Ses contemporains l'ont souvent qualifiée de "mère tendre " parce qu'elle se souciait plus que d'autres de ses enfants, et se montrait volontiers entourée d'eux. Mais à cette époque, la tendresse au sens où nous l'entendons aujourd'hui ne se montrait pas ; elle aurait été vue comme une sorte de faiblesse éducative malvenue, a fortiori s'agissant d'enfants impériaux destinés aux plus hautes fonctions. Dans la première partie du XVIIIe siècle, l'enfant est encore considéré comme un être à redresser une pêcheur-né que ses parents ont le devoir de réprimer.
Une mère qui annonce les temps modernes, qui pleure ses enfants morts, s'angoisse quand ils sont malades, se sent coupable de tout ce qui les concerne, et coupable aussi de toutes leurs difficultés.
Comme nombre de mères jusqu'à ce jour, elle n'a pas su éviter les maladresses, les erreurs et même les injustices. Une vraie mère en quelque sorte, et non une mère de parade.
Si Marie-Thérèse n’a pas réussi à réaliser son vœu de laisser une famille unie, elle en est certes responsable, mais pas condamnable. Elle s’est occupée comme nulle autre de son époque et de son statut de tous ses enfants, inaugurant le modèle d’une maternité active qui triomphera dans les siècles suivants.
Le sentiment qui domine encore au XVIIIe siècle est qu'à un jeune enfant mort, on peut en substituer bien d'autres.
Par sa proximité avec les gouvernantes, Marie-Thérèse a eu la haute main sur l’éducation de ses filles. Au point d’entrer dans le moindre détail de leur vie quotidienne. Il faut souligner la rareté de cet intérêt qui ne doit rien à sa propre mère et tout à sa réflexion.