Rohan perd la vue quand il perd ses fils.
Les deux évenements sont indépendants mais concomitants.
Le 11 septembre, al-Quaïda, Pakistan, Afghanistan, talibans et djihad: la ronde infernale des années 2000, entre croisade américaine et Guerre sainte moderne.
Au Pakistan, la cohabitation entre catholiques et musulmans s'est fissurée avec la montée du fondamentalisme religieux. Base arrière de la guerre en Afghanistan, l'instabilité du pays fait subir violences et attentats à sa population.
Ecartelée entre une foi en un Islam conciliant et modéré et la terreur quotidienne générée par l'extrémisme religieux, la famille du vieil enseignant aveugle va payer le prix fort: jeunes hommes enrôlés à corps défendant chez les talibans ou enlevés par des seigneurs de guerre, rattrapés par les geôliers "cow-boys" de l'oncle Sam, perdus ou morts pour leurs proches, anéantis et impuissants.
Les individus, dérisoires grains de sable, ballotés par la violence des éléments sont les dommages collatéraux négligeables d'un système tournant fou.
Ce qu'une société et une religion peuvent faire subir aux hommes (...et aux femmes) est sidérant et désespérant ! Manipulation, corruption, concupiscence, tout y passe.
Seul lieu d'harmonie: le jardin et le nectar des fleurs
(du grec: nek tar: ce qui triomphe de la mort)
Après
La cité des amants perdus et
La vaine attente, je continue à suivre avec grand plaisir
Nadeem Aslam, son talent de conteur aux visions symboliques, la trame narrative puissante et les personnages denses et attachants de ses livres.