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sur 88 notes
Avec son premier roman Ouvre ton aile au vent, Éloi Audoin-Rouzeau nous entraîne dans une chasse au canard, fictive certes, mais ô combien révélatrice des subtilités de l'âme humaine !
Le titre et la belle couverture énigmatique du roman sont deux éléments qui, dès le départ, ont attiré ma curiosité.
Une effroyable pandémie due à un virus aviaire ayant frappé la planète, les oiseaux d'élevage sont désormais interdits. Ainsi, dans un Paris apocalyptique règnent un pouvoir autoritaire et une violence latente, suite à ce qui a été nommé par la suite, les évènements.
Une fois par an, une grande fête est célébrée en automne, le 31 octobre, un charivari rituel. À cette sorte de carnaval, la foule peut se déchaîner puisqu'elle est y est autorisée. À cette occasion, un canard est lâché du haut du célèbre restaurant la Tour d'Argent et tous les moyens sont bons pour le capturer. « Celui ou celle qui parvenait à l'attraper et à le rapporter vivant à la Tour d'Argent avait le privilège de le partager sur place avec le président, une fois le volatile préparé par les maîtres-canardiers, selon une très ancienne recette de Rouen, qui veut que l'oiseau soit servi « dans son sang. » » En outre, il reçoit une coquette somme d'argent.
La vie étant devenue bien morose depuis la fin des richesses et des libertés, l'ennui les submergeant, lorsque l'opportunité se présente pour les hommes, avec l'autorisation officielle des dirigeants, de se défouler en pourchassant le volatile, ils ne se privent pas pour laisser libre cours à leurs pulsions. Cette foule déchaînée concentrée sur cet oiseau ne réfléchit plus, ne pense plus, ne se maîtrise plus. L'auteur réussit parfaitement à nous faire vivre cette folie qui s'empare des hommes soudain livrés à leurs plus bas instincts, folie qui fait peur et nous interroge à la fois. Dans une telle situation, saurions-nous résister ou nous laisserions-nous emporter par la masse ?
Quelques marginaux, des insoumis ne suivent pas cet instinct populaire et grâce à l'aide de cette poignée de rêveurs rencontrée dans sa fuite, notre canard va jouer crânement sa chance et donner bien du fil à retordre à ses poursuivants. En effet, voilà que face à la barbarie et à la violence sociale se dressent des êtres épris d'humanité, pour qui la liberté n'a pas de prix. Éloi Audoin-Rouzeau n'hésite pas à les incarner dans ceux que l'on nomme souvent, à tort, de « petites gens », mais en fait de grands coeurs !
Il est très intéressant de suivre le cheminement qui s'opère dans la tête du narrateur lui-même, d'assister à sa transformation et de le voir reprendre goût à la vie, retrouver sa sensibilité et enfin aspirer à la liberté, après s'être quasiment coulé dans cette noirceur.
J'ai pris un grand plaisir à découvrir cette sorte de conte philosophique, cette fiction très imaginative dans laquelle la poésie est omniprésente, où la chance et la malchance ne sont jamais loin l'une de l'autre tout comme le passé et le présent, ou encore le fictif et le réel, le mal et le bien.
Impossible de lâcher le livre une fois embarqué dans cette sorte de course poursuite folle, enragée et très rythmée.
Comment ne pas être touché par cette phrase prononcée par le narrateur : « Et je compris que lui venir en aide (au canard) revenait à me sauver moi-même. »
Ne jamais baisser les bras et toujours se battre pour la liberté, tel est le message porté par cette fable. Et pour ne pas perdre la liberté : « Ouvre ton aile au vent » !
Un plan de Paris pour suivre au plus près cette chasse au canard dans les rues de la capitale souvent chargées d'histoire et m'approcher de Rimbaud, aurait comblé l'Ardéchoise que je suis.
Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Phébus pour la découverte de cet auteur plein de talent.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Ouvre ton aile au vent?
"Ca fait pas rire les oiseaux
Ca fait pas rire les Cormorans, les fous de Bassan
Les mésanges, bye bye les étourneaux
Le canard de Challans, en Vendée dans les champs".

A cause de la Grippe Aviaire qui le menaçait, l'homme a abattu tous les oiseaux... (pour cacher le fait que la pollution et l'élevage intensif en batterie avaient provoqué une Pandémie de plus?)
Pour commémorer ce funeste jour, on a inauguré "La grande Chasse." Ou le lâcher du Canard de Challans, à la Toussaint...
"Age; 7 semaines - Poids, 3 kilos- Heure du lâcher, 10 heures du matin."

La foule partirait à la poursuite du volatile, poursuivi par un drone, afin de l'attraper. le vainqueur dînerait avec le président de le République, au restaurant" la Tour d'Argent." Au menu: la recette du "Canard au sang".
Pas de projectile, ni de fusil autorisé, il le faut vivant pour la recette, on ne canarde pas le Canard...

"Une chanson d'adieu, c'est comme
Un traitement au nitrate, une ode au sulfate
Bats des ailes, essaie un peu plus fort
C'est beau une ritournelle qu'on reprend pour ta mort".

"On sonnait au matin le tocsin du désordre et le soir, le glas du retour au calme". Certains veulent la gloire, l'argent ou le plaisir de rencontrer le président en tête à tête, et d'autres chassent par haine ce Canard ( Un Canard Noir...)
"Ca fait pas rire les oiseaux, pas un qui se flatte
Déjà qu'ils avaient le coeur gros à la mort d'Edith Piaf
On ne nous prendra plus pour des pigeons".

Le pauvre Canard a du plomb dans l'aile, en se posant place Lépine dans le 19è, mais Vadim le fleuriste, va le défendre bec et ongles, contre la foule grondante .
Hélène ( pas le perdreau de l'année), Yann, Léa et d'autres vont , l'un après l'autre, aider le Canard à continuer à battre des ailes, à se battre pour sa Liberté...

"Y a toujours une mélodie pour dire que t'es cui-cui
On n'aura plus un appétit de moineau
Ca fait mourir les oiseaux, oh oh!" Frédéric Fromet.
Prix des lecteurs 21/22, une belle...plume ce premier roman.
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'C'est un beau roman, c'est une belle histoire " , oui , mais voilà, il y a ces " événements " omniprésents qui ont changé notre monde à un point que la " civilisation " tombe en lambeaux " , que le genre humain n'est plus que folie , prêt à tout pour vivre , au jour le jour , sans penser au lendemain ....Survivre à n'importe quel prix . Et , justement , ce jour là...un événement traditionnel bouleverse la communauté. Tous et toutes à l'assaut ...d'un malheureux canard dont le seul tort est d'être..un volatile ! Sus " à la poule aux oeufs d'or " ( enfin , poule , poule , pas vraiment mais ça, c'est une autre histoire .....)
Jamais , à ce jour , le canard , à l'instar de " la célèbre chèvre de monsieur Séguin " n'a pu échapper à son destin ....Il y a un début à tout ? Oui , mais l'état de Paris , de la population après les " événements " n'incite pas à l'optimisme . Si ? Ah bon . Et bien , vous verrez bien , ma foi , si vous en savez plus que moi qui ai tout de même lu le bouquin ....Je vous laisse à vos certitudes , " rira bien qui rira le dernier " . Ceci étant, dans Paris , après les " événements " , plus personne ne rit , alors ....
Je vous l'ai dit , c'est un petit livre mais il est d'une richesse incroyable .Une belle balade dans Paris , de belles rencontres avec des personnages inattendus mais d'un humanisme ...comme il n'en existe plus , un narrateur qui , peu à peu , s'insère dans l'histoire et devient lui même....
L'écriture est bien maîtrisée , simple , poétique et , peu à peu , nous ancre dans le récit au point de nous " scotcher " , de nous obliger à tourner les pages tant on veut savoir , savoir , savoir...C'est magnifique et inquiétant, ça crée des émotions , ça pose des " questions " , ça " interpelle " .
Une interview de l'auteur ( regardée après la lecture , bien entendu )m'en a appris un peu plus sur la genèse de cette jolie " envolée " et , surtout , sur la personnalité de l'auteur , je vous la conseille .
Deux petits bémols. J'ai éprouvé quelques difficultés à me glisser dans l'histoire et le début m'a paru un peu " fastidieux " , m'a inquiété quant à la suite ....J'ai persévéré , poussé par le nombre restreint de pages et , moindre des politesses , par le contrat moral qui m'unit à Babelio . J'ai bien fait . Peu à peu , le pseudo- pensum est devenu " merveilleuse friandise " , je vous l'assure .
Deuxième petit bémol, , 143 pages , 16 euros . C'est bassement , affreusement matérialiste, mais ....quand on lit beaucoup , qu'on veut " posséder " et garder jalousement ses livres ....
J'adresse toutes mes félicitations à cet auteur que j'espère retrouver , c'est là son premier roman , je remercie bien sincèrement les Éditions Phebus pour ce joli cadeau et , naturellement , remercie aussi toute l'équipe de Babelio qui m'a fait bénéficier d'une Masse Critique Privilégiée.
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Petit roman, presque une nouvelle. A tiers-chemin entre dystopie, science fiction et roman initiatique...
Chacun pourra trouver sujet à réflexion à l'occasion de cette promenade parisienne effectuée par un canard à l'occasion d'une grande fête en son honneur.
Médiocrité des uns, résignation des autres, opposition métropole/ruralité, que sais-je encore...
Court et moderne, ancré dans la réalité du covid.
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Nous sommes à Paris aux alentours de l'année 2050. On comprend que des « événements » ont eu lieu depuis longtemps déjà, ayant à voir avec une pandémie d'origine aviaire qui a fait des millions de morts et considérablement changé la face du monde, revenu à une économie archaïque. Les oiseaux ont quasiment disparu. Une fois par an, une fête carnavalesque se tient, la Grande Chasse, mettant en jeu le sacrifice d'un canard. C'est cette journée que le récit raconte. ● C'est un récit d'anticipation mais il ne faut pas s'attendre à une débauche de descriptions techniques ou scientifiques. Ce qui change, c'est le contexte social et politique. La France est devenue une dictature liée à la religion et corrompue où la population ne cherche plus qu'à survivre. La foule se passionne pour la chasse d'un canard à travers Paris, dont la capture vivant est la promesse d'un dîner avec le Président et d'une belle somme d'argent. On suit le volatile et les différentes rencontres qu'il fait, la dernière étant avec le narrateur lui-même. ● Ce roman poétique, qui cite, entre autres, Rimbaud, et a des allures de conte ou de fable, est avant tout le produit d'une imagination extrêmement fertile. le lecteur ne cesse de s'étonner de la société dans laquelle il est introduit et des personnages qu'il rencontre. ● C'est donc une lecture plaisante mais je trouve que cet écrin si surprenant et si riche aurait mérité une histoire plus charpentée. L'auteur paraît se complaire dans l'arrière-plan qu'il invente sans trop se soucier du premier plan. ● Je remercie Babelio et les éditions Phébus pour l'exemplaire reçu dans le cadre d'une opération Masse critique privilégiée.
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Un roman poétique très bien écrit qui se lit facilement.
Nous sommes transportés dans quelques années, lorsque les libertés auront été réduites et les oiseaux auront presque disparu... Un lâcher de canard est organisé chaque année à Paris, donnant quelques privilèges à celui qui l'attrapera...Après du pain et des jeux pour le peuple de Rome, un canard et une course poursuite pour les Parisiens. Un joli survol de Paris, des personnages humains et attachants, une jolie découverte en avant-première.
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Dans un futur… Une chasse au canard…sans fausse note, après une épidémie dévastatrice.

«La folie et le courage sont peut-être plus proches qu'on ne l'imagine… »

Envole-moi … Envole-moi… Sous le vent…
Une envolée parisienne pour le « noble canard de Challans » dans une période post apocalyptique suite à une pandémie très meurtrière, les « évènements » ayant chamboulé le quotidien de tous, remis en cause tout repère et anéanti toute valeur telles la loyauté et l'honneur.
Une civilisation en perdition.

« Mais où va la pensée d'un canard… nul ne sait ».

Violence primitive et autoritarisme dominent, tristement et bestialement. Chamboulement sociétal.

Une chasse au canard est organisée avec une somme mirobolante promise au vainqueur ; furie festive, il s'agit dorénavant d'un rituel annuel très prisé où le peuple exulte et extériorise ses démons intérieurs.
« En somme : laisser la foule faire ce que bon lui semblait, jusqu'au soir ».

Un roman qui dénonce la barbarie, la violence sociale, la haine sanguinaire de l'homme envers l'animal, l'individualisme.
Dangereuse débâcle incontrôlable des masses assoiffées d'exutoire décadent. Foule déchaînée.

Manipulation des masses : panem et circenses, donnez-leur du pain et des jeux…

Heureusement, quelques-uns sortent du lot ; personnages atypiques, sensibles, et encore empreints d'humanité.
« La solitude et le silence ont des vertus sous-estimées. Les mécanismes de la vie lui semblaient bien plus complexes que ceux d'une horloge ».

Déploie tes ailes, et envole-toi ! Road Trip aérien et citadin pour notre canard, qui souhaitons-lui ne sera pas l'heureux (funeste) élu pour les cuisines de la Tour d'Argent…

« Rien n'est plus net ni plus mystérieux que l'instinct ».

Des pointes de cynisme, des moments touchants, tristesse et espérances.
Une très jolie plume, si j'ose dire, un titre poétique, pour une lecture découverte que j'ai beaucoup appréciée.
*
Un grand merci à Babelio et aux Editions Phébus. Et bravo à l'auteur, un premier roman talentueux.
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Un drôle de roman.
Un récit court (143 pages) je l'ai lu sans jamais réussir à entrer dans l'histoire.
Nous sommes 20 ans après les événements, événements qui ont failli effacer toute vie sur la planète. Tous les volatiles ont été abattus pour éviter une pandémie de grippe aviaire. le régime est devenu autoritaire. Malgré tout, tous les ans à Paris on lâche un canard pour une grande chasse annuelle, une fête dans un univers taciturne. le volatile doit être attrapé et ramené vivant au restaurant "La tour d'argent" moyennant un grosse prime et un repas en compagnie du président. Cette année, le canard choisi, se dérobe aux chasseurs et réussit à leur échapper. Mais il a été aidé. Que dire de plus ?
Au fur et à mesure de ma lecture je me suis posé des questions (je trouve que le roman manque de précisions) on ne parle pas de voitures, ni de la vie en cette période, c'est du flou la vie à Paris semble restreinte, elle laisse pressentir que la vie a régressé : on parle de radio, plus de télé ? plus d'informatique ? plus de voitures ? plus de téléphones portables ? des téléphones en cabines ? et si je continue c'est une liste sans fin.
Je n'ai pas pris de plaisir à lire ce roman, je n'aime pas la science fiction, la dystopie non plus. Bref je n'ai pas apprécié. Les personnages passent trop vite, on n'a pas le temps de les situer dans l'histoire. Heureusement, la fin redevient un peu plus "humaine".
L'auteur a de l'idée, il écrit bien mais malheureusement, il n'est pas assez précis, ça va trop vite, on survole (avec le canard !) une description plus détaillée de l'événement, du mode de vie aurait été la bienvenue.
Je remercie les éditions Phébus et la Masse Critique Privilégiée Babelio qui m'ont permise de lire ce roman.

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Voilà un texte court, farfelu et imaginatif. Après une pandémie mondiale (!), il existe notamment une drôle de journée commémorative à Paris : une chasse au canard qui rend riche celui qui l'attrape vivant, et qui a le droit de le manger le soir même avec le président de la République. On suit donc notre canard, visitant Paris, fuyant les chasseurs, et croisant divers personnages qui ont chacun leur raison pour ne pas participer à cette condamnation gastronomique. Ça fait un moment que je n'ai lu un ouvrage qui, sous ses airs de petit conte, mériterai une analyse littéraire plus poussée : entre ceux qui ignorent cette célébration et la raison de leur ignorance, et ceux qui sauvent notre canard plutôt que s'enrichir, la place et les actions du narrateur, le drone, etc. J'ai l'impression que ce texte ne livre pas tous ses secrets à sa seule lecture.
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Chaque année à Paris est organisée une chasse au canard, suite à une épidémie qui a décimé la population. Les volatiles sont en voie d'extinction excepté les pigeons. Suite à cette pandémie, une dictature a vu le jour.
Donc après les événements, cette chasse annuelle permet à celui qui attrape le canard vivant de dîner avec le président et d'obtenir une belle somme. La population a très envie de capturer ce canard qui sera poursuivi et qui ira plus loin qu'on ne le pensait. Il sera aidé par des personnages qu'il va croiser au cours de ses pérégrinations et tout au long de son périple au-dessus des rues de Paris.
Réussira-t-il à survivre ?
Ce petit roman est plein de poésie, tels les personnages qui nous sont dépeints.
On va aimer voler avec ce canard au-dessus des rues de Paris où il va nous emmener, ainsi que la belle couverture de ce livre qui est très attirante.
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