Citations sur Jésus-Christ en Flandre (15)
Le ciel versait un froid noir, et les nuées brunes qui passaient au-dessus de ma tête donnaient une expression sinistre à la nature ; l'immensité de la mer, tout me disait : " Mourir aujourd'hui, mourir demain, ne faudra-t-il pas toujours mourir ? " et, alors... J'errais donc en pensant à un avenir douteux, à mes espérances déchues.
JÉSUS-CHRIST EN FLANDRE.
Les vents soufflèrent de tous les côtés, la barque tournoya comme une toupie, et la mer y entra.
- Oh ! mon pauvre enfant ! mon enfant ! Qui sauvera mon enfant ? s’écria la mère d’une voix déchirante.
- Vous-même, répondit l’étranger.
Le timbre de cet organe pénétra le cœur de la jeune femme, il y mit un espoir ; elle entendit cette suave parole malgré les sifflements de l’orage, malgré les cris poussés par les passagers.
Les créations humaines veulent des contrastes puissants. Aussi les artistes demandent-ils ordinairement à la nature ses phénomènes les plus brillants, désespérant sans doute de rendre la grande et belle poésie de son allure ordinaire, quoique l'âme humaine soit souvent aussi profondément remuée dans le calme que dans le mouvement, et par le silence autant que par la tempête.
JÉSUS-CHRIST EN FLANDRE.
En ce moment, le ciel et la mer offraient un de ces spectacles auxquels il est peut-être impossible à la peinture, comme à la poésie, de donner plus de durée qu'ils n'en ont réellement. Les créations humaines veulent des contrastes puissants. Aussi, les artistes demandent-ils ordinairement à la nature ses phénomènes les plus brillants, désespérant sans doute de rendre la grande et belle poésie de son allure ordinaire, quoique l'âme humaine soit souvent aussi profondément remuée dans le calme que dans le mouvement, et par le silence autant que par la tempête.
Les deux paysans, le père et le fils, restaient silencieux, résignés et soumis à la volonté de Dieu, en gens accoutumés à suivre instinctivement, comme les animaux, le branle donné à la Nature. Ainsi, d’un côté les richesses, l’orgueil, la science, la débauche, le crime, toute la société humaine telle que la font les arts, la pensée, l’éducation, le monde et ses lois ; mais aussi, de ce côté seulement, les cris, la terreur, mille sentiments divers combattus par des doutes affreux, là, seulement, les angoisses de la peur.
– Sainte Vierge de Bon-Secours, qui êtes à Anvers, je vous promets mille livres de cire et une statue, si vous me tirez de là, s’écria le bourgeois à genoux sur des sacs d’or.
– La Vierge n’est pas plus à Anvers qu’ici, lui répondit le docteur.
(...) puis, il lui alluma, à elle qui avait eu des milliers de bougies dans ses palais, une petite veilleuse afin qu'elle pût lire ses prières pendant la nuit.
Il y eut un moment où, sur la barque, chacun se tut et contempla la mer et le ciel, soit par pressentiment, soit pour obéir à cette mélancolie religieuse qui nous saisit presque tous à l'heure de la prière, à la chute du jour, à l'instant où la nature se tait, où les cloches parlent.
Ce fut un de ces témoignages d'obligeance par lesquels les pauvres gens, habitués à connaître le prix d'un service et les délices de la fraternité, révèlent la franchise et le naturel de leurs âmes, si naïves dans l'expression de leurs qualités et de leurs défauts (...).
Il ne méprisait pas la mort, il était certain de ne pas périr.