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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'adore les bonnes surprises. Les découvertes imprévues. Comme celle-ci. D'abord un message de l'auteur qui pense, d'après ce qu'elle a lu sur mon blog que son roman pourrait me plaire. Puis l'illustration de "une" qui me plaît beaucoup mais la quatrième de couverture assez sèche qui promet le meilleur comme le pire... J'entre dans le livre sur la pointe des pieds, je fais connaissance avec les personnages, je m'adapte à la langue (il faut dire que je sors d'une incursion dans des romans du 19ème siècle, il faut revenir aux années 2000), et je m'aperçois que le texte me parle, que les situations des protagonistes ne me sont pas inconnues... bref, me voilà embarquée.

C'est un roman à quatre voix, celles de trois jeunes femmes en quête de célébrité et celle de Théo, jeune prodige du cinéma tout juste révélé et déjà adulé. Il forme avec Victoria, depuis l'adolescence un couple que désormais tout le monde envie ou jalouse. Tandis que sa partenaire, la très belle Madeleine de Beaupré cherche à profiter au maximum de l'exposition médiatique dans laquelle ce duo à l'écran la propulse et que dans l'ombre, Émeline fantasme une relation improbable avec lui. Superficiel ?... Je vous arrête tout de suite, ce roman n'a rien d'une histoire pour midinettes, seul le décor est là pour illustrer le propos issu d'une observation lucide des périls de notre société de l'image. A travers les aventures de ce quatuor qui peut symboliser la superficialité et l'attrait des paillettes, l'auteure dresse un tableau tout à fait juste d'une génération plus attirée par les apparences que par le fond. Une génération sans véritable vocation, prise au piège du règne de l'éphémère et de la dictature de l'image.

Théo est doué mais sa réussite est déjà menacée par l'attrait du public pour la nouveauté. Victoria vit dans son ombre alors que ses aspirations la portent vers des univers à plus forte valeur ajoutée, Madeleine cherche dans les paradis artificiels le courage de continuer à jouer le rôle que tout le monde attend d'elle. Quant à Émeline, sa quête de célébrité lui a fait quitter son job de consultante pour écrire un roman chargé de la propulser au panthéon médiatique. Mais que se passe-t-il lorsqu'on arrive au sommet, que l'on regarde autour et que l'on ne trouve que du vide ?

Bien sûr, le personnage d'Émeline est particulièrement touchant. Celui d'une jeune femme qui a peur de vivre dans la réalité et se cache derrière de multiples phobies pour justifier son isolement et une forme de sauvagerie. Une jeune femme qui préfère fantasmer un idéal, au risque de ne même pas arriver à l'assumer et à le vivre s'il se transforme en réalité. "La génération Y dans le bourbier" est le titre du roman écrit par Émeline... ce pourrait être aussi bien le titre de ce livre qui parvient à capter avec acuité quelque chose de notre époque. Moi qui sortais de Mary Barton et de la condition sociale des ouvriers au 19ème siècle, je me suis pris de plein fouet le contraste entre ces deux périodes qui fait ressortir une certaine vacuité de la société dans laquelle nous vivons. Pourtant, ce ne sont pas les combats qui manquent.

Lecteurs curieux, sortez donc des grosses productions de la Rentrée littéraire pendant quelques heures et découvrez ce roman bien ficelé et reflet implacable d'une génération.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Tour à tour ces trois jeunes femmes prennent la parole ou la plume pour dire ce qu'elles ressentent, ce qu'elles vivent et ce qu'elles désirent. Il y a un peu de désillusion, un peu de cynisme, de l'humour, du détachement, mais aussi une envie folle d'exister par elles-mêmes, de se réaliser dans ce qu'elles ont au plus profond d'elles. Elles semblent prêtes à prendre des risques pour y parvenir. Trois femmes de ce qu'on appelle la génération Y (nées entre 1980 et 1995) que l'auteure connaît bien puisqu'elle même en fait partie, appelée aussi notamment aux Etats-Unis, les "natifs numériques". Si je ne suis pas de la même génération, les questionnements et les envies des Y peuvent ressembler à ceux que j'avais au même âge.

Bien que jeune écrivaine, Suzanne Azmayesh se pose beaucoup de -bonnes -questions sur l'écriture et les tourments d'un écrivain : le style, le fond, la description des lieux et des personnages, etc, sur la création artistique en général. Elle décrit ses femmes assez finement, Madeleine, Émeline et Victoria, aux ambitions et aux moyens d'y parvenir différents, elles se complètent. En fine bouche, on peut regretter que le roman se déroule dans le milieu un peu idéalisé de l'écriture et du cinéma, et ne soit pas vraiment ancré dans la réalité, mais sans doute pour cette génération -et c'est encore pire avec la suivante- ce monde-là est-il un rêve, la gloire et la notoriété à portée de tous, d'un clic ?

Pas mal de remarques, apartés et réflexions intéressants sur les différentes obligations faites aux femmes dans nos sociétés, sur une certaine superficialité du monde actuel, principalement dans les milieux ci-dessus-nommés. Ce n'est pas révolutionnaire, Suzanne Azmayesh le dit elle-même d'ailleurs par l'une de ses héroïnes, mais ça a le mérite d'être dit et plutôt joliment. C'est un roman dans lequel les femmes ont le quasi monopole des pages. Est-ce pour autant un roman féminin ou féministe ? Je ne sais pas. Sans doute, mais que les hommes ne fuient pas, le féminisme est aussi notre affaire.

L'autre bonne surprise de ce roman c'est qu'il est bien écrit ; la romancière fait preuve d'un évident talent d'écriture, alternant descriptions et dialogues, les styles aussi, en fonction de l'état d'esprit de la narratrice. Chaque femme est bien décrite et ce que dit l'une ne lui va qu'à elle pas aux autres, très différentes. Bien mené également, c'est un roman à quatre -car Theo fait de courtes apparitions- entrées qui se lit très agréablement. Une belle découverte que cette auteure qui signe là son deuxième roman après un polar.

PS : le titre me faisait de l'oeil, me disait kekchose sans que je puisse savoir quoi exactement. Et puis, tac, éclair de génie (bon, très dirigé par Suzanne Azmayesh, page 45) : "Je soupire. Plus que quelques mètres, et le calvaire sera terminé. Je vais prendre le métro. Rentrer toute seule. Prendre mon Xanax. Ecouter de la musique. Éric Satie. Les Gymnopédies. Trois morceaux en forme de poire. M'injecter mon héro (sic). Me coucher." Bon dieu, mais c'est bien sûr le titre d'une oeuvre de Satie que je mets en lien (ici). Un peu plus de temps ? Ecoutez aussi les Gymnopédies et les Gnossiennes du même compositeur, elles sont dans le ton du livre, simples de cette simplicité qui pousse à raisonner, mélancoliques et légères, parfois tristes parfois moins. Oui, la petite musique de Satie est celle qu'il faut écouter en le lisant.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Je ne savais pas à quoi m'attendre lorsque j'ai commencé ce livre, je savais simplement qu'on allait suivre trois femmes totalement différente l'une de l'autre. Les premiers chapitres nous mettent directement dans l'ambiance, on y découvre le portrait de ces trois femmes, d' Emeline qui rêve d'écrire son premier livre mais qui se retrouve bloqué dans l'écriture de celui-ci, Victoria lassé de sa vie et qui aspire à faire autre chose de plus intéressant et enfin Madeleine qui nous montre ce qui se cache derrière son masque d'actrice glamour.



Puis survient Théo, cet acteur dont tout le monde parle, j'ai été intriguée par le rôle qu'il avait à jouer dans la vie d' Emeline, de Madeleine et de Victoria ? Qui est-il ? Pourquoi son personnage est-il si important ? Ce sont les questions que je me suis posée sans arrêt pendant ma lecture mais quand on nous le présente enfin, il s'est avéré qu'il était plus ordinaire que je ne l'aurai cru. Il aime le cinéma, c'est même plus que ça, il vit pour le cinéma, il est né pour être acteur et pourtant la vie lui réserve des surprises, un tournant qu'il ne peut absolument pas éviter. Néanmoins, c'est je pense le personnage qui m'a le plus touché, ses réactions ne sont peut-être pas celle que quelqu'un d'autre auraient choisi mais j'ai été surprise de voir qu'au final je l'aimais bien en tant que personne.



J'ai quand même remarqué qu'il y a dans ce livre un manque de communication entre les personnages, tout se joue sur des impressions et des fausses vérités. J'avais l'impression qu'il était impossible pour eux d'avoir une relation normale, pas de discussions, pas d'expression de réelle envie, rien de tout ça, comme si le non-dit avait une plus grande importance que le dialogue. Ça m'a agacé pendant ma lecture, j'avais envie de les secouer et de leur dire mais parlez-vous franchement, qu'est-ce que vous avez à perdre ? j'avais envie d'une bonne discussion franche qui pouvait mener à une dispute par rapport à qui veut vraiment quoi dans la vie. Je ne sais pas si c'était voulu par l'auteure mais quand je suis arrivée à la fin et que j'ai vu les conséquences de tous ces non-dits, je n'ai pas réussi à me réjouir de ce que je lisais, comment les personnages ont pu laisser cette situation s'installer ?



J'ai quand même aimé ma lecture même si elle s'avérait compliqué sur le départ, mon point de vue a évolué au fil des pages, j'ai eu quelques surprises sur les personnages, des choses que je ne pensais pas voir, des situations qui évoluent différemment de ce que j'avais imaginée.
Lien : https://mesgrimoiresblog.wor..
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