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Critique de MadameTapioca


L'amitié est un amour riche, nourrissant et épanouissant. Dans le cas d'Elisa et Béatrice, adolescentes de l'an 2000, les choses ne vont pas être si idylliques.
Silvia Avallone, que l'on sait douée pour décortiquer les relations humaines et leurs dynamiques, nous embarque dans une amitié complexe racontée à posteriori par Elisa. Aujourd'hui discrète professeur de littérature, elle revient sur son histoire avec Béatrice, devenue star des réseaux sociaux. Tout le monde pense connaître Béatrice : on sait ce qu'elle porte, ce qu'elle mange, où elle part en vacances. On l'admire, on l'envie, on la déteste ou on l'adore. Mais personne ne connait l'époque où "La Rossetti" n'était que Bea - sa meilleure amie. Rencontre, dépendance, confrontation, pardon, trahison, rupture.

Je ne vais pas tourner autour du pot, je n'ai pas trouvé que ce roman soit le meilleur de l'autrice. Il est à mon avis beaucoup trop long par rapport au contenu réel. Silvia Avallone use de schémas répétitifs qui n'apportent de plus-values ni au récit ni à la psychologie des personnages.

Ceci étant posé, je peux maintenant vous parler de ce que j'ai particulièrement apprécié.
Tout d'abord, la retranscription des années 2000. Si je n'étais plus vraiment une adolescente à cette époque, j'ai vécu ces années et l'autrice parvient parfaitement à en restituer l'esprit et l'ambiance. Notamment l'apparition des blogs puis des RS qui soudain changent radicalement nos vies et nos habitudes, influençant notre façon de voir, de savoir, de nous rapporter à la société et au monde.
Ensuite, au-delà de l'amitié et de l'importance excessive accordée à la vie numérique, elle aborde finement de nombreux autres thèmes qui font la richesse véritable de son roman.
Parmi ces thèmes, il y a une grande place accordée à la parentalité et à ses difficultés. D'un côté les attentes malsaines d'une mère qui projette sur sa fille ses désirs inachevés, de l'autre un père qui peine à créer du lien et une mère qui refuse les conventions de son rôle. Si je n'ai pas été particulièrement touchée par Elisa et Béatrice, j'avoue que les parents d'Elisa ont suscité en moi beaucoup d'empathie, notamment son père.

« Une amitié » est donc une lecture en demi-teinte (ou mi-figue mi-raisin 😉). J'ai souvent pesté devant les longueurs et je n'étais pas loin de jeter l'éponge. Je suis allée au bout, retenue par l'écriture sensible et par mon éternelle curiosité pour les mystères de l'adolescence.
Si vous n'avez jamais lu Silvia Avallone, préférez « D'acier ».
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