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Critique de Colchik


Le récit de la voie étroite qui mène de la maladie à la rémission, de la guérison à la résilience.
Patrick Autréaux est médecin, quand on lui découvre un cancer, il bascule dans un autre monde : celui des soins, de l'attente, du silence effrayé devant un avenir incertain. Dans une écriture tout à la fois nette, qui sertit ses phrases dans la douleur du malade, sa brutale hébétude face à la trahison du corps, et hantée par l'angoisse du vide et de la mort, l'homme s'abandonne à cette vallée des larmes qui s'ouvre sous ses pieds. Il lui faut affronter la maladie, la lourdeur des traitements, prendre conscience de la fuite du désir, comme de l'éloignement scellant le sort de sa relation avec son conjoint Benjamin.
J'ai été happée par la première partie du récit, celle qui décrit l'intériorité d'un être foudroyé par la maladie. Par contre, la seconde partie – la reconquête du corps dans une recherche hédoniste – m'a moins intéressée. La sincérité de l'auteur sur sa sexualité aiguisée par le retour à une vie normale n'est pas une pose, loin s'en faut. Il ausculte avec honnêteté sa « seconde naissance », cherche ce qui le pousse vers ces aventures brèves, triviales, consommatrices de chair. Mais, la doublure quasi mystique dont il les enrobe (anges, prophètes se tenant là pour que « le corps entier participe à cette fulguration ») ne me passionne pas.
Patrick Autréaux a puisé des forces dans la lecture de Primo Levi et Fritz Zorn, tous deux restés à jamais dans l'ombre de la mort. Tout au contraire, son bref récit est résolument ancré dans la lumière de la vie.
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