Addictions et psychiatrie

Au sein du trouble bipolaire, l'association manie-alcoolisme est nettement plus significative que l'association dépression-alcoolisme.

Seuls les troubles bipolaires indépendants sont plus fréquents chez les alcooliques (2.3% vis 1%). L'association alcoolisme-dépression, si l'on excepte les symptômes dépressifs secondaires à l'intoxication alcoolique elle-même, concerne ainsi seulement le trouble bipolaire.

La plupart des troubles psychiques observés, qui sont souvent en fait des symptômes psychiatriques transitoires, sont donc secondaires à l'addiction, souvent neuropharmacologiquement induites par la substance, et s'amendent avec le maintien du sevrage. L'automédication par une substance d'un trouble psychique indépendant et primaire, si elle existe, ne concerne qu'une faible proportion des cas de comorbidité (addictions secondaires).

... la prévalence des symptômes psychiatrique  parmi les sujets présentant une pathologie addictive et très élevée (80% vs 20% en population générale). La prévalence des maladies psychiatriques, en revanche, chez ces mêmes patients, n'est pas supérieure à celle que l'on retrouve dans la population générale (17%). Ces données, trop peu souvent évoquées, permettent d'affirmer que la prévalence des troubles psychiatriques indépendants du trouble addictif n'est globalement pas plus élevée que celle des troubles psychiatriques dans la population générale.

En fait, si les études épidémiologiques permettent de préciser les caractéristiques prémorbides des sujets présentant un trouble addictif, elles ne permettent pas de répondre à la question de savoir pourquoi et comment ces sujets-là ont développé leurs troubles.

... l'introduction du terme addiction a permis de promouvoir une approche globale de troubles et de patients trop souvent cloisonnés ou ignorés au gré de clivages administratifs et thérapeutiques plus ou moins dépassés et centrés avant tout sur la nature des produits plutôt que sur la problématique de ceux qui s'y adonnent.