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Critique de Roberte53


Robert Badinter a été profondément meurtri par l'horreur des exécutions capitales auxquelles il a assisté durant sa carrière d'avocat pénaliste, aussi s'est-il juré de défendre, coûte que coûte, l'abolition de la peine de mort. A la faveur de cet essai, nous découvrons un homme simple, un humaniste qui nous livre sa vision d'une justice plus humaine, plus équitable ainsi que les combats sans merci et souvent douloureux qu'il a menés, empruntant un long chemin chaotique et semé d'embûches, avant de parvenir au but de toute sa vie : l'abrogation de la peine capitale.

Le peuple fut l'un des premiers obstacles à l'abolition puisqu'au début de l'année 1981, année de l'élection de François Mitterrand à la Présidence de la République, 63 % des Français étaient favorables à la peine de mort. La deuxième difficulté, d'ordre politique, plonge les lecteurs dans les arcanes des pouvoirs successifs, depuis le Général de Gaulle jusqu'à Giscard d'Estaing, en passant par Georges Pompidou. Robert Badinter revient sur les sempiternels débats au coeur de l'hémicycle, des joutes oratoires inutiles ne débouchant jamais sur rien de concret. Sa tristesse est grande lorsqu'il décrit un appareil d'état hypocrite, davantage soucieux de défendre des causes électoralistes plutôt que d'abolir la peine de mort, encore très fortement plébiscitée par la population à cette époque.

Alors l'avocat n'eut de cesse de se battre et mit tout son talent d'orateur au service de la défense des condamnés à mort, au cours de procès célèbres comme celui de Patrick Henry, plaidant bien souvent des causes en apparence indéfendables ; il connut des succès prometteurs mais aussi des échecs cuisants. C'est en tant que ministre de la Justice, au nom du gouvernement, qu'il présenta à l'Assemblée Nationale son projet de loi abolissant la peine de mort.
Et puis, alors qu'il n'y croyait plus, son jour de gloire arriva enfin : « Je regardai l'horloge : il était douze heures et cinquante minutes, ce 30 septembre 1981. le voeu de Victor Hugo – « l'abolition pure, simple et définitive de la peine de mort » - était réalisé. La victoire était complète ». La loi fut promulguée le 9 octobre 1981.
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