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Il s'agit ici d'un document intéressant pour qui s'intéresse à la Comédie humaine, comme ensemble, et souhaite se faire une idée juste du projet De Balzac. Ce n'est bien sûr pas un ouvrage à lire "en soi", s'il n'accompagne pas la lecture de l'auteur.

Balzac écrit cet avant-propos pour se dédouaner des préfaces dans lesquelles il lui faudrait se défendre des attaques et critiques, notamment d'immoralisme. Ayant voulu réaliser une histoire des moeurs de la Société française du 19ème siècle, il explique qu'il lui a forcément fallu mentionner le mal comme le bien, et se défend en indiquant que de nombreux personnages sont irréprochables d'un point de vue moral (des femmes, d'ailleurs) ; par ailleurs, les actions coupables trouvent toujours leur punition. Il est donc bien avancé dans la composition de ce projet, et a commencé à effectuer des regroupements, à faire réapparaître des personnages, pour donner un sens à son entreprise.

Les idées importantes qu'il évoque sont la recherche d'une unité de composition : comme l'animal, l'homme n'est qu'un homme, mais les milieux dans lesquels il évolue le forment d'une certaine manière, ce qui crée des "espèces sociales". le grand thème sous-jacent De Balzac est l'expression des passions, la manière dont elles se conjuguent aux caractères, aux événements de la société. Il souhaite établir une histoire sociale des moeurs de son époque en recherchant les causes, les principes cachés, qui fondent les désordres ou le liant social. Il a essayé également, dans certains ouvrages, de populariser des théories sur la pensée, l'esprit, pressentant qu'un jour cette science sera aussi évidente que la rotondité de la Terre (dommage qu'il n'ait pas connu les découvertes du 20ème siècle en neurologie !).

Enfin, comme les quelques 2 000 ou 3 000 figures représentatives de la Comédie humaine qu'il ambitionne de mettre au jour "nécessitent une galerie", il présente le plan qu'il a conçu, les différentes parties et leur sens - où j'ai compris que les "scènes de la vie..." (privée, de province, parisienne, etc...) équivalaient à des époques, ou âges, de la vie. Balzac a utilisé l'antinomie province/capitale, comme puissante image des aspirations individuelles et sociales, des aptitudes au bien ou au mal de chacun. Ces Etudes de moeurs seront complétées par les Etudes philosophiques, puis analytiques.

Ces quelques pages sont à mon sens importantes pour comprendre l'ampleur de son travail, et révèlent qu'on peut aussi lire la Comédie humaine par ensembles, selon les thèmes qui nous intéressent. Il est évident que cela me précipite encore plus vers la lecture de l'ensemble de ses oeuvres - j'ai l'impression depuis le début d'un ami, d'un familier qui me parle, d'une sensibilité proche de la mienne qui me touche.
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Ce que j'ai trouvé le plus intéressant, dans l'Avant-propos à la Comédie humaine, c'est l'exposé du passionnant projet De Balzac : raconter, à l'aide d'une fresque magistrale, la société de son temps, en parlant de tous les types sociaux, de leurs relations, de tout ce qui se passe dans la société du temps où vécu Balzac. Voilà un projet, une idée intéressante, qui a réussit bien au-delà des ambitions De Balzac, puisque sa Comédie Humaine, quoique inachevée, reste encore actuelle de nos jours et qu'il tend par son humaine comédie un miroir, à peine déformé, à notre société.
Toutefois, malgré l'intérêt que j'ai concernant le projet De Balzac, je n'approuve pas nombre de points de détails, issus de croyances et pseudo sciences fumeuses ( à commencer par la phrénologie… ).
Avis mitigé, donc.
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Même s'il constitue un texte théorique essentiel pour comprendre ce que Balzac a voulu faire de "La comédie Humaine", l'avant-propos de la "Comédie Humaine" n'est pas parfait !...
C'est vrai que le projet balzacien est tout à fait passionnant, mais certaines idées m'ont paru un peu trop déterministes et il m'a semblé que c'était assez fumeux.
Néanmoins, tout ce qui se rattache à "La Comédie Humaine", reste très intéressant. L'"Avant-propos", fait partie intégrante du grand-oeuvre, de ce monde unique par son ampleur qu'a créé Honoré de Balzac.
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"Il est nécessaire d'en expliquer le plan..." Voilà l'auteur qui dès la seconde phrase nous demande un premier retour en arrière auquel il habituera plus tard ses lecteurs.

Si vous jugez qu'un projet d'une telle ampleur que la Comédie Humaine mérite au moins une petite explication, alors vous serez ravis de lire cet Avant-propos. Remerciez l'éditeur de l'époque, Hetzel, qui à (fortement) incité Balzac à rédiger celui-ci.

Balzac pensait d'abord réserver cette tâche à Georges Sand, qui bien qu'aillant accepté ne pût le rédiger momentanément à cause d'une mauvaise santé. Je vous laisse juger si ce qu'elle écrivit finalement en 1861 fait une bonne conclusion:

"Balzac, qui a tant cherché l'absolu dans un certain nombre de découvertes, avait presque trouvé, dans son oeuvre même, la solution d'un problème inconnu avant lui, la réalité complète dans la complète fiction."

Je relis cet Avant-propos une seconde fois, avant d'entamer la Comédie humaine à proprement parler par La maison du chat-qui-pelote.
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Projet Balzac


Le projet Balzac est lancé ! Lire l'intégralité de la Comédie Humaine et en rendre compte. En commençant par cet avant-propos qui donne une perspective alléchante à l'oeuvre qui suit, qui vient. Faire de la nature humaine des français du XIXème siècle, un lexique semblable aux traités de zoologie. Utiliser son art de l'observation, de la captation, de la description des caractères au service d'une vaste étude sociologique.

Les activités, les métiers des hommes et des femmes étant l'équivalent de la grande diversité des races animalières dans les bestiaires. Avec ce souci supplémentaire que dans l'humanité mâles et femelles doivent être traités en tenant compte de leur différenciation culturelle évidente qu'on ne retrouve pas dans le monde animal.

Balzac nous dit que l'essence de toute morale émergeant de la Comédie Humaine se veut monarchiste et catholique. Quel merveilleux programme ! Auquel s'ajoute la volonté d'une prééminence de la famille sur l'individu. Structure de la cristallisation d'une réaction réjouissante qui fait office de norme balzacienne.

Il évoque la grande influence de l'oeuvre de Walter Scott sur lui. Il veut s'en inspirer pour imposer un corpus nouveau où la totalité d'une époque se trouvera gravée à jamais sur le papier, le témoignage ultime et englobant que personne n'avait osé imaginer.

Sa Comédie Humaine sera divisée en trois études : de moeurs, philosophiques et analytiques. Ses études de moeurs seront elles-mêmes divisées en six catégories distinctes nommées scènes de vie : privée, de province, parisienne, politique, militaire et de campagne.

Pour conclure, lire cette somme de plus de quatre vingt dix ouvrages semble un défi aussi important et imposant qu'en fut pour Balzac la rédaction, s'étalant entre 1829 et 1850. Encore jeune, avec du temps libre, le challenge semble à portée de réalisation. le projet Balzac pourrait même être le premier du genre dans l'exploration des grandes plumes françaises du XIXème siècle.



Samuel d'Halescourt
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Une préface générale à la somme colossale que constitue la Comédie Humaine, écrite alors que le travail d'écriture des romans est en cours, mais que le plan d'ensemble est achevé. Balzac se présente comme un nouveau démiurge, lui aussi est un créateur. Il est plus qu'un historien, qui retrace les faits sans parler des moeurs - même si la "nouvelle histoire" contredit a posteriori Balzac...
J'ai apprécié le parallèle entre "l'Humanité et l'Animalité" : comme les naturalistes, lui aussi cherche à dégager des lois, des espèces qui sont des types (le "prêtre", "la Parisienne"...). Mais les animaux ne sont pas dévorés par les passions (ambition, avarice, désir...) qui, elles, sont à l'origine même des actions des hommes, et donc de l'écriture. J'ai été en revanche moins séduite par la description De Balzac sur l'importance de l'union entre la Monarchie et le Christianisme - mais il est vrai que ce sont ses "Etudes philosophiques" qui me plaisent le moins dans son oeuvre.
Il termine presque par ce mot que des confrères écrivains lui adressent : "Courage", car son projet est immense et il sait qu'il aura du mal à le mener à terme.
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