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Citations sur Les larmes du père Noël (14)

- C'est Marie-Jo, ta maîtresse.
Pas de réponse. Puis au bout d'une éternité, pour moi, Bruno répète, toujours bougon :
- Mujo !
C'est idiot, mais ça me fait plaisir. Le diminutif que Bruno m'a offert n'est ni un surnom d'amitié ni un mot de tendresse, il est totalement involontaire. C'est juste un défaut d'élocution, une impossibilité à s'exprimer correctement, et pourtant, je me sens rassérénée grâce à lui. Me voilà baptisée. Je fais partie du groupe, de leur groupe. Du coup, si l'on peut dire, j'oublie ma maladresse, le geste de rejet du gamin, et je me sens envahie d'une immense bonne volonté. Je suis Mujo, Mujo je resterai. Comme Dovit ou Plume-Plume.
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(...) les accrochages avec Jean-Pierre sont de plus en plus pénibles. J'en suis malade. Je sens bien que je n'ai pas entièrement raison. J'ai outrepassé mes fonctions. Ai-je le droit de m'introduire dans la vie d'Antoine ? D'essayer d'aider ses parents ? De m'en occuper le week-end et les jours fériés, de l'emmener partout avec moi ? Comment font les autres ? Ceux qui n'ont pas de passion ?
Ils dorment leur vie. Pas moi.
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J'étais arrivée heureuse, je m'étais dit, comme toujours: "Ça va être simple, vais entrer en disant : "Bonjour les minots", et ils vont tous se précipiter vers cette nouvelle voix, ma représentation dans le vide, mon code de l'invisible. Alors je leur chanterai une chanson, je leur apprendrai la musique, comme à ma petite grand-mère, je leur donnerai les sons, les harmonies pour rêver, je leur apporterai un autre monde d'espoir...Ce sera merveilleux, formidable, tous ces enfants qui m'attendent à qui je vais apporter la joie de vivre." Je m'étais dit tout ça, pauvre "poudre aux yeux" prétentieuse que je suis.
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Quand on aime, il faut s'attendre à une part de bonheur et à une part de malheur. Mais on n'imagine pas qu'il y aura une fin.
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Dovit raconte des blagues au gamin, qui sourit, blotti contre elle. Je les regarde et j'ai le coeur qui bat...Il est à nous, il est à moi. Qui peut comprendre ? Chaque fois que j'ai tenté, depuis, d'expliquer cette chose étrange, le courant qui passa entre Antoine et moi, entre cet enfant de cinq ans, fragile comme un nouveau-né, intelligent comme un adulte, handicapé au-delà du supportable, croyais-je, chaque fois je me suis heurtée à l'incompréhension totale. Maintenant, je n'essaie plus jamais de m'expliquer. A l'époque, je n'étais pas encore consciente de tout cela : j'avais une mission à accomplir. Elle n'a duré qu'une saison ; enfer et paradis.
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Mes enfants étaient condamnés d'avance. Coupables de ne pas être rentables à ce jour. Coupables parce qu'il n'y a aucun espoir qu'ils le soient un jour. Coupables d'être aveugles, et handicapés divers. Coupables d'exister.
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Mais si, en amour, il n'y avait pas de danger, pas de risque, ce ne serait pas de l'amour.
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- Mujo ! Tu as dit un gros mot !
J'enchaîne aujourd'hui sur une autre farce, moins cruelle celle-là.
- Ce n'est pas moi, c'est Huguette !
Dehors, Huguette ! Elle est vilaine, Huguette ! On ne dit pas de gros mots dans cette classe !
Cette pauvre Huguette, complètement inventée, les fait beaucoup rire. Antoine surtout :
- C'est même pas Huguette. Eh ! C'est toi !
Huguette sert d'exutoire à tout le monde. Huguette parle mal fait tout mal, Huguette prend la porte, ou la fessée, ou un zéro...
Huguette, c'est bien moi, aujourd'hui.
Mujo a zéro.
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Je ne sais pas pourquoi, Dovit et moi, nous entrons dans la classe sans faire de bruit et nous les écoutons sans broncher, alors que, d'habitude, j'interviens dans leurs disputes. Guillaume s'inquiète le premier:
- On est tout seuls ? Il n'y a personne ?
Bruno reprend en écho:
- Sonne, sonne...
Gauthier s'angoisse aussitôt et se met à hurler. C'est plus que n'en peut supporter petit Emi:
- Oh ! toi, la paix ! Qu'il est con, lui !
Bruno, ravi, répète, les épaules serrées, la tête en biais :
- Con, con...Sonne, sonne...Con, con...
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Un homme au bord des larmes, c'est désarmant.
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