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Critique de pencrannais


Et bien, j'ai fini par la lire, cette BD dont tout le monde parlait en 2019. Et je me suis mis des claques ! Quelle stupide idée d'avoir attendu si longtemps ! Il faut dire que les opérations marketing calibrés ont sur moi l'effet inverse.
Je résumerai en un seul mot : magistral.
Un petit bémol d'abord. Monsieur Delcourt, c'est quoi cette idée de confectionner des BD qui ne rentrent pas dans ma bibliothèque ! Je n'ai pas les moyens de confectionner un meuble sur mesure ! L'objet est tout de même très beau, mais, bon, le prix est très beau lui aussi.
Pendant 160 pages, on suit les aventures pittoresques, truculentes, rocambolesques, de don Pablos de Ségovie dans l'Amérique espagnole du XVIe siècle, à la recherche non pas des cités d'or, mais de l'Eldorado.
Le scénario de Alain Ayroles (l'auteur du déjà très réussi de cape de et de crocs) est une réussite totale. On est fasciné par ces Indes occidentales et les ruines des civilisations Incas. On est baladé (le mot est faible) d'aventures en aventures, de rebondissements en surprises dont certaines sont vraiment, vraiment… En vérité, ce ne sont pas les Indes qui sont fourbes mais les auteurs.
La première partie de l'oeuvre est racontée sur le mode voix off. le héros, raconte ce qu'il lui est arrivé au seigneur Alguazil de Cuzco, qui espère que ce récit lui donnera la route de l'Eldorado.. On aime ou n'aime pas ce procédé, mais ici, ce n'est pas forcément dérangeant. Surtout grâce aux graphismes somptueux de Juanjo Guarnido qui réalise des planches de toutes beautés.
Une fois le premier tiers de l'histoire passé, on est dans un processus narratif classique avec des switchs en veux tu en voilà. C'est presque limite trop parfois. Mais on se dit ça le livre terminé, parce que tant qu'on est dans l'histoire, on jubile, on savoure.
Les dialogues sont soignés, riches et souvent très drôle, mais j'ai une faiblesse pour les planches muettes, une dizaine d'affilées, un peu avant la moitié de l'album dont il faut prendre le temps d'admirer les couleurs, les personnages, les paysages. On en aurait presque des frissons.
Ce qui est jouissif aussi c'est l'immoralité des personnages qui transpirent chez tous, (presque) sans exception et c'est cette immoralité qui jour le rôle d'ascenseur social. Et comme le contexte historique de l'époque est tout de même très bien rendu, on n'est pas loin de penser que ce devait bien être le cas à l'époque des conquistadors.
Chaudement recommandé à tout amateur de BD !
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