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EAN : 978B01158WU1M
Plon (30/11/-1)
4/5   1 notes
Résumé :
IX + 327 pages - avec 63 photographies en noir et blanc hors texte, deux quarte et 4 portraots de Iacovleff .
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il fût un temps où le métier d'explorateur avait encore la réputation d'être sérieux !
C'est un temps qu'aujourd'hui les globe-trotters à bicyclettes, à mobylettes ou autres deux-chevaux, ne peuvent pas connaître.
C'était le temps des grandes expéditions, des forêt impénétrables, des dernières tribus cannibales, c'était le temps de la grande aventure.
Le globe encore était immense !
Fin octobre 1924, huit voitures , en deux groupes, vont se lancer sur une piste de 20.000 kilomètres de désert, de savane, de brousse, de marécage et de forêt équatoriale afin de recueillir une importante documentation artistique, scientifique, économique et d'ouvrir une voie régulière entre l'Afrique du Nord et l'Afrique Occidentale.
"La Croisière Noire" est la deuxième expédition initiée par André Citroën.
La première avait traversé le Sahara.
"C'est par une belle nuit étoilée où scintillait la Croix-du-Sud que fut baptisée la Croisière Noire".
En 1927, Georges-Marie Haardt et Louis-Audoin Dubreuil en ont tiré un superbe récit.
L'aventure y est au coin de chaque page.
Le livre est un bel objet, aujourd'hui quelque peu jauni.
Il est ponctué de vieilles photos en noir et blanc, de portraits originaux des membres de l'expédition et de cartes dont la dernière, à déplier en fin de l'ouvrage, donne un véritable aperçu de l'ampleur du périple entrepris.
Le livre est bien écrit.
Mais au delà de sa valeur littéraire, qui est réelle, il est surtout un trésor documentaire géographique, ethnographique et humain.
Les descriptions de paysage et les anecdotes sont précises, vivantes et passionnantes.
Mais les préoccupations et les valeurs des deux auteurs sont d'un autre temps.
En pleine époque coloniale glorieuse, le principe d'occupation n'a pas fait jour encore dans les esprits.
L'élan généreux n'a pas encore cédé place aux relents moisis.
Mais ici, même si la conquête est justifiée, des questions tout de même sont posées :
Combien de temps va durer cette influence du monde occidentale sur l'Afrique qui se réveille de son millénaire sommeil ?
Quelles nations naîtront de cette période colonisatrice ?
Le récit est passionnant.
Son style ne semble pas avoir vieilli.
Les voyageurs dans leurs besaces avaient emporté une plume bien taillée pour l'avenir.
Et le récit a bien supporté les affronts du temps.
Il se lit aisément et agréablement.
Mais, stigmate de l'ancien temps, le coup de fusil y est prompt et l'animal, aussitôt aperçu, est visé, abattu et, ici, empaillé pour les besoins du Muséum d'Histoire Naturelle.
Et deux ou trois photos sont une tâche imprimée au livre.
Il faudra encore attendre quelques années pour que Christian Zuber, caméra au poing, imprime durablement au genre le respect de l'animal.
Cependant "La Croisière Noire" est un livre dense où se reflète l'âme humaine.
C'est un récit édifiant et captivant.
Un autre, peut-être plus précieux encore, le suivra, qui fera le compte-rendu d'un troisième voyage : "la Croisière Jaune" ...



















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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Aussi bien, parmi les peuples que nous avons vus, les Mangbetou occupent-ils une place toute spéciale.
Ils semblent porter l'empreinte des civilisations antiques dont l'écroulement a laissé le temps se refermer sur eux comme les pierres sépulcrales se sont refermées sur sur les momies des pharaons.
Remis au grand jour par les explorations modernes, ainsi que l'ont été par les fouilles les trésors de la Vallée des Rois, les Mangbetou n'ont pas l'âpre rudesse des êtres neufs mais le charme décadent des silhouettes anciennes ...
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La forêt est la cathédrale de la nature.
Lorsque l'homme s'en approche, il ressent confusément cette peur de l'inconnu qui, selon son degré d'évolution, le prédispose au mysticisme ou à la superstition ...
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Puis bientôt, chacun, sous sa moustiquaire, s'endort d'un sommeil profond sans songer aux bêtes malfaisantes qui rôdent dans l'ombre où ricanent les hyènes ...
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La brousse, on s'y égare, mais on ne s'y perd pas ...
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Les légendes vont leur train : il y a au milieu des eaux un gouffre très profond où disparaissent tous ceux qui déplaisent à l'esprit du vent ...
(lac Tchad)
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