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Critique de Olivia-A


Comme Tracy Chevalier à donné vie à La jeune fille à la perle en faisant un roman, Pierric Bailly s'appuie ici sur le Musée des Confluences de Lyon pour en faire le récit. Dernière parution de la collection Récits d'objets qui, depuis 2014, propose à des romanciers de choisir un objet parmi ceux que compte le musée pour en faire oeuvre de fiction, A la pointe dénote. Renversant la consigne donnée, Pierric Bailly écrit sur le musée, sans jamais entrer à l'intérieur, se contentant d'errer, pendant de longs mois, juste devant, sur cette esplanade ouverte à tous les vents. Il revient sur des épisodes de son enfance, parcourant peu à peu tous les souvenirs personnels que lui évoque le musée, similaire à ces maisons sur pilotis qu'il a connu dans le Jura. C'est aussi l'histoire populaire de Lyon qui transparaît grâce aux rencontres que l'auteur fait aux abords du musée – on retrouve notamment l'histoire d'Aurélien Giraud, petit prodige du skate français.

Ces quelques quatre-vingt pages sur le Musée des Confluences sont un joli prétexte à une promenade atypique dans la capitale des Gaules, vue ici à travers un prisme que bien peu de touristes ont eu l'occasion d'expérimenter. C'est une ville d'entraide et de solidarité qui se dessine, à travers l'association Graille, que Pierric Bailly rejoint quelques temps et qui propose des repas chauds aux sans-abris à partir de produits jetés par les supermarchés. C'est aussi une ville de passionnés éclectiques, qui recherchent l'abri du musée pour s'adonner à leurs activités diverses : danse, arts martiaux, skate, roller mais aussi duels au sabre-laser comme dans Star Wars.

L'auteur semble un peu fou dans cette recherche sans queue ni tête qu'il mène aux abords de cette grosse grenouille perchée entre Rhône et Saône. Son auto-dérision nous le rend incroyablement sympathique et ses confidences dévoilent la part d'humanité qu'il dissimule habituellement dans ses romans. Ici, il imagine les histoires des personnes qu'il croise et n'a pas eu l'occasion d'aborder, comme on pourrait le faire des inconnus qu'on croise dans les transports. Qu'est-ce qui fait que ces gens sont venus là, devant ce musée, pour faire ça ? C'est l'humanité dans sa petitesse et sa diversité, c'est riche et émouvant.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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