Citations sur Solo (25)
Après tout, je me fais bien sûr l’avocat du diable, il aurait peut-être eu des choses à nous dire pour sa défense. Mais il a choisi la politique de la chaise vide. Sans commentaire… Vous êtes bien évidemment consciente, Chantal, que nous ne pouvons pas jouer ici le rôle de la police, nous ne pouvons pas faire de miracles. Nous allons d’ores et déjà faire tout ce qui est en notre pouvoir pour vous aider à surmonter cette violence qu’on vous a fait subir. Parce que l’injustice, l’abus de confiance, l’exploitation de l’innocence, oui, incontestablement, c’est une violence, et sans doute une des pires qui existent, une violence qui s’attaque à ce qu’on a de plus beau, Chantal, à notre espoir, à la richesse de notre cœur.
Les voleurs, parfois, ne font pas que vous arracher votre portefeuille avec vos billets de banques, votre carte de crédit et vos tickets-restaurants. Le pire vol, c’est celui qu’ils pratiquent à l’étalage sur vos rêves les plus chers. Ils pillent vos désirs et vos espoirs, ils se servent sans se gêner, ils prennent tout.
Le fait de se sentir vivant, jeune et solitaire, amoureux d’une fille avec qui tout paraissait impossible, le faisait bouillonner d’une énergie dont il percevait douloureusement la stérilité. Il refusait ce qui s’offrait facilement à lui, n’ambitionnait que l’inaccessible, dans un sentiment d’exaltation où vibrait un mélange instable de bonheur et de désespoir dont il ne savait que faire et que dire, et qui lui faisait honte, en vérité. Il n’existait pas de mots, sinon vieillis, comme fossilisés, pour exprimer cet état ; pas de langage, sinon, peut-être, des paroles en anglais (« Am I laughing or crying ? I suggest I’m not lying », disait une chanson de Wire).
Ce n’est pas un paysage qu’il avait devant lui, mais un tableau ; il n’avait pas grand mérite à le voir ainsi, quantité de peintres locaux avaient jadis représenté ces collines. Il rêva de s’envoler et de raser les toits comme Superman, de tout voir et tout sentir : les villages, les rues, les fermes, les vignes, les couleurs, les parfums, tout.
Il a juste envie de lui prendre les deux mains, d’avoir dix-sept ans avec elle et que ce soit l’été, qu’ils aient étudié toute la journée et que le soir, ils regardent les étoiles en silence.
J’ai perdu tout sens des réalités, il y avait une telle confiance entre nous, une telle force, une telle nécessité, que pas une minute je n’ai songé qu’il y aurait des malentendus ou des non-dits. Je ne me suis pas protégé, et toi non plus, parce que je croyais que notre histoire était au -dessus de ça, je me croyais moi-même au-dessus de ça. NON MOI J’ÉTAIS AU-DESSUS, IL PERD LA MÉMOIRE LE VIEUX. Bien sûr, pour moi, ce n’est pas comparable, parce que je n’ai pas vécu les choses dans mon corps comme toi, ça reste moral, ce n’est pas physique, mais ce que tu as vécu me renvoie à une honte que je dois affronter tous les jours, à une réalité irréparable.
...on ne se reconnaît plus soi-même. On n’est plus rien de ce que l’on a été – on ne peut pas croire que ce monstre sorti d’un manga a été nous, ou que nous avons été lui.
On ne meurt pas de maladie, ni de vieillesse, on meurt de l’accumulation de mille particules, de mille grains de poussière venus se déposer en vous, et qui finissent un jour par vous étouffer. Le destin nous jette à la figure une poignée de sable noirci, et c’est en fait la poussière de notre propre corps déjà détruit.
De toute façon, ç’avait été une succession fulgurante de débuts et de fins, alors c’était difficile de donner une durée précise. La fin, oui, il y a un moment où ça avait commencé à être la fin.
La vie c’est la souffrance.