comme un genre mineur.
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