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Critique de mariecesttout


J'attends toujours quelques jours avant de m'aventurer à écrire quelques lignes ( ou plus.;) de commentaire sur une lecture. Pour tenter de déterminer, finalement, ce qu'il m'en reste.
Là, je dois bien l'avouer, pas grand chose.. Même si certains passages ne manquent pas d'intérêt. Heureusement..
J'aime beaucoup les correspondances, celle de ces deux écrivains, que je trouve très différents, me tentait.
Ils parlent de quoi, en fait , en trois ans d'échanges?
De sport, et de pourquoi ils restent tous les deux scotchés devant leurs écrans à regarder des matchs de cricket et de baseball, et pourquoi. de leur aversion commune pour la technologie, de leurs machines à écrire respectives et de leurs souvenirs à ce sujet. de leurs rêves nocturnes. de leurs femmes respectives, de leurs voyages et déplacements divers , de cinéma un peu , de littérature aussi bien sûr, avec un hommage commun à Samuel Beckett. de leurs lecteurs, correspondances de lecteurs, rencontres avec lecteurs, etc.
De la crise financière qu'ils essaient de résoudre , mais je ne pense pas qu'on puisse compter sur eux pour trouver des solutions..
De politique, accord parfait sur Bush,avis proche pour le conflit israélo-palestinien. Passage très rapide, dommage, sur l'influence une fois de plus douteuse de la politique américaine en Afrique du Sud. Un peu plus de détails ne m'aurait pas déplu..
Bref, ils parlent un peu de tout, mais ce tout est quand même très effleuré!
Ce n'est pas bien grave, j'aime les correspondances, et ils pourraient parler météo que cela ne me gênerait pas plus que cela, c'est dire! Et d'ailleurs, ils ne s'en privent pas:)
Avantage? Pour moi, avantage net à Coetzee, mais, là comme ailleurs, c'est affaire de goût, là où Auster, à son habitude, écrit des pages pour ne pas dire grand chose ,même si j'aime souvent bien ce pas grand chose, Coetzee reste Coetzee, lapidaire, mais puissant, et non dénué d'un humour froid et pince sans rire que j'aime beaucoup.
Et donc je termine ces quelques impressions sur ce livre avec ,encore une fois, un extrait d'une lettre de Coetzee:

"Malgré les sarcasmes de Jonathan Swift à l'égard du projet de la Royal Society, l'idéal qu'il visait n'était pas sans noblesse. Je n'ai jamais bien compris pourquoi Beckett a laissé tomber l'anglais, mais je suppose qu'il trouvait cette langue trop encombrée d'associations littéraires. Conrad, je me souviens, pestait contre le mot "oak", qui, disait-il ne pouvait être utilisé sans évoquer toute une histoire de la navigation britannique et de l'Empire britannique.
Il n'est pas rare pour des écrivains de s'agacer, en vieillissant, de la prétendue poésie de la langue et de pratiquer un style plus dépouillé.( le " style tardif"). L'exemple le plus notoire, je suppose, est celui de Tolstoï qui, sur ses vieux jours, exprimait une désapprobation moralisante vis-à-vis des pouvoirs de séduction de l'art pour s'en tenir à des histoires qui ne dépareraient pas dans une école élémentaire. Plus ambitieux est l'exemple fourni par Bach, qui à l'heure de sa mort travaillait à son Art de la fugue, pure musique en ceci qu'elle n'est liée à aucun instrument particulier.
On peut, schématiquement, envisager la vie en art en deux ou trois grandes étapes. dans la première, on trouve- ou on se pose- une grande question. Dans la deuxième, on s'échine à y répondre. Et puis, si l'on vit assez longtemps, on atteint la troisième étape, où la grande question susnommée commence à vous ennuyer, et où il vous faut alors aller voir ailleurs. "

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