Et le fait qu'il continuait à se taire alors qu'il possédait un tel vocabulaire, indiquait qu'il possédait une immense force intérieure et un très grand contrôle de lui-même.
Et comme in sentait bien les choses, pensai-je. "Toi, qui restes comme ça, tout raide et tout droit. Tu ressembles à un vieux barreau de fer au milieu d'une grille, voilà à quoi tu ressembles."
Notre lapin, à l'école, s'appelle Guimauve, dit-il, en jetant un coup d'oeil vers moi. Nous le gardons dans une grande cage qui se trouve dans le coin de l'une de nos classes. Quelquefois, nous lui ouvrons la porte pour qu'il puisse sauter et gambader, s'asseoir et réfléchir. [...]
Guimauve était une part de l'expérience qu'il avait acquise à l'école.
La valeur de toute expérience thérapeutique réussie, dépend, à mon sens, de l'équilibre qui doit être maintenu entre ce que le sujet apporte aux séances et ce qu'il en retire. Si la thérapeutique devient l'influence prédominante et directrice de la vie quotidienne du sujet, je doute sérieusement de son efficacité.
Nous étions en train de faire connaissance. Ces objets que Dibs mentionnait, objets qui appartenaient à cette pièce et n'étaient chargés d'aucun sens affectif profond, étaient les seuls éléments que nous connaissions tous les deux, à ce point de notre histoire commune, aussi pouvaient-ils servir de moyens de communication entre nous. Pour Dibs, c'étaient des concepts sûrs.
La maîtresse lui mit son manteau. Il sortit et de sa démarche maladroite partit vers la cour. Sa coordination motrice était très mauvaise. On aurait dit qu'il était tout aussi "empêtré" physiquement qu'affectivement.
Nous ne savons jamais de quelle humeur il va être. La seule chose que nous sachions, c'est qu'il ne sourira pas. Nul d'entre nous ne l'a jamais vu sourire. Ni même avoir l'air heureux, ne fût-ce qu'un instant. C'est là une des raisons qui nous font penser que son cas dépasse de loin un simple retard mental. Il est beaucoup trop émotif.
Il est peut-être plus facile de comprendre que même si nous n'avons pas une connaissance suffisante pour énumérer les raisons qui motivent la conduite d'une autre personne, nous pouvons être sûr que chaque être humain possède son monde particulier, tout chargé de significations qui lui sont propres, un monde né de l'intégrité et de la dignité de sa personnalité.
C'était un enfant solitaire vivant dans un monde qui devait lui paraître froid et hostile.
[Intro L. Carmichael]
Une autre notion nouvelle que met en relief cet ouvrage est la découverte que la guérison vraiment profondément réelle d'un enfant atteint de troubles affectifs, peut aider puissamment au redressement du comportement mental des parents.