Citations sur Ces demoiselles de Bath, tome 1 : Inoubliable Francesca (13)
Il était impossible qu'une vierge atteigne l'orgasme la première fois, lui avaient affirmé ses amis. Car de toute façon, il était rare qu'une femme ressente du plaisir durant l'acte sexuel. Le plaisir était l'apanage des hommes.
Ce n'était pas juste. Le physique des gens aurait dû être en rapport avec leur caractère, et leur laideur proportionnelle à leur impolitesse.
- Croyez vous au destin ? lui demanda -t-il soudain.
- Ma foi..je crois aux coïncidences. Je crois que certains événements inattendus surviennent parfois et sont susceptibles de changer le cours de notre vie. Mais je ne crois pas que nous soyons inexorablement voués à suivre un chemin tout tracé à l’avance, sur lequel nous n'aurions aucune influence. Ce serait une négation totale de notre libre arbitre. Je crois au contraire que nous avons tous le pouvoir de nos vies et de choisir la direction à prendre...
La traduction est la plupart du temps un appauvrissement. Même si le traducteur fournit un travail appliqué, il y a forcément un peu de la voix de l'auteur qui se perd dans l'intervalle.
Un simple baiser, vraiment... cela ne prêtait pas à conséquence. Néanmoins, elle n'était pas une ingénue. Elle savait pertinemment quelles conséquences pouvaient découler d'un simple baiser. Ils ne s'en seraient pas tenus là et, dans leur situation présente, il n'y avait rien ni personne pour les empêcher d'aller plus loin.
Ce sourire était une arme redoutable dont il allait devoir se méfier comme de la peste.
Malheureusement, elle ne pouvait ignorer les sensations physiques qui l'envahissaient et que n'aurait jamais dû éprouver une jeune femme prônant la sérénité et la modération en toute chose. Ses seins tendus étaient
douloureux. Une pulsation secrète embrasait son ventre... Elle n'était pas innocente au point d'ignorer la signification de tels symptômes. Elle désirait cet homme qu'elle connaissait à peine, qu'elle ne trouvait même pas sympathique et qu'elle avait commencé par détester !
Elle n'avait jamais regretté d'avoir choisi l'enseignement, plutôt que de courir se réfugier dans le cocon douillet que lui offraient ses tantes. Si c'était à refaire, elle n'hésiterait pas une seule seconde. Pour une femme, l'indépendance était primordiale.
Mais comme c'était étrange d'être assise là, près de ce dandy aux allures désinvoltes, avachi dans son fauteuil. Dire qu'ils allaient passer la nuit à quelques mètres l'un de l'autre, seuls au premier étage de l'auberge... Parfois,
la réalité était encore plus délirante que les fantasmes les plus fous.
Cette femme était fagotée comme l'as de pique avec sa robe de couleur indéterminée à taille haute, col montant et manches longues, à peu près aussi seyante qu'un sac à patates. Plutôt grande pour une femme, elle était dépourvue de courbes là où les mains des hommes aimaient s'attarder. Ses cheveux sombres, séparés par une simple raie, étaient ramenés sans chichis en un chignon roulé sur la nuque. Même si la capote les avait aplatis, il était bien certain qu'elle n'avait pas perdu une seconde ce matin-là à les boucler en anglaises pour tenter de s'arranger un peu. Dans son visage étroit, son nez était droit, sa bouche indéfinissable. Elle avait l'air sévère et compassé. La quintessence de la préceptrice.