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Liouba est une journaliste engagée auprès des populations où l'environnement est fragilisé, plus précisément le changement climatique.
Talal est photographe, reporter de guerre. Il parcourt le monde et fixe sur sa pellicule l'exode, les conflits, la peur et la résilience sur les visages.
La première fois que leur chemin se croise c'est à Aqaba dans le désert jordanien. Ils ont en commun une vie sans attaches, citoyen du monde, de la terre. Une amitié se noue mais autre chose les relie, une attirance, une reconnaissance qui ne nécessite pas le moindre verbe, une évidence mue par les lois de l'univers...
Dans les coins du monde les plus improbables, ils se retrouvent, avec toujours cette évidence, qui les rapproche, les unit, celle des âmes soeurs hésitantes et non moins convaincues...Mais leurs missions, les séparent, ils ont choisi, c'est avant tout la découverte et le besoin de témoigner, à n'importe quel prix, parfois celui de la mort qui rôde et frappe à leurs côtés.
Combien faudra-t-il de voyages avant de mériter un repos ?

Un roman brillant, troublant de vérité. Lire ce texte aujourd'hui, c'est entrer en résonance avec l'actualité. Les conflits, l'environnement, l'exil et l'amour malgré tout !
Comment écrire le monde, sa beauté et sa laideur avec autant de poésie et de justesse ?
Ce n'est pas un plaidoyer pour la nature, ce n'est pas un manifeste contre la guerre et ses enjeux, c'est beaucoup plus que cela. Je n'ose imaginer la somme de travail et de recherches pour arriver à un texte aussi abouti.
Des allers-retours dans le temps permettent de naviguer dans l'histoire et d'en saisir la complétude, quatre chapitres, quatre étapes : le Désert - La Forêt – La Nuit – L'Ile.
C'est un incroyable premier roman !

Un coup de coeur


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« Les confluents », c'est l'histoire d'une rencontre, c'est l'histoire de la nature malmenée par les hommes, c'est l'histoire de la guerre.
Liouba est journaliste. Pour les besoins d'un reportage sur le réchauffement climatique elle fait escale à Aqaba « pour aller à la rencontre du désert qui l'aimante et comprendre ce que c'est que de vivre avec lui. Elle se joint à une famille de Bédouins qui plantent des arbres afin d'en freiner l'avancée avec l'espoir de continuer à vivre sur ses terres.
C'est là qu'elle rencontre Talal, photographe de presse couvrant les conflits armés sur la planète.
L'attirance est immédiate, faite d'amitié, de rencontres, de séparations, comme si le destin se chargeait de les mettre en garde contre un avenir incertain.
Au fil des rencontres toujours laissées au hasard, un sentiment plus fort se tisse peu à peu.

Sur fond de guerres et de réchauffement climatique, Anne-Lise Avril nous offre un livre poétique, sensible, magnifiquement écrit qui éveille nos consciences sans être moralisateur.
« Les confluents » est un très beau roman où la nature omniprésente, mais aussi la vie, l'amour, qui se révèlent à travers des voyages sont décrits avec beaucoup de réalisme mais toujours avec finesse et sensibilité.

Une magnifique lecture pour laquelle je remercie NetGalley et les Editions Julliard.
#Lesconfluents #NetGalleyFrance !
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Il est des gens qui voyagent pour découvrir le vaste monde et se frotter à d'autres cultures. Pour admirer les paysages et les monuments. Pour arpenter les montagnes ou les mers. Et puis, il y a Liouba et Talal. Elle fait des reportages qui illustrent les dégâts causés par le changement climatique. Il est photographe, notamment des populations réfugiées. Ils se rencontrent en Jordanie, sympathisent, se séparent puis se retrouvent à la faveur d'un séjour de Liouba aux confins de la Guinée. Se séparent encore, mais restent en contact, soudés par leur attirance réciproque qu'ils retiennent. Jusqu'à ce qu'un jour, enfin, à Moscou où Liouba est née, ils se laissent enfin aller.

A la fois roman d'apprentissage et roman d'amour, ce récit s'attache aussi à dire les conséquences du bouleversement climatique, avec la montée inexorable des eaux, la disparition d'îles tandis qu'ailleurs, le désert engloutit la végétation et contraint les populations à fuir. Il dit les tentatives des hommes à replanter, dans la mangrove ou le désert, à tout faire pour empêcher la disparition d'un écosystème où la dernière girafe va mourir. Et en filigrane, cet amour qu'on aimerait vivre tout en l'empêchant, parce que le nomadisme ne peut que le contrarier – "il leur manquait l'espace, le temps et, peut-être, la faveur du destin. Car il y a des amours qui naissent du néant et qui n'ont d'existence que dans les limbes. Des amours mort-nées. Ces amours-là ont la saveur exquise et douloureuse de ce qui est impossible." Pourtant il arrive que les fleuves parfois se rejoignent et deviennent confluents. Première lecture des "68 premières fois" édition 2022 et jolie découverte.

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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Un beau roman qui parle d'amitié et d'amour, de rencontres fortuites, de chemins qui se croisent et se perdent. Faire pousser une forêt dans le désert de Jordanie, quel magnifique défi ! Chaque personnage au fil des pages semble vouloir défendre son humanité et c'est ce qui fait de ce court texte une réussite.
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Un livre aux confluents nombreux... La forme, d'ailleurs, reflète magnifiquement le fond de l'histoire.

« C'était l'année 2040, à présent, et l'humanité subsistait au coeur de la fournaise qu'était devenu le monde. Ouragans et tornades, départ de feu, brasiers béants et éternels. Épidémies par-delà les frontières, sans endiguement et sans remède, au coeur de villes en sommeil qui ne savaient plus comment revenir à la vie. Fonte des glaces, irrémédiable, sous l'étendard vain des prétendants au pétrole. »
Protection de la nature, migrations climatiques, lutte contre la déforestation et le pillage de nos ressources vitales (univers insatiable et corrompu de braconniers et de profiteurs à tous niveaux, états compris), fuite en avant, recherche du sens de la vie, amour, deuil, renoncements et combats, ne sont que quelques-unes des thématiques essentielles de ce roman d'aventures environnementales.

« Les vagues étaient venues grignoter la terre qui bientôt ne serait plus que mer. À l'orée de la jungle, certaines maisons en bois du village avaient déjà été envahies par les flots. L'île s'enfonçait lentement dans l'univers aquatique. »
Des quêtes croisées, qui se suivent aussi (de par la filiation), des réflexions en filigrane sur l'avenir de notre terre si nous restons les bras croisés, nous offrent une intrigue foisonnante et passionnante. Une poésie saisissante, qui touche au coeur, pour évoquer ces sujets d'une actualité brûlante et bouleversante. L'histoire aussi de la rencontre d'un homme et d'une femme, et de leur passion hors normes, invincible. Leur acharnement à sauver ce qui peut encore l'être de la dévastation, chacun à sa façon, les éloigne et les rapproche tour à tour, mais l'attirance commune est irrépressible.

« La grâce de se battre pour quelque chose qui est en train de disparaître. La presse écrite. Les écosystèmes naturels. Pour lui, la lutte est une entreprise. Un engagement total. »
Un premier ouvrage magistral, superbement écrit, qui nous fait rêver d'ailleurs (au pluriel... Mais lesquels ? Alerte ! Un jour, si l'on n'y prend pas garde, peut-être plus vite qu'on ne le pense, l'exil même, le déchirant, le terrible exil ne mettra plus personne à l'abri, et, où qu'on aille, il n'y aura plus de refuge...), de forêts-sanctuaires essentielles, vestiges du passé et racines de l'avenir, d'un monde dans lequel hommes et femmes se battent pour notre lieu de vie et la reconquête de ce qui pourrait être un paradis à partager, si les volontés et les énergies convergent pour notre planète, chacun à son échelle, car même le colibri peut faire sa part.

À mettre entre toutes les mains ! Nous sommes tous concernés, toutes générations confondues, y compris celles à venir.

#Lesconfluents #NetGalleyFrance
Lien : https://sharingteaching.blog..
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Dans les années 2010, Liouba, journaliste franco-russe, fait des reportages sur la façon dont les humains vivent dans leur environnement et s'y adaptent. Au fil de ses voyages, elle rencontre un bédouin qui plante une forêt en plein désert, une activiste voulant protéger une forêt boréale en Russie, et Talal, un photojournaliste qui, comme elle, sillonne le monde pour donner voix aux migrants. En 2040, Aslam, dernier habitant d'une île en Indonésie, tente de la protéger de la submersion, pendant que sa soeur essaie d'alerter les instances sur l'urgence climatique.
Ces deux récits alternent habilement dans ce premier roman d'Anne-Lise Avril, avec un style lent et gracieux, des descriptions attentives et poétiques. L'autrice donne leurs lettres de noblesse à des endroits reculés et aux personnages qui y vivent humblement, et montre la beauté d'un monde fragilisé par les changements environnementaux : le désert, de plus en plus aride, fleurit après la pluie.
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Liouba et Talal s'aiment. Elle est journaliste, spécialisée dans les écosystèmes en danger. Il est photographe et couvre les zones de guerre. « J'aimerais raconter comment les hommes vivent avec leur écosystème, s'y adaptent et sont marqués par lui. » (p. 24) Ils sont sans cesse en voyage, d'un lieu à un autre, et rarement ensemble. Ils se retrouvent par moment et leur amour n'en est que plus fort. « Ils étaient deux voyageurs. Voués à se comprendre. Voués à ne jamais se retrouver. » (p. 93) Mais à mesure qu'il devient évident que le monde court à sa perte, une question se pose : quel sens cela a-t-il d'aimer quand les eaux montent et que les sables s'étendent ? Saut dans le temps : les jumeaux Jaya et Aslam ont choisi de vivre très différemment, chacun faisant de son mieux face au pire. « C'était l'année 2040, à présent, et l'humanité subsistait au coeur de la fournaise. » (p. 10)

Entre ces pages, on croise un homme qui plante une forêt en plein désert, un quartier qui tient dans une seule maison percée de centaines de portes ou encore un adolescent qui s'acharne à replanter la mangrove. On assiste surtout à une histoire d'amour sans frontières ni limites. « Ce que j'éprouve pour toi n'a pas de sens. Je te connais peu. Je découvre que tu n'es pas libre. Je pensais que tu n'étais qu'un fantasme né du désert. Mais tu es plus que cela. » (p. 87) Liouba et Talal documentent le monde, les guerres et les terres brûlées, mais n'ont aucune racine. Ces deux nomades sont animés par la vocation d'informer qui va de pair avec une volonté farouche de faire reculer le silence.

Avec ce premier roman, l'autrice montre une plume très douce quand elle parle du deuil et des sentiments, mais également très vive quand elle dénonce les injustices climatiques et géopolitiques.
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Voici un roman comme un véritable reportage d'engagement écologique, humanitaire. Un éventail très complet et très large sur le militantisme, les activistes, les engagements des moindres coins reculés . C'est vraiment un gros travail que d'avoir su tout relier.
Il m'a semblé qu'Anne Lise Avril nous proposait là un carnet de voyage, le sien, un besoin de dire, de mener le combat, de lui donner du sens et de réveiller les consciences.
Ce qui m'a particulièrement rendu curieuse au fur et à mesure que les pages avançaient, a bien été de voir comment elle pouvait mettre en mots tous ces ressentis et ces savoirs que les voyages nous apportent. Savoir partager à celui qui n'était pas à nos côtés. Sans heurter, comme ça généreusement, transmettre. Comme un carnet de voyage où on s'évertue à partager ce que l'on observe et l'on ressent. Ici ça m'a semblé fonctionner parfaitement « A elle, la lenteur de l'écriture, les méandres des phrases et la transcription de la complexité. » p84 J'ai apprécié le fond presque documentaire.
C' est peut être l' histoire même qui m'a moins convaincue, la romance, avec son intrigue amoureuse qui prend le dessus et son final très attendu.
Dans ce roman j'ai respiré le vécu, l'engagement, l'envie de tout donner et ça m'a plu.
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En Jordanie, Liouba, jeune journaliste, réalise son premier reportage sur la plantation d'une forêt dans le désert. Elle fait la rencontre de Talal, photographe qui suit les populations de réfugiés. Une amitié se noue entre ces deux être orphelins, qui fuient leurs terres natales et se cherchent à travers les pays qu'ils découvrent pour leur métier.

Pendant plusieurs années, Talal et Liouba vont se croiser au détour d'un pays, au départ d'un aéroport ou pour un reportage commun. L'amitié qui les lie, c'est transformé en amour mais aucun des deux ne veut briser le lien qu'ils ont créé et n'ose partager ses sentiments. Talal continue de photographier les populations du Moyen-Orient qui migrent pour fuir les conflits internes. Liouba s'est spécialisée dans les reportages sur le changement climatique en s'axant principalement sur la protection des forêts et la lutte des populations contre la déforestation.

A travers ce roman, en quatre parties et se déroulant sur cinq années, on suit les voyages de Liouba et Talal, leurs retrouvailles, leurs réflexions et leurs pensées sur le monde qui les entoure jusqu'à leur lieu final, l'endroit qui stoppera leur fuite et qui deviendra leur terre : l'île de Sulawesi en Indonésie.

Un magnifique roman engagé et écrit avec douceur et poésie.

Un récit qui résonne avec l'actualité du monde sur les questions écologiques, des conflits internes dans certaines régions du monde et des populations qui migrent pour fuir les changements climatiques et les guerres.

Une histoire qui parle d'écologie, de disparition des espèces, de la nécessité de protéger notre terre, elle qui nous fait vivre, qui montre les dérives de la mondialisation et de notre société de consommation, qui rend hommage aux personnes qui s'engagent pour la protéger et qui dénonce la violence de notre société capitaliste.

Un récit qui invite à s'engager et à réfléchir sur le monde qu'on veut laisser à nos enfants.

La protection de notre planète racontée avec poésie et douceur et s'entremêlant dans une très belle histoire d'amour entre deux êtres sensibles.

Une histoire de réconciliation entre les hommes et la terre. Un premier roman d'une très grande beauté.

Lien : https://www.quandleslivresno..
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****

Liouba et Talal sont des voyageurs. Ils parcourent le monde sans relâche. Tous les deux journalistes, l'une s'attache aux forêts, à leur survie, aux quelques miracles qui les maintiennent en vie. L'autre photographie les visages des hommes, femmes et enfants qui se battent ou qui s'exilent. Il leur arrive parfois de se croiser et de sentir à quel point ils sont importants l'un pour l'autre. Mais croire en ce fil fragile qui les unit n'est pas facile. Ce serait renoncer à ce qui les pousse toujours plus loin, à décaler les frontières du possible, à perdre cette liberté de mouvement…

Le premier roman d'Anne-Lise Avril évoque avec une infinie douceur, une enivrante poésie de notre place en ce monde qui souffre et qui se bat.
Qu'il s'agisse de guerres ou du réchauffement climatique, nous sommes face à des situations d'une rare violence.

Anne-Lise Avril réussit le tour de force de nous captiver avec des sujets engagés, des scènes de désolations. Elle fait naître en nous un sentiment d'impuissance mais aussi cet espoir fou que tout est encore possible.
Que ce soit d'un amour impossible, d'une expérience un peu fantaisiste ou d'un engagement sans limite, tout peut exister, vivre et se renforcer si l'on y croit…

Les confluents est un roman fait d'images, de sons, d'odeurs. C'est un voyage pour les sens. C'est une fuite vers un monde en devenir. Sera-t-il meilleur ou pire ? L'espoir et le doute planent au-dessus de nos têtes, comme la brume à la cime des arbres de Liouba. Saurons-nous sauver notre terre, ancrer nos racines et nous battre pour qu'elle se relève, à l'image des ses populations blessées photographiées par Talal ?

Un roman à lire, à partager et à méditer…
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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