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Critique de deidamie


"Bonjour les Babélionautes! Aujourd'hui on va parler d'une BD d'Aurélia Aurita, La vie gourmande.

Or donc Aurélia-Chenda perd sa grand-mère.

Malgré le choc, l'artiste se rend plus tard dans les cuisines de Pierre Gagnaire, afin de poursuivre un projet.

Encore un peu plus tard, un sein gonfle et devient douloureux...

-Je vois pas le rapport entre tous ces éléments rangés en bordel, Gentille.

-Bah... si je devais trouver un dénominateur commun, c'est le plaisir. La vie gourmande passe toutes ses pages ou presque à célébrer le plaisir des sens en général, celui du goût en particuler. Que dit sa présence? ou son absence? ou le changement de ce plaisir? L'autrice explore les différents aspects du goût et j'ai adoré son regard, gentil et coquin!

-Coquin? parce que manger au restau, c'est coquin, maintenant? "Oulàlààà, je déploie le menu, je suis déjà émoustillée."

-Maaais non, Méchante! Tendre parce qu'elle porte un regard doux sur les personnes qu'elle croque, et coquin parce que son dessin rappelle que les gens sont beaux.

Tiens, regarde. Les portraits d'Annie Ernaux, de Mona Chollet, de Pierre Gagnaire. Ce ne sont pas des beautés au sens conventionnel du terme, mais tu vois que le trait de la dessinatrice les rend jolis et attachants.

Quant aux hommes, ils sont traités avec un soin tout particulier, qui me met l'eau à la bouche: le beau geste maîtrisé et soigné ou la courbure d'une nuque rappelle qu'eux aussi sont appétissants. J'avoue que je comprends les échauffements de joues provoqués par un sourire inattendu.

J'aime beaucoup d'ailleurs le contraste qu'elle joue entre elle-même et les autres personnes-personnages: les portraits restent gentiment réalistes quand la dessinatrice est presque schématisée. Cela rend ses expressions plus piquantes!

-Donc, si je résume, tu as aimé cette BD parce que tu y trouves les mecs alléchants et les meufs jolies et sympas. Bravo! Quelle magnifique démonstration intellectuelle!

-Ce n'est pas du tout ce que j'ai dit!

-Ah si.

-Mais non! En fait, ce que j'ai trouvé admirable, c'est... comment dire? ce que disait José Mauro de Vasconcelos: "une chose toute petite et très bonne: la tendresse." le regard de l'autrice est plein de cette tendresse, et cette douceur me met du baume au coeur.

-Berk, de la niaiserie, oui!

-Encore une fois, non! Quand il faut mettre des coups de latte, elle y va! Quand il faut remettre en question ce qui ne va pas, le boulot est fait! Quand il faut évoquer les difficultés personnelles ou systémiques, c'est parti, on y réfléchit!

Et en dernier lieu, une majeure partie de la BD traite d'un sujet pas plaisant du tout: le cancer!

Sans éviter le drame, sans se mettre d'oeillères, Aurélia Aurita l'affronte et le met en scène avec humour et poésie. J'adore les cases où elle teste de nouveaux styles vestimentaires. Et cette double page qui m'a noué la gorge...

Et je ne parle même pas de l'originalité de l'angle! Une autobiographie qui passe par la nourriture pour raconter la vie ainsi que le rapport à ladite nourriture: quelle idée brillante!

Je relirai avec plaisir La vie gourmande. Elle navigue entre tristesse, joie, mélancolie et humour avec trop d'habileté pour ne pas me séduire.

-Ouais, et vu la morfale obsédée par la bouffe que t'es aussi, c'est pas dur non plus de t'avoir par là!

-C'est vrai.

Et vous, quels sont les plats de votre vie?"
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