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Critique de Sardanapale


Au lendemain de l'attaque de Pearl Harbor, les japonnais durcissent leur occupation de la Chine (ayant débutée en 1937) et parquent les populations européennes dans des camps de prisonniers.
Né à Shangai, Ballard a vécu dans l'un de ces camps, de 1942 jusqu'au la fin de la guerre, expérience traumatisante dont il tirera son chef d'oeuvre non fictionnel, Empire du Soleil.
Jeune adolescent séparé de ses parents, "Jim" va faire preuve d'une grande débrouillardise pour survivre dans cet environnement insalubre où sévissent les maladies, la malnutrition et les mauvais traitements.
Ce qui frappe le plus à la lecture, c'est que le jeune homme s'est parfaitement adapté à sa nouvelle condition et semble même l'apprécier à certains moments. Les soldats japonnais font son admiration alors qu'il nourrit un profond mépris pour ses compatriotes britanniques, campés comme des personnages peureux, égoïstes et dénués de toute solidarité. Les alliances qui se créent dans le camp sont toujours intéressées et peuvent se défaire aussi rapidement qu'elles se sont tissées. du reste, les événements sont décrits avec une certaine froideur, Jim est témoin de plusieurs morts violentes sans que cela ne semble le choquer plus que ça.
S'il est non fictionnel, Empire du Soleil est un récit biographique, plus qu'autobiographique. le garçon dont Ballard nous raconte les aventures est en effet un jeune homme interné au même camp que lui, Ballard n'ayant pas été séparé de ses parents. Mais on peut supposer que ces derniers ne lui ont pas été d'un grand secours quand on voit la place réservée aux adultes, et notamment aux hommes, dans le bouquin.
Empire du soleil est également une clé pour comprendre l'univers ballardien, sa détestation des anglais et de la société de consommation. Lui qui a vécu en se nourrissant d'une patate douce par jour pendant 3 ans était logiquement ulcéré par les centres commerciaux, leur abondance de victuailles et de biens inutiles. Il ne pouvait comprendre la vie pavillonnaire inspirée du modèle US, où la préoccupation principales des habitants et d'acquérir la dernière machine à laver. Il prédisait une révolte des banlieues face à la vacuité culturelle de ce mode de vie (millenium people ; que notre règne arrive). On retrouve également une sorte de fascination pour la crasse et les bas instincts de l'homme en situation de précarité (IGH, l'île de béton) comme si ce n'est qu'une fois dépouillé de tous ses attributs sociaux que l'être humain peut retrouver la pleine jouissance de sa nature.
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