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Citations sur Tu me manqueras demain (31)

Bon, Thorkild. » Elle joint les mains sur ses genoux. « L’assistant social de la prison dit que vous avez décidé de participer à un programme pluridisciplinaire d’aide à la réinsertion post-carcérale. Et ça, c’est bien. » Elle met l’accent sur le mot bien et sourit encore.
J’acquiesce.
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– Bon sang… Alors, qu’est-ce que vous attendez de moi, nom de Dieu ?
– On le fait pour Anniken, explique calmement Ulf. Un jour, quelqu’un va retrouver son fils. Vilain et tout boursoufflé après un long séjour dans l’eau à se faire grignoter par les crabes et les poissons. Mais ça reste son gamin, tu comprends ? Et je peux t’affirmer qu’elle n’est pas en mesure d’affronter ce qui va venir. Toi, tu parles la langue de la police, tu connais les procédures dans ce genre de situations, le cours des choses. C’est sans doute avant tout une façon de se montrer à elle-même qu’elle n’abandonne pas. Personne ne peut laisser tomber avant de savoir, Thorkild. Avant d’avoir essayé toutes les voies. Tu n’es pas d’accord ?
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Bonjour, Thorkild, articule Ulf, le souffle court, lorsque je finis par répondre. Anniken Moritzen m’a appelé tout à l’heure. Elle dit qu’elle vient de recevoir un message de toi.
– Oui… » Je m’affale sur le canapé, essayant de me concentrer sur les picotements de ma joue, de les faire passer en premier dans le cortège de mes souffrances, pour qu’ils prennent le contrôle du moment présent. « Je ne peux pas y aller.
– Pourquoi ?
– Ça ne sert à rien.
– Parce que ?
– Arne dit que leur fils est mort.
– Il a sans doute raison.
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Solidement bâti, Ulf Solstad mesure autour d’un mètre quatre-vingt-quinze et il a le crâne presque chauve. À l’arrière de sa tête court un chenal d’épais cheveux roux rassemblés en queue-de-cheval, qui n’est pas sans rappeler la coiffure des samouraïs.
Lâchant le pan de couverture, je recule vers le canapé. Mon portable se met à sonner.
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Après avoir pris mes cachets, je m’habille, vais à la fenêtre, écarte la couverture suspendue et regarde dehors : c’est une sale journée, il ne fait ni beau ni mauvais, tout est d’un léger gris bleuté, comme si la lumière du ciel refusait de s’allumer complètement.
Je vais me retourner lorsque j’aperçois un homme à vélo, en t-shirt moulant et cycliste, un casque sur la tête. Il pédale vers l’immeuble, s’arrête devant l’entrée, lève les yeux vers ma fenêtre et prend son téléphone
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Je me lave le visage et passe mes doigts mouillés sur la cicatrice en demi-lune à côté de mon œil, je suis la ligne jusqu’au relief dentelé au milieu de ma joue, j’en effleure chaque creux, chaque arabesque. La douleur se manifeste presque aussitôt.
« Je ne peux pas. » Je le chuchote au visage dans le miroir, tout en me débattant avec le pilulier qui contient mes médicaments du matin. « Il devrait le savoir. Je ne suis pas prêt.
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« Bon, Thorkild. » Elle joint les mains sur ses genoux. « L’assistant social de la prison dit que vous avez décidé de participer à un programme pluridisciplinaire d’aide à la réinsertion post-carcérale. Et ça, c’est bien. » Elle met l’accent sur le mot bien et sourit encore.
J’acquiesce.
« J’ai eu un rendez-vous au Service pénitentiaire d’insertion, qui m’a trouvé un logement, un psychiatre et un médecin référent, et a contacté différents services qui tous m’ont aidé à créer un groupe de prise en charge où parler de mon passé et planifier mon avenir, afin de pouvoir rompre avec mon parcours criminel. À mon avis, je suis réhabilité à quasiment cent pour cent. »
Ne percevant pas l’humour de mes propos, elle s’oriente de nouveau vers son écran.
« Vous êtes diplômé de l’École de police. » Elle navigue sur son écran tout en parlant. « Agent de la police judiciaire, inspecteur, mission à la SEFO, puis titularisation à l’Inspection générale de la police. » Elle hésite, passe la pointe de sa langue sur ses petites incisives avant de pivoter vers moi.
Je la devance.
« La police des polices.
– D’accord. » Elle fait un signe de tête. « Alors, quand vous serez prêt, il serait sans doute naturel que nous cherchions un emploi dans la police, non ? »
Je lui souris.
« Radiation des cadres. »
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Sept minutes
À dix-sept heures trois arrivent les regrets. Un torrent de regrets paniqués alors que j’halète et je suffoque. Je tressaille, je tremble, je gigote pour me libérer, en vain.
Deux minutes plus tard, cette respiration éperdue a enfin cessé. Je me rends compte que je n’ai plus besoin d’oxygène, je suis juste là, pendu à la corde, à sentir le système s’éteindre, élément par élément.
Dix-sept heures huit et j’entends l’eau cingler violemment le carrelage au-dessous de moi. Un bruit rauque et dissonant sourd de ma gorge, les larmes ou la condensation roulent sur mes joues, emportant dans les bondes ce qui subsiste de moi. J’ai froid.
Puis la voilà. Devant moi, aussi grise que le reste de la pièce. Je voudrais rire, jubiler de la revoir. J’essaie d’ouvrir la bouche pour le lui dire, lui dire que c’est là tout le bonheur qu’un humain peut ressentir. Au lieu de quoi, j’entends un craquement et me retrouve par terre l’instant suivant. L’eau des douches de la prison lave mon visage, l’aiguille de l’horloge avance d’un cran.
Dix-sept heures dix.
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Elle est aussi dotée d'une capacité unique à se relever de ses déceptions, toujours alourdie de quelques kilos supplémentaires, mais elle se relève, masque ses bleus, habille les agressions psychologiques et se laisse à nouveau envahir par le bien. Tout en s'emplissant de fantasmes désespérés de perfection – le mari parfait, l'ami parfait, le frère parfait.
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Le glacier est libéré. Lentement mais sûrement, les forces de la nature guident l'ancestral mastodonte sur des sentiers lisses, fraîchement huilés. On atteint le crescendo, la purge a commencé, et la chanson de la radio se termine dans un cri. "Enfin!", je soupire en enfonçant mes coudes dans mes cuisses
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