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Critique de les_aventures_livresques


Petite nouvelle dans la lignée de sa prédécesseure – La Femme Abandonnée, dans les « Scènes de la vie privée » –, nous avons le droit à un très court texte avec, en personnage d'importance, une femme dont l'exil est devenu un nouveau mode de vie. C'est l'un des seuls points communs que l'on pourrait faire concernant ces deux textes qui tiennent des tonalités absolument différentes. Celui-ci tient un bonheur transparent durant une très grande partie de sa composition : Mme Willemsens tient une éducation exemplaire, positive et saine envers ses enfants, et on les voit tous baigner dans un bonheur qui occulte tout le reste du monde. La thématique abordée ici est l'ignorance face aux dangerosités du monde et son malheur. A vivre dans une sorte de bulle sans cesse, les enfants ne connaissent rien du monde, et la plus grande peur de Mme Willemsens était que ces enfants arrivent dans le monde sans rien en connaître. J'ai trouvé touchant cet univers construit dans le clos, et j'ai trouvé que – parfois – la nouvelle prenait des tournures de pastorale absolument charmante, avec des descriptions champêtres et douces de bâtiments et de verdures, avec des allures d'isolement total dans un positivisme absolu, loin de tout le reste, malgré la proximité avec la société de Saint-Cyr-sur-Loire. Trouver un fond d'inspiration Sandien dans l'oeuvre De Balzac m'a fait doucement sourire au gré des multiples apports descriptifs d'une pureté sans pareille. La thématique de la nouvelle rejoint aussi sa construction : les enfants ne connaissent rien du monde extérieur, et nous ne savons rien d'eux, au fond ! Nous faisons la découverte de la famille Willemsens (au nom par ailleurs bien étrange : sans doute pour une raison ?) à partir du moment où celle-ci se dispose en exil, mais qu'en est-il de leur vie d'avant ? Qui est exactement Augusta Willemsens ? Pourquoi a-t-elle quitté son logis avec ses fils ? Est-ce son véritable nom ? Non seulement les enfants ignorent tout de leur environnement, mais nous aussi, et nous faisons confiance à la bonté et à la pureté du récit et de leur vie sans rien en savoir d'autre. Leurs destins seront plus abordés dans le Lys Dans La Vallée et dans Mémoires de Deux Jeunes Mariées au fil de récits mentionnant cette femme mystérieuse. J'ai été également surpris de découvrir le floutage de la barrière des genres, fait par l'auteur, dans cette nouvelle : les fils étant souvent décrits comme féminins, avec des traits de leur mère, et dont l'un avec un nom épicène. Enfin, je ne pense pas que ce récit soit des meilleurs De Balzac, si bien que du peu de lues, je peux dire que plusieurs m'ont plus retenu que celle-ci, mais elle est d'une tristesse si pure…

La courte nouvelle aux relents de pastorale que voici est d'une pureté absolument saine et inédite. J'ai même été surpris de voir qu'en cette nouvelle, les destins sont malheureux malgré eux, et que tout est construit sans l'ombre d'une malveillance. C'était un bon coup d'air frais qui n'est vraisemblablement pas des plus illuminés. J'ai cependant aimé la douceur de cette famille Willemsens. {15}
Lien : https://clemslibrary.wordpre..
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