La température de l'eau

Avec ce petit roman qui frise la folie et dont les rebondissements sont peu crédibles, George Axelrod ne nous offre sans doute pas son meilleur ouvrage. Difficile de s'attacher à ce Harvey Bernstein qui ne pense qu'à se plaindre à travers son interminable lettre de suicide et dont nous finissons par espérer la mort ! Cathy, une jeune femme déjantée et profondément égoïste, l'entraînera dans sa folie sexuelle, littéraire et cinématographique, à la frontière entre le sauvetage et le coup de grâce ! Tout au long du roman, nous sentons un personnage qui n'a pas envie d'être sauvé malgré les efforts de son entourage et veut simplement en finir. Si l'immersion dans le Hollywood clinquant, superficiel et saturé de dollars des années 1960 est assez réaliste, l'intrigue n'est guère intéressante. Heureusement, l'ensemble est ponctué de vrais moments d'humour, même si le lecteur en ressort plus choqué et déçu, que franchement emporté...

« Si arrivé à la page 4, vous ne souriez pas, arrêtez-vous... » dixit la quatrième de couverture. J'ai souri dès la première page. J'ai donc continué ma lecture avec un peu de scepticisme quand même. Au fur et à mesure, mon sourire s'est transformé en rictus vers le bas, mes zygomatiques étant entraînés par la lourdeur des plaisanteries, par l'emploi répété des parenthèses et le peu d'intérêt pour cette histoire bien creuse. J'ai réussi à dépasser la moitié du roman. Mais atterré par les blagues racistes bien lourdes qui s'accumulaient, à prendre au second degré je suppose, j'ai abandonné.

Un bouquin assez foutraque, décalé, voire décadent… Ça ne manque pas d'humour, il y a même de bonnes choses parfois, des passages très drôles.
Mais même si on sourit souvent, si on rit parfois, le tout est noyé dans un espèce de « n'importe quisme » ambiant qui finit par être un peu pénible et très vain… du coup on se désintéresse des frasques et des outrances des personnages et on a hâte de finir… Et une fois refermé le livre.. ben il n'en reste rien.