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Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Jusqu'ici les parutions chez Mosésu m'avaient conquis. Les Slashers, les Embaumeurs, les Orcus et Hauchecorne, d'autres encore...
Mais là… Je n'ai pas aimé Pas de deux. Bon, a priori, je ne cadre pas avec le public cible, donc admettons. Mais au-delà du subjectif, ce roman n'est pas bon.
La couverture est le seul point positif. Très chouette couvrante, comme toujours avec Miesis illustrations.

Côté style, mes yeux ont pris cher. Lourd et léger à la fois, un exploit. Une pesanteur due entre autres aux adverbes en -ment, pléthoriques. Une avalanche de saison… Si King, Gillio et Colize étaient morts, ils danseraient la samba dans leur tombe !… Sur l'autre versant, l'auteur embarque léger pour un roman adulte. Les trois quarts du texte relèvent de la rédaction niveau collège. Machine fait ceci. Elle fait cela. Ensuite elle fait ça. Dans le genre basique… Encore le roman mettrait en scène des enfants, la plume serait raccord. Mais là, non, les personnages ont atteint l'âge adulte, tous.

Puisqu'on parle protagonistes… Manon et surtout Solyne, les jumelles au coeur du roman, pures têtes à claques, voire à grands coups de brique sur la cafetière. Là encore, leurs actes, leurs discours, leur mentalité, leurs rapports renvoient à l'image de gamines de douze ans. le traumatisme qu'elles ont vécu n'excuse pas tout. Elles agacent trop pour qu'on puisse s'attacher à elles ou même à une seule, quant à s'identifier… Pas réussi, même avec la meilleure volonté du monde.
Les rôles secondaires se résument à des silhouettes dessinées en fonction de… leur fonction, justement. Donc attends-toi à une galerie de stéréotypes : mystérieux commanditaire dont on ne sait rien mais dont on devine tout (très docteur Gang dans Inspecteur Gadget), voisine vieille bique qui passe son temps à épier l'oeil rivé au judas, etc. Mention spéciale au toubib qui a dû obtenir son diplôme dans un Kinder Surprise. Sans doctorat de médecine, j'en sais plus que lui sur le TDI (trouble dissociatif de l'identité). Autant dire que même pour un mal de tête, je déconseille de le choisir comme médecin traitant. le genre de gars à vous prescrire douze séances de rayons pour un bobo au doigt et le combo bisou magique + eau sucrée pour un cancer du pancréas.
Manque de background oblige, pas un protagoniste pour sortir du lot des clichés ou des esquisses. Aucun capable de susciter répulsion ou empathie.

On bâille ferme devant les gesticulations vaines des uns et des autres. Ça s'agite, brasse du vent, remue du rien. Que ce soit en termes d'action pure ou de tension psychologique, il ne se passe rien du tout, du tout. L'intrigue se résume à une suite de saynètes du quotidien, palpitantes comme un Derrick. Manon s'engueule avec Solyne, Manon fume une clope, Solyne se dispute avec Manon, Solyne travaille, les soeurettes se rererereprennent le chou, Martine à la mer… On dirait un de ces films sans scénario où, pour faire croire qu'il se passe quelque chose, les acteurs braillent très fort au cours de scènes étirées comme un string sur Carlos, manière d'occuper une heure et demie sur les 105 minutes que dure le pensum.
Ennui et confusion. La faute à un rythme mou comme de la pâte à crêpes, consistance à l'avenant. Pas d'enjeux clairs, impossible de plonger dans l'histoire. On suit l'ensemble de loin, sans jamais entrer dedans, sans s'intéresser plus que ça au pourquoi, au comment, ou à la façon dont ce remue-ménage sous Tranxène va se terminer.
On ne peut pas.
Parce qu'on le sait déjà.
Record dans le domaine du prévisible, puisque j'ai vu où le roman voulait me conduire dès la première page ! Même en se montrant indulgent, le suspens ne tient plus au-delà du chapitre 3. Page 1, le bouquin se spoile lui-même : il est question de jumelles. Bon ben là déjà… les jumeaux, hein… On en arrive toujours à une substitution d'identité. de gré ou de force. Ils peuvent être de connivence ou en opposition, échanger leurs vies pour déconner, utiliser l'alibi de l'un pour camoufler le crime de l'autre ou au contraire le pourrir dans un coup monté… Ou le jumeau A, jaloux, pique la vie du B et personne ne remarque le syndrome Clark Kent/Superman (en clair, on ne les voit jamais ensemble et pour cause !). Bref, c'est toujours la même histoire. Téléphonée, prévisible, vue, revue et ratavue.
Quand en plus, au troisième chapitre, à peine 20 pages plus loin, le compte de victimes annoncé en quatrième de couv' n'y est plus, il reste zéro gramme de suspens. Pas un, pas (de) deux (oh, je suis drôle…), z-é-r-o. Les deux cents pages qui suivent s'annoncent donc longues, très longues. Les “révélations fracassantes” tombent à plat l'une après l'autre, puisque tu as déjà deviné le “poteau rose” depuis des plombes (et je sais que ça s'écrit pot aux roses, merci).
A la limite, l'auteur aurait pu sauver le coup en baladant son lecteur. Tu l'amènes à penser que l'intrigue est un énième tsointsoin à base de jumeaux, et paf ! en réalité non. Boum ! twist ! Montjoie, hosanna, cocorico, pouet !
J'attends d'une lecture qu'elle me surprenne, pas qu'elle m'emmène où j'ai prévu. Sinon, autant ne pas acheter de bouquins et imaginer des histoires dans ma caboche. le seul cas où l'auteur peut s'autoriser grosses ficelles et clichés, c'est quand il s'amuse avec, joue sur les codes, prend du recul sur les conventions, traite les poncifs avec dérision et/ou génie. Ça passe dans Série B de Falvo, sur le Disque-Monde de Pratchett, chez une tripotée d'autres qui ne te servent pas du stéréotype en tant que tel mais pour déconner et t'emporter vers l'inattendu.
Ici, non, juste non. Tu devines tout de suite, à la fin tu as raison et entre les deux, tu luttes pour ne pas arrêter ta lecture. Et parfois tu lèves les yeux au ciel devant certaines énormités. Je pense au TDI qui donne lieu à des aberrations, par exemple une personnalité hybride peu cohérente avec des identités par définition distinctes (cf. Billy Milligan, LE cas d'école).

Déception de bout en bout pour ce Pas de deux. le deuil, l'amour, la reconstruction ou la dissolution de soi... Annoncés comme des thèmes centraux, le bouquin passe à côté, trop dans le pathos romanesque et pas assez dans l'émotion juste.
Reste une question en suspens : après les Loiseau victimes d'un accident d'avion, une suite est-elle prévue avec le naufrage de la famille Poisson ?
Lien : https://unkapart.fr/pas-de-d..
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