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Librairie Mollat À l'occasion des Correspondances de Manosque, rencontre avec Annelise Heurtier autour de son ouvrage "La fille d'avril" aux éditions de Casterman.
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Les confluents de Anne-Lise Avril
Et tout finira. Parce qu’un départ, toujours, marque quelque chose d’un début et d’une fin. Un début, pour celle qui s’éloigne vers l’horizon nouveau. Une fin, pour celui qui demeure dans un paysage vide. (incipit) |
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Les confluents de Anne-Lise Avril
L’exil est l’état naturel de l’être humain. Né dans un lieu de hasard, appelé à ne jamais y demeurer, appelé à toujours y être ramené.
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Les confluents de Anne-Lise Avril
Ce monde existait encore, pourtant, il était là, sous ses yeux. Mais son existence supposait aussi la possibilité de sa fin. Car, bientôt, il faudrait partir. Quitter ce balcon ouvert sur la mer. Quitter ce jardin redevenu sauvage après avoir été fertile. Quitter en lui la part d'enfance qui ne serait plus jamais.
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Les confluents de Anne-Lise Avril
La couleur de sa peau était un entre-deux, un teint à la fois mat et transparent comme on en trouve parfois en Sibérie, un teint des steppes de l'Asie intérieure. Un visage de désert, qui n'était pas celui d'ici, et qui faisait signe vers une tout autre région de la terre.
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Les confluents de Anne-Lise Avril
Ce n’était pas l’ivresse, ce n’était pas la beauté du paysage. C’était autre chose. Une douleur qui venait de l’intérieur, une nostalgie puissante, insidieuse. Le voyage noue des liens. Le voyage les déchire brutalement.
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Les confluents de Anne-Lise Avril
Comme si chaque mouvement qu’elle accomplissait dans un monde sans ses parents conduisait inéluctablement à la ruine du corps qu’ils avaient créé. Et dans cette lutte contre le démembrement, contre le déchirement, elle avait découvert ce qu’était la solitude, la seule solitude dont on ne revient jamais, et qui, lui semblait-il, la tiendrait en exil jusqu’à la fin de sa vie.
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Les confluents de Anne-Lise Avril
Les mains serrées autour d'un thé brûlant, elle en respirait la vapeur, y puisait une forme de délicieuse langueur et de douce amertume, un envoûtement, un réconfort lumineux.
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Les confluents de Anne-Lise Avril
_ Au début, les insurgés voulaient la liberté, reprit-il. Puis ils ont voulu faire tomber le régime. Maintenant, ils veulent diriger le pays, je vois jaillir la mort tout autant de mon camp que de l'autre. Je ne sais plus qui croire, comment croire encore. Et pourtant, il pressentait qu'in pouvait rien faire d'autre que de continuer, se battre, se cacher, se replier, tenir ses positions, cherche de quoi manger et boire, tenter de dormir, et puis toujours attendre, attendre, attendre. Une obscure raison le retenaitlà, quelque chose qu'il ne savait nommer et qui pourtant le dévorait, jour et nuit, dans la gorge brûlante de sa ville en guerre. |
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Les confluents de Anne-Lise Avril
Je me demande souvent, reprit-t-elle, ce qu'il y a à écrire de plus que ce qui a déjà été écrit, dit et vu, que ce qui appartient déjà à la pensée collective humaine. Des histoires de lutte, de résilience, d'effondrement, de solitude.
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Qui sont les personnages principaux?