AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Blok


Blok
10 février 2024
« C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
La pièce était-elle ou non drôle?
Moi, si j'y tenais mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien »
Ces quelques vers d'Aragon, qui parlent pourtant d'autre chose et d'une autre guerre , sont sans doute le meilleur commentaire de ce livre.
A Blémont, fin 45-début 46, c'était un temps déraisonnable ; la ville avait été détruite aux trois quarts dans les derniers jours de la guerre par un bombardement d'origine indéterminée, peut-être pas imputable aux Allemands comme on veut le croire, la guerre était finie, mais on se battait encore entre Français ; tout avait changeait de pôle, la légalité de la veille était le crime d'aujourd'hui, les communistes et leur chef Ledieu commandaient aux gendarmes, et le trafiquant de marché noir Beuglat aux ministres ; et l'on pourrait continuer encore. En tout cas la pièce n'était pas drôle, quoique...du point de vue d'Uranus...
Telle est la vision qu'en donne Marcel Aymé dans ce livre, écrit à chaud et paru en 1948, qui le fit passer aux yeux de certains pour le collaborateur qu'il n'était pas.
Les acteurs de la pièce : l'ingénieur Archambaud et sa femme et ses enfants, qui doivent héberger quelques sinistrés, l'ouvrier communiste Gaigneux et sa famille et le professeur Wavrin, mais aussi le collaborationniste Loin, recherché par la police et caché par Arcambault, le cafetier Léopold, dont l'établissement doit héberger les cours du collège détruit par le bombardement et grâce à ces cours s'est pris de passion pour Andromaque, quelques communistes, les gendarmes, le trafiquant de marché noir Monglat, quelques figurants (*)...et puis la planète Uranus, qui tient le rôle-titre grâce à Wavrin.
Wavrin, qui lisaif le chapitre consacré à la planète le soir du bombardement ; cela a transformé sa vision du monde. Il nous l'explique en même temps qu'à l'ingénieur Archambaud  dans la citation ci-après, qu'il est souhaitable de lire en complément de ma critique.
Et la pièce va se jouer sous nos yeux. Est-elle ou non drôle ?



(*)Si vous voulez, vous pouvez vous amuser à voir Wavrin sous les traits de Noiret et Léopold sous ceux de Depardieu, qui en ont tenu les rôles dans le film homonyme de Claude Berri sorti en 1990
Commenter  J’apprécie          170



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}