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Citations sur Istanbul à jamais (18)

"Simon éprouve un chagrin infini. Défunte ville. Un enlèvement. Ou bien s’était-il trompé ? Depuis le début ? Au fond, Istanbul n’était peut-être qu’une fiction, un mirage."
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"Le 20 juillet 2015 c'est ce jour là que tout a basculé. Pour Simon, Claire et Anatole, pour Ferhat, Anouche et Zoé pour tous les habitants de ce pays, les Turcs, sunnites ou non, les Kurdes, alévis ou non , les Arméniens, les kévalistes les nationalistes, les gauchistes , les nationalistes, les athées, les étrangers. Personne ne soupçonnait à quel point l'Histoire venait de les saisir par le col pour bientôt les secouer et les jeter dans sa gueule affamée de tragédies."
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Il cherche pourquoi Istanbul lui fait un tel effet. Il ne sait pas. C'est insaisissable. Il cherche et il trouve quand même ça : l'ouverture d'esprit. C'est paradoxal dans une société pétrie du sentiment nationaliste et animée par un certain dogmatisme religieux, mais un vent de liberté souffle en secret. Ceux qui ne se laissent pas enfermer par le moralisme font preuve d'une liberté d'esprit plus vive qu'en Occident. C'est une hypothèse.
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Sentiment que la fréquence des attaques augmente le risque. Et d'avoir eu la chance de ne pas y être. Et aussi que ça aurait pu. Et une question : y a-t-il quelqu'un que je connais qui y était ? Et tout au fond, cette pensée : ce soir quelqu'un d'autre est mort à ma place. A quand mon tour ? Chaque fois c'est un coup dans le ventre, une révolte du corps qui ne veut pas connaître ça. Chaque fois une petite dose d'habitude s'insinue, une piqûre de désensibilisation. Mêlée à l'impossibilité de s'y faire. Le dernier attentat n'est pas loin, à peine trois semaines, à Beyazit. Ce soir, on change le nom des auteurs, ils s'appellent Etat islamique au lieu de Faucons de la liberté du Kurdistan.
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Simon avait le sentiment d'être entouré par les guerres et ses funestes franges. Elles s'étaient rapprochées insensiblement et sapaient peu à peu l'idée avec laquelle il avait grandi. Enfant et adolescent, ses parents, ses grands-parents, parlaient de l'occupation allemande, et c'était comme si la fin de celle-ci avait été le marqueur d'une nouvelle humanité. Or, tout cela était faux. Guerres et génocides ne quittent jamais la ligne du temps, ils prennent d'autres visages.
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Simon ne veut rien abandonner de ces années. Même pas la galère du début. Même pas les fantasmes naïfs d'une ville d'avenir dans un pays à l'économie florissante et au régime politique original mêlant tradition musulmane et démocratie moderne. C'était les mots de la presse en France au début des années 2010 à propos de la Turquie.
Est, Ouest, passage, pont, mélange, porosité. Tous ces mots avaient à voir avec leur désir d'habiter ici. Simon et Claire en étaient persuadés, c'était le pays qui allait faire le lien entre l'Occident et l'Orient, entre le monde musulman et le monde chrétien. Ils voulaient partir réinventer leur vie.
Il ne reste plus rien de leur fantasme. Istanbul est beaucoup plus belle qu'imaginée. Et aussi plus cruelle, plus dure, plus dégoûtante.
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Ils sont dans cette église Saint-Louis-des-Français, à Beyoglu, à deux pas d'Istiklal, en plein coeur d'Istanbul, mais Simon se sent comme dans un monastère au milieu du désert. Il a le sentiment d'être dans un des lieux les plus secrets d'Istanbul, les plus cachés du monde, où se pratiquent des rituels interdits. Ce mélange de sema soufie et de chants grégoriens à quelques encablures de la guerre en Syrie alors que la ville héberge aussi des djihadistes en permission, voire les compliques de ceux qui ont tiré sur les terrasses de Paris, a quelque chose de subversif.
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Une porte s'ouvre en arrière-plan, la tête voilée de Zeynep apparaît dans un coin du cadre. C'est son tour de passer en entretien. Elle a compris que Simon filmait, que le moment est spécial, sa tête disparaît. Anouche est parfaitement immobile, sauf ses yeux, qui roulent un peu.
Ce plan n'est rien d'autre qu'un silence d'Anouche, l'accord tacite à être filmée, un désir partagé. Une douche chaleur se répand dans le ventre de Simon comme chaque fois qu'il est en phase avec ce qu'il filme, comme chaque fois qu'il peut aimer une personne, un objet, un paysage, sans avoir besoin de le dire.
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