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Citations sur Tu me manqueras demain (31)

"Je ne peux pas y aller.
- Pourquoi ?
- Ça ne sert à rien.
- Parce que ?
- Arne dit que leur fils est mort.
- Il a sans doute raison.
- Bon sang... Alors, qu’est-ce que vous attendez de moi, nom de Dieu ?
- On le fait pour Anniken, explique calmement Ulf. Un jour, quelqu’un va retrouver son fils. Vilain et tout boursoufflé après un long séjour dans l’eau à se faire grignoter par les crabes et les poissons. Mais ça reste son gamin, tu comprends ? Et je peux t’affirmer qu’elle n’est pas en mesure d’affronter ce qui va venir. Toi, tu parles la langue de la police, tu connais les procédures dans ce genre de situations, le cours des choses. C’est sans doute avant tout une façon de se montrer à elle-même qu’elle n’abandonne pas. Personne ne peut laisser tomber avant de savoir, Thorkild. Avant d’avoir essayé toutes les voies. Tu n’es pas d’accord ?
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Mon portable se met à sonner.
« Bonjour, Thorkild, articule Ulf, le souffle court, lorsque je finis par répondre. Anniken Moritzen m’a appelé tout à l’heure. Elle dit qu’elle vient de recevoir un message de toi.
- Oui... » Je m’affale sur le canapé, essayant de me concentrer sur les picotements de ma joue, de les faire passer en premier dans le cortège de mes souffrances, pour qu’ils prennent le contrôle du moment présent. « Je ne peux pas y aller.
- Pourquoi ?
- Ça ne sert à rien.
- Parce que ?
- Arne dit que leur fils est mort.
- Il a sans doute raison.
- Bon sang... Alors, qu’est-ce que vous attendez de moi, nom de Dieu ?
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Je vais me retourner lorsque j’aperçois un homme à vélo, en t-shirt moulant et cycliste, un casque sur la tête. Il pédale vers l’immeuble, s’arrête devant l’entrée, lève les yeux vers ma fenêtre et prend son téléphone. Solidement bâti, Ulf Solstad mesure autour d’un mètre quatre-vingt-quinze et il a le crâne presque chauve. À l’arrière de sa tête court un chenal d’épais cheveux roux rassemblés en queue-de-cheval, qui n’est pas sans rappeler la coiffure des samouraïs.
Lâchant le pan de couverture, je recule vers le canapé. Mon portable se met à sonner.
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Après avoir pris mes cachets, je m’habille, vais à la fenêtre, écarte la couverture suspendue et regarde dehors : c’est une sale journée, il ne fait ni beau ni mauvais, tout est d’un léger gris bleuté, comme si la lumière du ciel refusait de s’allumer complètement.
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Ce que je vois le matin dans le miroir tient de l’ignoble fantôme de l’outremonde. J’ai le teint blafard, gris de manque de soleil et de carence en vitamines. De petits yeux, soulignés de cernes violacés et surmontés de paupières bouffies qui ne se relèvent jamais qu’à moitié.
Je me lave le visage et passe mes doigts mouillés sur la cicatrice en demi-lune à côté de mon œil, je suis la ligne jusqu’au relief dentelé au milieu de ma joue, j’en effleure chaque creux, chaque arabesque. La douleur se manifeste presque aussitôt.
« Je ne peux pas. » Je le chuchote au visage dans le miroir, tout en me débattant avec le pilulier qui contient mes médicaments du matin. « Il devrait le savoir. Je ne suis pas prêt.
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Manipulation et information, hein ? C’est ce qu’on fait, tu sais, les gens comme moi. Les manipulateurs de la pensée.
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Autour de sept pour cent de la population mondiale est atteinte d’une forme ou d’une autre de psychopathie. La moitié des détenus américains tombent dans cette catégorie et ils sont les auteurs de quatre-vingts pour cent des actes de violence. Des gens sans empathie, sans aucun recul sur soi, des menteurs chroniques sans remords ni maîtrise de leurs pulsions.
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– Les États-Unis vous manquent ?
– Non. Not at all. Je n’étais pas à ma place là-bas, je l’ai su tout petit. La mer, vous savez… On l’a dans le sang, elle bat contre les parois de nos veines et nous attire à elle. » Harvey cogne sa tasse sur la table avant de laisser son regard filer vers la route, où les réverbères scintillent dans l’obscurité automnale. « Je ne pourrais jamais partir d’ici. Jamais. »
Je sens l’alcool jouer avec mon nerf vestibulaire et troubler mon équilibre. Mon corps s’emplit d’une chaleur intense que je n’ai pas connue depuis longtemps.
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Elle était bienfaisante, cette promenade sur la presqu’île aux maisons de bois et de pierre, au son des gazouillis, des bruissements des feuilles mortes. Je me sentais un autre, pas Thorkild Aske, avec tous ses défauts, ses repères, ses endroits où il devait être, ses gens à rencontrer et à caractériser suivant des critères choisis, mais juste cet individu sans nom qui enregistrait le bruit des chaussures sur l’asphalte, l’odeur d’automne, la femme à ses côtés. […] Frei s’est arrêtée de nouveau et m’a regardé, plus longuement que la dernière fois. « Comment ça? » Nous étions à l’ombre d’un arbre gigantesque au tronc vert algue. Frei a cligné des yeux rapidement avant de saisir mon bras et de m’entraîner.
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« Je me souviens quand j’étais petit, chez moi, dans le Minnesota… » Harvey arrête le bateau qui tangue au rythme de la mer agitée. « On entendait des pleurs d’enfant dans la forêt, autour de notre chalet. C’était en hiver qu’on les entendait à la saison où la linaigrette et les lacs gelaient. Des sanglots douloureux qui se répercutaient entre les troncs d’arbres, quand les fumées de givre se déposaient sur le sol. On en avait la chair de poule, je vous dis. » Mon regards balaie sans trêve la surface de l’eau sombre et froide. «  Plus tard, reprend Harvey, on a drainé deux des petits lacs, pour construire un grand lotissement de chalets. Et les ouvriers ont découvert le corps d’un enfant qui séjournait apparemment dans le plan d’eau depuis plus de cent ans. Après ça, il n’y a plus eu de pleurs dans la forêt. Qu’est ce que vous dites de ce genre d’histoires? »
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