Elle tient le bar où il vient de s'installer. Il commande une bière, elle le drague un peu en le charriant, la belle n'a pas la langue dans sa poche. de fil en aiguille, ces deux-là se rapprochent et ça pourrait être une simple histoire de flirt et plus parce qu'affinités, sauf qu'on est à Belfast, en avril 2019, à la veille du Brexit. Et si les portails du mur qui séparait la ville en deux ne sont plus fermés que les jours de fêtes religieuses avec tensions possibles entre les deux communautés, la catholique à laquelle elle appartient et la protestante d'où il est issu, même s'il ne veut plus rien avoir à faire avec ses membres militants, cela ne va pas empêcher le passé proche de venir s'écraser à grand fracas sur le seuil de leurs vies …
Découvert dans le bac des nouveautés BD de ma médiathèque, « Partitions irlandaises », premier tome paru à ce jour d'une trilogie, m'a conquise aussi bien par la vigueur colorée de son trait que par son récit, qui gagne rapidement en tension.
Je n'ai volontairement rien raconté dans ma présentation de ce que le lecteur découvrira au fil des pages : je ne savais pas moi-même vers où l'album se dirigeait et j'ai simplement suivi les pas de ses deux énergiques protagonistes, Tim et Mary, dont la narration, au bout d'un moment, alterne les points de vue, procédé original en bande dessinée. Ils sont dotés d'un tempérament affirmé et n'hésitent pas à sortir des sillons tracés par leur communauté religieuse d'appartenance, dont le poids respectif s'avère encore pesant sur la collectivité, malgré les accords de paix signés en 1998.
« Partitions irlandaises » s'annonce d'ores et déjà comme un mélodrame plein de bruit et de fureur : nul doute que je lirai, lorsqu'elle sortira, la suite de cette histoire dont les personnages et l'intensité m'ont séduite.
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