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EAN : 9782021083712
416 pages
Seuil (22/08/2013)
4.01/5   73 notes
Résumé :
Dans les mois qui suivent les attentats du 11 septembre, deux jeunes gens, Jeo et son frère adoptif Mikal, l’un étudiant en médecine, l’autre rompu au maniement des armes, quittent leur bourgade du nord pakistanais et se rendent clandestinement en Afghanistan pour porter secours à leurs frères musulmans.

Jeo laisse derrière lui Naheed, la beauté qui est devenue son épouse, et son père Rohan, veuf inconsolable qui perd peu à peu la vue. Seul réconfor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Une fille, deux garçons, une bourgade, Heer, Pakistan du nord, dans les mois qui suivent le 11 /11/2001,
La fille, Naheed, amoureuse de Mikal, épouse Jeo,
Jeo, étudiant en médecine et Mikal, son frère adopté, partent pour l'Afghanistan aider leurs frères de religion dans le chaos de la guerre,
Et Naheed est enceinte....

Un livre qui révèle peu à peu, la tragédie d'un pays, de sa population et surtout celle de ses femmes soumises aux règles impitoyables et inhumaines de la charia.
“Dieu n'est qu'un nom pour dire notre émerveillement.” Mais l'émerveillement conçu dans le livre saint, ici est interprété et détourné au profit d'une société machiste, qui utilise la religion à d'autres fins hors de toute règles d'éthique. Un monde brutal, violent voir de barbarie, où l'homme est réduit à son instinct animal avec une violence inouïe sur la femme, “Pas un jour de sa vie d'adulte où une femme n'a pas été abattue d'une balle, ou tuée à l'aide d'un rasoir ou d'une corde, noyée ou étranglée avec son propre voile, enterrée vivante ou brûlée vive, empoisonnée ou étouffée, le nez tranché ou le visage défiguré à l'acide, le corps découpé en morceaux, écrasée par une voiture estropiée à coups de bâton.”

Un monde de chaos, de méchanceté et de destruction, où le sang des innocents ne compte pas,
L'histoire d'une énorme escroquerie masquée par la religion, où quand il est question d'intérêt, de pouvoir, ou d'argent, le musulman tue le musulman sans ciller,
Jeux des grandes puissances, particulièrement celui des États-Unis, où la boucle du cercle infernal qu'ils ont initié se referme sur eux , entraînant la mort de milliers d'innocents.
Et pourtant dans cet enfer, il y a une lumière......Le Jardin, celui de l'aveugle Rohan, père de Jeo et Mikal. Un oasis de paix, où la vie vibre loin de la violence du monde qui l'entoure. Une note d'espoir magnifique parmi d'autres, que je vous laisse découvrir....

L'écrivain pakistanais Aslam réussit un tour de force avec un texte puissant et riche, très dur à lire, où la cruauté et la violence des hommes sont partiellement contrebalancées par un jardin havre de paix, l'innocence et la bonne volonté de trois jeunes gens et de leur père et un petit léopard des neiges......l'autre face de la Vie. Eh oui, elle existe, bien que visible qu'à ce qui reste de sensibilité et de conscience humaine en nous. Une prose bariolée, dont le lyrisme et le mysticisme métamorphosent l'horreur en un texte splendide ! Le pouvoir magique de la Littérature !

“Sur ce paysage de mort s'étend le voile jaune de la lune sur le point de paraître ; le froid de la nuit venu de l'est les enveloppe, et les étoiles entament leur lente glissade le long des pentes noires.”
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Ce troisième roman de Nadeem Aslam nous plonge dans le déchainement de violence aveugle qui voit s'affronter après le 11 septembre, au Pakistan et en Afghanistan, au nom de la religion et d'intérêts multiples bien difficiles à démêler, des musulmans modérés et des fanatiques, les américains qui estiment qu'il n' y a que des coupables et qui les traquent avec l'aide de seigneurs de guerre réfugiés dans les montagnes dont le seul mobile est de gagner de l'argent... Nadeem Aslam sait nous rendre vivants et inoubliables à travers les êtres qui traversent son roman des évènements dont la télévision et les medias ne font qu'égratigner la surface.

Dans ce déferlement se débattent et persistent à aimer des êtres rares qui n'échappent pas à la spirale de haine, qu'ils en soient victimes ou acteurs involontaires, mais pour lesquels l'amour et la compassion restent les plus forts.

De belles figures de femmes : Sonia, Naheed, Yasmin, Tara et d'autres rencontrées sur leur chemin par ces hommes pris dans la tourmente, refusent de se laisser gagner, déborder par l'idéologie qui prône la violence, peut-être parce qu'elles en sont les premières victimes. Tenaces, elles demeurent du côté de la vie.

La beauté douloureuse des romans de cet auteur permettent de remiser nos jugements tranchants parfois. Il ne donne pas de réponses mais qu'il soit remercier pour toutes les questions qu'il permet de se poser et pour la grande poésie qui émane de son écriture venant illuminer la tragédie. Il nous offre des scènes où l'on croit pénétrer dans de véritables miniatures persanes.
Je retiens aussi de cette lecture que la soif de beauté, le désir de connaissance, à travers les livres qui comme dans le précédent roman «La vaine attente» sont bien présents, et la compassion demeurent des repères qui peuvent sauver du chaos.

"Elle lève les yeux de son livre de temps à autre, vêtue de sa tunique où les cendres ont dessiné un motif de fleurs grises et de feuilles noires, un jardin au crépuscule.

«L'amour ne rend pas les amants invulnérables, lit-elle. Mais même si la beauté et l'amour du monde sont au bord de la destruction, c'est toujours du côté de ceux qui s'aiment qu'il convient de se trouver. Que la haine soit victorieuse ne fait pas d'elle autre chose que ce qu'elle est. L'amour vaincu reste l'amour." p 140
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Je remercie l'inconnue croisée à la bibliothèque qui m'a conseillé cet auteur car c'est une très belle rencontre littéraire. le jardin aveugle est un peu la magie des 1001 nuits mise à l'épreuve de la réalité la plus barbare. L'auteur lui même Pakistanais a fui son pays à 14 ans. Son frère a été tué par les talibans. Son écriture porte la force et la douleur que seuls ceux qui les'ont vécues dans leur chair peuvent les transmettre. En cela Nadeem Aslam me rappelle wajdi Mouawad.
L'histoire commence dans le jardin merveilleux de Rohan. Il a perdu sa femme adorée et vit pour son souvenir,son jardin, l'école de l'Esprit Ardent qu'il a fondé pour dispenser culture et fraternité,et pour ses enfants dont Jeo son fils de sang et Mikal son fils de coeur. le 11 septembre va pulvériser Le Monde et son monde de paix. Son école lui est confisquée pour en faire un lieu de transmission de la haine, et ses fils partent pour l'Afganistan. Ils n'y vont pas pour tuer mais pour secourir les victimes musulmanes. Pour se faire ils laissent derrière eux Naheed mariée à Jeo qui ignore L'Amour qui unit cette femme à Mikal. Très vite, piègés par les militants fondamentalistes,ils sont capturés et torturés par les Seigneurs de guerre. Mikal est ensuite fait prisonnier par les Américains.
Je ne dévoilerai pas davantage l'intrigue de cette histoire mais j'aimerais en souligner la beauté. Ses personnages sont magnifiques,le lien qui unit les frères est d'une extrême sensibilité,l'amour côtoie la haine sans jamais ternir le goût de la vie malgré la violence. La pureté de l'histoire d'amour apporte sensibilité, sensualité, couleur au roman comme pour conjurer l'horreur de la guerre et de la haine. Pour Mikal, " l'important c'était de savoir s'il était ,non pas fort ou faible,ni aimé ou maudit de Dieu, mais bon ou mauvais.". La réponse se déploie majestueusement pour aboutir à une fin que je trouve parfaite ! Il y aurait milles choses à dire de ce livre car il est à la fois conte,poésie et cruellement ancré dans L Histoire. Il décrit sans concession , la Charia,la haine,la bêtise qui devorent l'humanité.
Si ce n'est pas une lecture immédiatement facile, c'est un grand plaisir que de se laisser emporter par Nadeen Aslam . Je me suis sentie très proche des personnages alors que tout dans " la vraie vie" me sépare de leur propre vie.
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Un roman puissant et magnifique.
Pakistan, juste après les attentats du 11 septembre : l'armée américaine s'abat sur l'Afghanistan voisin.
Deux jeunes Pakistanais, Jeo et son frère adoptif Mikal, portés par leur idéalisme, décident de partir clandestinement pour venir en aide à la population afghane : l'un est étudiant en médecine, l'autre est un débrouillard aux compétences variées.
Au Pakistan ils laissent un père vieillissant et pieux, qui perd la vue, une femme aimée, des souvenirs complices dans le merveilleux jardin familial.
Mais leur mission humanitaire ne va pas se dérouler selon le plan, dans ces montagnes livrées au chaos entre les talibans, les seigneurs de la guerre et les troupes américaines ; des montagnes effrayantes, plus hautes que les Alpes ajoutées aux Pyrénées.
Nadeem Aslam décrit avec acuité les émotions qui agitent les hommes : haine, intégrisme religieux, terreur de l'enfer… alors même qu'ils parviennent parfaitement à créer l'enfer sur cette terre.
En contrepoint, le jardin représente la nostalgie d'un paradis : fruits, oiseaux, couleurs et odeurs, beauté…
"Le parfum des fleurs de l'arbre, quand il pénètre dans une pièce, a le pouvoir de suspendre une conversation."
L'écriture est très belle, dans une parfaite traduction de Claude et Jean Demanuelli : une écriture romanesque, poétique, qui dit l'horreur mais aussi l'émotion, une écriture poignante à décrire le chaos mais également la chaleur humaine.

Challenge Globe-trotter (Pakistan)
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Rohan perd la vue quand il perd ses fils.
Les deux évenements sont indépendants mais concomitants.

Le 11 septembre, al-Quaïda, Pakistan, Afghanistan, talibans et djihad: la ronde infernale des années 2000, entre croisade américaine et Guerre sainte moderne.
Au Pakistan, la cohabitation entre catholiques et musulmans s'est fissurée avec la montée du fondamentalisme religieux. Base arrière de la guerre en Afghanistan, l'instabilité du pays fait subir violences et attentats à sa population.

Ecartelée entre une foi en un Islam conciliant et modéré et la terreur quotidienne générée par l'extrémisme religieux, la famille du vieil enseignant aveugle va payer le prix fort: jeunes hommes enrôlés à corps défendant chez les talibans ou enlevés par des seigneurs de guerre, rattrapés par les geôliers "cow-boys" de l'oncle Sam, perdus ou morts pour leurs proches, anéantis et impuissants.

Les individus, dérisoires grains de sable, ballotés par la violence des éléments sont les dommages collatéraux négligeables d'un système tournant fou.
Ce qu'une société et une religion peuvent faire subir aux hommes (...et aux femmes) est sidérant et désespérant ! Manipulation, corruption, concupiscence, tout y passe.

Seul lieu d'harmonie: le jardin et le nectar des fleurs
(du grec: nek tar: ce qui triomphe de la mort)

Après La cité des amants perdus et La vaine attente, je continue à suivre avec grand plaisir Nadeem Aslam, son talent de conteur aux visions symboliques, la trame narrative puissante et les personnages denses et attachants de ses livres.
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critiques presse (6)
LesEchos
15 novembre 2013
« Le Jardin de l’aveugle » ouvre sur les conséquences du 11 septembre des perspectives nouvelles, incarnées et palpitantes.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Lhumanite
12 novembre 2013
Ce roman manifestement important pour le Pakistan mêle adroitement les époques et les modes d’écriture (tantôt lyrique, tantôt réaliste, tantôt épique). Il prend de front l’histoire violente du Pakistan et glorifie, de manière oblique, la place des femmes.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
LaPresse
25 octobre 2013
Le quatrième roman de l'auteur britannique d'origine pakistanaise Nadeem Aslam est une explosion qui ouvre une brèche dans la conscience. Roman de guerre d'une violence brutale, c'est aussi une belle histoire d'amour nimbée de tendresse et de poésie.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
02 octobre 2013
Un récit de bruit et de fureur où Aslam s'escrime à conjurer les forces du Mal, sur les décombres d'une terre brûlée.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeMonde
20 septembre 2013
La guerre est partout dans ce livre, mais la poésie aussi. Vibrante de couleurs, de parfums et d'amour, la "langue de l'entre-deux" fait ici merveille.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaLibreBelgique
03 septembre 2013
Après les attentats du 11 Septembre, les Américains soutenaient qu’il ne pouvait y avoir d’innocents dans une nation coupable. Nadeem Aslam leur oppose un roman tout en nuances et convictions.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Sous la terre, les racines la pleuraient sans l’avoir jamais vue, le teck blanc aussi, dont l’écorce se détachait en plaques de la taille d’une empreinte de pas, et le citronnier, qui produisait vingt cinq paniers de fruits chaque année. Tous, il en était certain, la pleuraient avec lui, les lézards vifs comme des éclairs ainsi que les libellules au bruissement sec, les abeilles charpentières aux ailes bleues, les processions noires des fourmis, les scarabées à la carapace dure et tous les escargots. Dans son chagrin il avait murmuré son nom en parcourant les sentiers de latérite qui serpentaient librement dans le jardin, et le mot avait circulé au milieu des luisances noires des corbeaux et des papillons qui dansaient dans la lumière du soleil -- azurés de l’Himalaya, satyres du Chitral, tigres bleus et léopards communs, machaons et paons du jour. Elle les avaient aimés, ainsi que le monde qu’ils habitaient, disant : «Dieu n’est qu’un nom pour dire notre émerveillement» p 51
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Le contraire de la guerre n’est pas la paix, mais la civilisation, et celle-ci s’achète par la violence et les meurtres commis de sang-froid. Par la guerre. Cet homme doit gagner des millions de dollars en assurant la protection des convois d’approvisionnement de l’ OTAN qui passent dans sa zone et en fournissant une milice chargée de combattre les talibans et les soldats d’al-Qaida aux côtés des Forces spéciales américaines.
p.132
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Il l’avait vu pour la première fois près de la maison de Rohan quand il avait dix-huit ans, la fille au regard ambre et serein..... un après-midi elle lui avait rendu son regard. Le sourire avait été bref. Presque rien sur le moment, mais tout dans le souvenir.
p.47
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En 1996, on a demandé à télévision à ....Madeleine Albright,..qui représente les États-Unis a l’ONU, ce qu’elle pensait du fait que cinq mille enfants irakiens étaient morts suite aux sanctions économiques américaines. Sais-tu ce qu’elle a répondu ?
“Le choix était difficile, mais nous pensons que le prix en valait la peine.” Ce sont là ses mots exacts. Toi, tu en penses quoi ?
p.395
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La vie se met en travers de ton chagrin, vois-tu, dit-elle,en s'eventant avec une feuille de palmier. On s'oblige à oublier sa souffrance parce qu'il y a d'autres choses dont il faut s'occuper. Mais quand on s'en souvient...eh bien... c'est une étrange douleur, comme si quelqu'un avait égaré une lame de rasoir dans ton âme.
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Videos de Nadeem Aslam (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nadeem Aslam
Que lisent les écrivains ? (1/11) Florence Aubenas présente "Le jardin de l'aveugle" de Nadeem Aslam .Que lisent les écrivains ? Onze d'entre eux, invités de la fête du livre de Bron, nous confient leur dernier coup de coeur. Ni essai, ni document pour Florence Aubenas, mais le roman de l?anglo-pakistanais Nadeem Aslam. Une ?uvre magnifique, entre Pakistan et Afghanistan, sur le deuil, le lien fraternel, au lendemain du 11 septembre.
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