Citations sur La nature n'a pas de prix - Les méprises de l'économie ve.. (9)
L’économie verte est à ce titre autre chose que le changement de couleur du capitalisme, elle est une extension du capital par la capture des cycles de reproduction de la nature, une dépossession de la base naturelle des sociétés.
Toutefois, si le vivant se trouve effectivement clôturé du fait de la prolifération des brevets, comme le furent les terres communes au moment des enclosures, ces nouveaux droits de propriété ne peuvent être pensés seulement sur le modèle d’une propriété foncière, limitée par des frontières définissant l’intérieur de la propriété et son extérieur. Ils relèvent d’une propriété incorporelle et d’un droit d’exploitation à venir, qui, du fait des caractéristiques propres du vivant, de sa capacité à se reproduire de manière infinie, gratuite et non programmée, étendent la propriété pour contrôler cette reproduction à venir
Ce dépassement est possible en faisant des inventions sociales et citoyennes concrètes la base du renouvellement des régulations publiques, à la fois nationales et internationales
Assurer la continuité de la vie humaine et sa dignité sans sacrifier les processus démocratiques, la justice et la liberté, conduit à questionner la modernité et son bagage techno-scientifique, son obsession de la maîtrise, en même temps que le capitalisme et son mouvement permanent d’expropriation de la nature et du travail
L’Union Européenne préconise donc de déréglementer et de libéraliser les marchés de matières premières et les investissements dans ce secteur, sans tenir compte des conséquences sociales, écologiques et démocratiques dans les pays d’origine. Elle entrave toute velléité que pourraient avoir certains pays du Sud de mettre en œuvre des politiques environnementales plus restrictives afin de faire face aux conséquences, souvent désastreuses, de l’exploitation des ressources naturelles pour les populations locales et leur environnement
Sans réduire le volume global de la consommation d’énergie, réduire la proportion des énergies fossiles dans le mix énergétique ne permet ni de réduire suffisamment les émissions de gaz à effet de serre ni de ”réduire de manière significative la pénurie des ressources”, contrairement aux affirmations du PNUE.
Le soubassement biophysique de la production, la nature, longtemps ignoré, est désormais pris en compte. Mais au lieu d’apparaître comme une limite indépassable de l’activité productive à grande échelle, il est inséré dans le processus économique, comme capital
Le développement durable est alors apparu comme le masque des stratégies de conquête de nouveaux marchés, comme un outil pour faire durer des modèles de développement profondément non durables
L’idée d’une valeur propre, non économique, des écosystèmes, a été emportée par le mirage d’une abondance universelle et de la prospérité, permises par l’extraction massive des ressources