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Critique de miriam


Du Siècle des Lumières, j'ai toujours eu un éclairage très franco-français, Louis XV, Louis XVI, la Révolution, Bonaparte....pour ce qui est du pouvoir politique. Voltaire, Diderot, Rousseau, les Encyclopédistes.... peut être Casanova? Evidemment j'ai entendu parler des souverains célèbres comme Frédéric II, la Grande Catherine, mais toujours en rapport avec Voltaire, despotes éclairés.

Un coup de projecteur sur Vienne, plus que nécessaire, donne une vue plus centrée sur l'Empire Austro-Hongrois, et l'émergence de la Prusse. Les Guerres de Succession d'Autriche (1740-1748) et la Guerre de Sept ans (1756-1763) sont apparues en filigranes à de nombreuses occasions sans que je n'y comprenne rien. Voilà un ouvrage qui répare ces lacunes ! Enfin, j'arrive à situer la Silésie annexée par la Prusse alors que la jeune Marie Thérèse venait d'accéder au pouvoir - la Reine nue - et dont la reconquête par l'Autriche a été le motif de ces deux guerres. Je comprends mieux aussi le fonctionnement du Saint Empire Romain-Germanique et les manoeuvres des elections de l'Empereur.

Le livre d'Elisabeth Badinter est un livre d'histoire détaillé. Les notes en bas de page, les référence dans les correspondances d'époque, la liste des sources et la bibliographie en annexe, témoignent du sérieux de l'ouvrage. Il est très loin des romans historiques aux détails croustillants, aux fêtes en costumes, aux aménagements de Schönbrunn. Si vous comptez suivre l'enfance de Marie Antoinette, ses tenues, son éducation vous serez déçu! Peu de frivolité, de la politique, de la diplomatie! J'ai eu du mal à me repérer dans les premiers chapitres du roman parmi les nombreux personnages de la famille de Habsbourg. A l'avènement de Marie Thérèse au pouvoir, je me suis attachée à sa personnalité.

Elisabeth Badinter est une historienne féministe. Elle analyse le Pouvoir au Féminin de cette souveraine exceptionnelle qui sut concilier son métier de reine et ses maternités. Elle mit au monde 16 enfants et ne négligea pas leur éducation. Reine amoureuse de son mari François-Etienne, duc de Lorraine, dont elle partagea la couche jusqu'au décès de ce dernier (ce qui n'était pas l'usage dans les cours de l'époque). Elle était enceinte pratiquement tout le temps, redoutant plus les accouchements que les périls de la guerre. Marie-Thérèse mit à profit sa féminité. Séductrice dans sa jeunesse, on ne pouvait rien lui refuser quand elle se présentait en larmes près de perdre Prague et la Bohème. Mère de son peuple, elle était aimée tandis que François-Etienne était méprisé. Solidarité féminine? Elle acquit de solides réseaux dans les cours auprès des femmes.

Tableau de la vie quotidienne :maternités, mortalité infantile et fièvres puerpérales. Petite véroles. Un tableau clinique de la santé au 18ème siècle. Les cours ne sont pas épargnées.


Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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