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Critique de Krissie78


Recueil de trois nouvelles dont une seule est complète.

« Lady Susan » est un roman épistolaire, écrit vers 1794 mais publié seulement en 1871. En 41 lettres nous suivons la bataille toute de retenue aristocratique que se livrent Lady Susan et sa belle-soeur Catherine Vernon. Veuve depuis quelques mois Lady Susan, âgée de 35 ans et mère d'une jeune fille de 16 ans, se réfugie chez son frère alors qu'elle est contrainte de fuir les Manwaring qui l'hébergeaient jusque-là. La raison : le comportement scandaleux de la belle Lady Susan qui aurait poussé M. Manwaring à tromper sa femme. Arrivée chez son frère elle n'aura de cesse de vouloir séduire le frère de son hôtesse, pour le plaisir de semer la jalousie autour d'elle et de provoquer.

On ne peut que penser à Choderlos de Laclos et à ses « Liaisons dangereuses ». Tout comme Mme de Merteuil la belle Susan est calculatrice, manipulatrice, sans scrupules vis-à-vis de son entourage. Soutenue par son amie Alicia Johnson, elle croit dominer le monde et le mener par le bout du nez tout en s'en sortant indemne. le duel épistolaire avec sa belle-soeur, Mme Vernon, offre le parfait contrepoint à la vision que Lady Susan a de son univers. Mme Vernon n'a de cesse de protéger ceux et celles que son invitée s'amuse à vouloir détruire. Comme Mme de Merteuil elle finira seule, rejetée de tous y compris de son amie Alicia, après avoir semé séparations et désespoir autour d'elle, y compris chez sa fille Frédérica qu'elle maltraite avec volupté.

Personnage amoral Lady Susan fascine par sa capacité à toujours retourner la situation en sa faveur alors même qu'elle semble acculée. Sauf dans les toutes dernières lettres d'une fin qui paraît un peu bâclée après le rythme rapide de la succession des lettres qui ont tenu en haleine et aiguisé la curiosité du lecteur.

Si l'ensemble est dense il n'a toutefois pas le brillant de l'oeuvre de Choderlos de Laclos. C'est néanmoins un aspect intéressant de l'oeuvre de Jane Austen.

Les deux autres nouvelles qui composent ce recueil sont des romans inachevés. « The Watsons » a pour héroïne Emma, une jeune femme issue d'une famille pauvre qui a eu la chance d'être accueillie par une parente riche. Or à l'occasion du remariage de cette dernière, Emma est renvoyée chez elle. de retour dans cette famille sans éducation elle luttera pour sortir de cette situation. Nous ne saurons pas comment elle s'en sortira, Jane Austen étant morte avant de le terminer.

La troisième nouvelle est un autre début de roman. « Sanditon » pose en 58 pages les bases d'une histoire dont la suite ne peut qu'être supposition. le décès du père de l'auteure, pasteur comme le père de son héroïne, pourrait expliquer que le roman n'ait jamais été terminé.

Quant à moi qui ne suis pas spécialiste de l'auteure il me paraît difficile de chroniquer ces deux débuts de roman.
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