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Une bien triste histoire! Sortie d'une beauté naturaliste où les détails portés sur la demeure de la Grenadière nous charme plus au lieu de nous ennuyer, la tristesse l'histoire nous entraîne beaucoup plus à la curiosité...

Madame Willemsens habite la Grenadière avec ses deux enfants. On ne connait pas sa vie antérieure. Elle est en deuil et maladive. Elle sent sa mort proche et se meurt déjà pour l'avenir de ses enfants. A quelque moment l'auteur nous fait vivre quelques brebis ou flash de l'histoire de la dame... est-il qu'on en sait toujours pas grand chose...

Madame Willemsens meut avec son mystérieux secret ...mais...

Quand la mère avait informé à son aîné qu'ils n'ont que, avec sa soeur, douze mille francs comme héritage qu'elle leur laissait, le fils avait répondu;
" Mère, j'y ai pensé. Je conduirai Marie au collège de Tours. Je donnerai dix mille francs à la vieille Annette en lui disant de les mettre en sûreté et de veiller sur mon frère. Puis, avec les cent louis qui resteront, j'irai à Brest, je m'embarquerai comme novice. Pendant que Marie étudiera, je deviendrai lieutenant de vaisseau. Enfin, meurs tranquille, ma mère, va : je reviendrai riche, je ferai entrer notre petit à l'École polytechnique, où je le dirigerai suivant ses goûts."

Puis la narration continue:
"Un éclair de joie brilla dans les yeux à demi éteints de la mère, deux larmes en sortirent, roulèrent sur ses joues enflammées ; puis, un grand soupir s'échappa de ses lèvres, et elle faillit mourir victime d'un accès de joie, en trouvant l'âme du père dans celle de son fils devenu homme tout à coup."
Curiosité: Qui est le père? et que deviendront ces deux enfants?
Une courte histoire, captivante mais ça laisse trop de soif sur la langue!
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La Grenadière est une petite nouvelle plutôt sympathique De Balzac, qui ne manque pas de nombreuses qualités : des qualités de description, pour commencer, mais aussi des qualités de ton, de style. Mais c'est comme je l'ai dit : c'est une nouvelle plutôt sympathique. Pas un des ( très nombreux ) très grands textes que Balzac nous a légués ; à côté de la plupart des autres textes de "La Comédie Humaine", celui-ci paraît bien petit. Mais un sympathique texte, quand même.
Pas indispensable à votre bibliothèque, mais pas illisible non plus.
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Une femme s'installe avec ses deux enfants dans une propriété près de Tours, la Grenadière.

Comme souvent dans ses nouvelles, l'auteur fait le portrait d'une femme, ici une mère. Précisons: une mère très idéalisée (comme tous les personnages, en fait, maintenant que j'y pense…). Je passerai sur les propos sexistes De Balzac à propos de la maternité, pour ne parler que de l'intrigue. Intrigue relativement simple, qui malheureusement nous laisse sur une conclusion assez abrupte.

La description s'attarde sur les lieux où se déroule l'histoire. On sent l'attachement de l'auteur à cette région, qui semble également plutôt idéalisée, mais qui est très plaisante à lire. On se sent sur les bords de Loire avec les personnages et on a l'impression de respirer les parfums du jardin de la Grenadière.

La nouvelle n'est pas inoubliable de par son intrigue, mais laisse une impression de sérénité et de communion avec la nature décrite. Une lecture plutôt agréable.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Dans l'oeuvre De Balzac, du moins dans ses nouvelles ou courts récits, l'amour est rarement heureux, pour les femmes il finit souvent mal. Les femmes adultères doivent être punies, et leurs fautes retombent sur leurs enfants, conséquences de ses amours coupables.
Cette femme amoureuse n'est plus au début du récit, elle s'efface, au sens propre propre même en se dissimulant sous ses vêtements stricts et noirs. Ses désirs ont disparu, elle n'a plus de corps ni de sensualité, au contraire, elle souffre dans sa chair. Et elle n'a plus d'envie, elle ne vit plus que pour ses enfants, ses deux fils sur lesquels elle a reporté toute son affection. La peinture des relations maternelles est à la fois douce, sensuelle et triste, la maladie teintant ces liens d'urgence. Pour ces enfants, il faut grandir en quelques mois, quitter l'insouciance et les jeux enfantins pour s'instruire et s'engager. le fils aîné murit de voir sa mère mourir
Le tragique de la situation est renforcé par la beauté du paysage et de la propriété, où les couchers de soleil sur la Loire s'admirent de la terrasse fleurie d'une magnifique propriété. Ces très belles descriptions ont donc elles aussi un rôle dans l'histoire.
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Il y a les études de moeurs, les romans à intrigues, les nouvelles au parfum de politique ou de fantastique et puis et puis il y a cette nouvelle que j'ai beaucoup aimé et qui a un petit parfum romantique.
Le titre tout d'abord, il s'agit du nom d'une maison que Balzac occupa avec Laure de Berny, elle existe vraiment cette maison à Saint Cyr sur Loire.
Balzac y a placé une nouvelle mélodramatique.
Voyez plutôt : Augusta Willemsens, comtesse de Brandon loue la Grenardière. Elle y vit seule avec ses deux enfants Louis-Gaston l'aîné et son frère Marie-Gaston.
C'est une très belle femme, elle s'est retirée à la campagne peut-être pour échapper à quelqu'un, peut-être pour faire face à un destin tragique.

On sent dès le début du récit que cette femme va vers une échéance inéluctable et qu'elle subit le sort des femmes abandonnées.
« Il n'existe nulle part au monde ce parfum, cette paix, cette douceur, ces superbes points de vue plongeant au plus loin du regard tant la lumière y est transparente. »
Pourtant tout pourrait être idyllique, la maison d'abord, havre de paix avec un jardin qui en fait un petit éden.
« Elle est, au coeur de la Touraine, une petite Touraine où toutes les fleurs, tous les fruits, toutes les beautés de ce pays sont complètement représentées. »
Mme Willemsens vit sans attirer l'attention
« La maison fut meublée très simplement, mais avec goût ; il n'y eut rien d'inutile, ni rien qui sentit le luxe »
Sa seule exigence est pour ses enfants et leur éducation. Elle impose une vraie discipline d'apprentissage que les enfants acceptent facilement. Elle veut les protéger et les préparer à une vie qui ne sera pas facile.
« Ils baignaient dans une vie d'ordre régulière et simple qui convient à l'éducation des enfants. »
Comme d'habitude je m'arrête pour ne pas vous priver du plaisir de voir vivre cette famille.
Balzac a très bien rendu tout ce qui tourne autour de l'éducation des enfants, et lui qui n'a jamais connu l'amour d'une mère, sait nous faire vibrer avec cette femme qui ne peut compter que sur elle même pour mener ses enfants jusqu'à la vie d'adulte. Rousseau n'est jamais loin.
Balzac est tout à fait lyrique lorsqu'il nous peint la Touraine qu'il aime tant.
Il y a de la fraîcheur et de l'émotion dans cette nouvelle,Balzac regarde la femme avec compassion et la mère avec indulgence.

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Voilà encore une courte nouvelle De Balzac sur le thème de la femme abandonnée qu'il aurait écrite en une nuit ; cette fois, le récit est centré sur le lieu, une propriété tourangelle nommée La Grenadière, où vient s'installer Augusta Willemsens, accompagnée de ses deux jeunes fils. D'emblée, le contraste est visible entre la beauté simple et chaleureuse du domaine et le drame qui va s'y dérouler ; l'abondance de détails sur la demeure et ses environs semble vouloir compenser les zones obscures du récit.

Comme dans La Femme abandonnée qui précède cette nouvelle dans Les Scènes de la vie privée, cette famille retirée du monde intrigue et les commentaires vont bon train : Mme Willemsens est belle, ses enfants sont mignons et bien élevés, mais la famille ne fréquente personne : seule une vieille bonne et un couple de paysans locaux travaillent à son service ainsi qu'un précepteur pour les garçons.
Outre le noeud thématique du lieu, le récit suit le rythme et le cycle des saisons ; en effet, on comprend vite que l'héroïne est gravement malade et qu'elle s'achemine vers la mort. Son mal mystérieux, certes physique, s'accompagne d'un mal moral et expiatoire, dû à une faute commise par le passé, source de son isolement actuel et du dénuement dans lequel elle va laisser ses enfants orphelins.
Au XIXème siècle, l'adultère féminin est un crime réprouvée par la morale : le lecteur comprend que les deux garçons sont nés d'une relation illégitime mais que leur mère a pris des dispositions pour qu'ils sachent l'identité de leur père à leur majorité… Il y a aussi un mari, un lord anglais, à qui elle pardonne tout dans une lettre écrite avant de mourir.

Balzac entretient le mystère et le flou tout au long de sa narration… D'après la littérature critique, il est aussi fait mention de cet épisode dans d'autres romans de la Comédie humaine (Mémoires de deux jeunes mariées, le Lys dans la vallée, le Père Goriot…) mais certains passages ont pu être remaniés au fur et à mesure des corrections De Balzac.

Cette absence de détails, tout en laissant une impression d'inachevé, met en relief la situation stylisée de la femme adultère, toujours coupable malgré ses mérites et quelles que soient les circonstances ; elle doit expier sa faute, jusque dans ses enfants s'il le faut. Ainsi l'héroïne, qui s'est peut-être présentée sous un nom d'emprunt, aura une tombe anonyme où ne figurera que son prénom suivi de l'épitaphe « une femme malheureuse ».
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Touchante nouvelle, témoin de ce qu'est capable de produire sur l'esprit la correspondance d'un amour maternel avec une piété filiale. le devoir et la responsabilité, moteur de la maturité précoce de Louis-Gaston nécessaire à sa survie et celle de son frère, bientôt privé de leur dernier parent. Les paysages de la Loire nourrissent d'autant la beauté de cette scène.
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La Grenadière est une modeste demeure de Touraine située sur les bords de Loire .
La nature qui l'environne en fait un petit cocon où la vie se suffit à elle même …
Y arrive un jour une mère Mme Willemsens et ses deux garçons ,Louis et Marie . Une famille discrète et un peu mystérieuse aux yeux des locaux mais qui mène une vie de simplicité et de bonheur jusqu'au jour où Mme de Willemsens, dont la santé se détériore, se doit de parler à son aîné …
J'ai adoré cette nouvelle ! Bien sûr on y retrouve les descriptions De Balzac , tellement puissantes qu'on est projeté dans un tableau vivant ; mais aussi le traitement des personnages et de l'intrigue qui nous emmène vers l'inéluctable avec, malgré tout , une dose d'espoir … À lire absolument !
« Un point c'est tout. »
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Parue dans la Revue de Paris en 1832, cette touchante nouvelle De Balzac se déroule dans une région qui lui est chère : La Touraine, plus précisément dans la propriété La Grenadière, qui a vraiment existé et où il a passé l'été avec Laure de Berny en 1830.

Selon les dires de son amie Zulma Carraud chez qui il séjournait quelques semaines en 1832, Balzac aurait écrit cette nouvelle chez elle en une seule nuit.

Un beau jour, la mystérieuse Mme Willemsens s'installe dans la propriété La Grenadière avec ses deux fils et une femme de chambre. Elle n'est pas du pays et très discrète, personne ne sait d'où elle vient ou pourquoi elle a choisi de vivre retirée du monde. Tout ce que le narrateur observe, c'est la parfaite harmonie avec laquelle elle y vit avec ses deux enfants, dans cette nature abondante de la Touraine, si riche en couleurs, saveurs et végétation.

Toutefois, cette nature riante fait rapidement place à des nuages qui s'amoncellent, car Mme Willemsens est rongée par un mal inconnu.
Par bribes, nous en apprenons un peu plus sur sa vie antérieure : qu'elle aurait été la femme de Lord Brandon, et que le père des enfants n'est plus en vie.

D'un style très sobre, tout en nuances, ciselé à l'extrême, de la beauté du paysage jusqu'à la tragédie d'une vie brisée, Balzac offre ici une histoire où tout est à sa place, rien n'est de trop.
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Petite nouvelle dans la lignée de sa prédécesseure – La Femme Abandonnée, dans les « Scènes de la vie privée » –, nous avons le droit à un très court texte avec, en personnage d'importance, une femme dont l'exil est devenu un nouveau mode de vie. C'est l'un des seuls points communs que l'on pourrait faire concernant ces deux textes qui tiennent des tonalités absolument différentes. Celui-ci tient un bonheur transparent durant une très grande partie de sa composition : Mme Willemsens tient une éducation exemplaire, positive et saine envers ses enfants, et on les voit tous baigner dans un bonheur qui occulte tout le reste du monde. La thématique abordée ici est l'ignorance face aux dangerosités du monde et son malheur. A vivre dans une sorte de bulle sans cesse, les enfants ne connaissent rien du monde, et la plus grande peur de Mme Willemsens était que ces enfants arrivent dans le monde sans rien en connaître. J'ai trouvé touchant cet univers construit dans le clos, et j'ai trouvé que – parfois – la nouvelle prenait des tournures de pastorale absolument charmante, avec des descriptions champêtres et douces de bâtiments et de verdures, avec des allures d'isolement total dans un positivisme absolu, loin de tout le reste, malgré la proximité avec la société de Saint-Cyr-sur-Loire. Trouver un fond d'inspiration Sandien dans l'oeuvre De Balzac m'a fait doucement sourire au gré des multiples apports descriptifs d'une pureté sans pareille. La thématique de la nouvelle rejoint aussi sa construction : les enfants ne connaissent rien du monde extérieur, et nous ne savons rien d'eux, au fond ! Nous faisons la découverte de la famille Willemsens (au nom par ailleurs bien étrange : sans doute pour une raison ?) à partir du moment où celle-ci se dispose en exil, mais qu'en est-il de leur vie d'avant ? Qui est exactement Augusta Willemsens ? Pourquoi a-t-elle quitté son logis avec ses fils ? Est-ce son véritable nom ? Non seulement les enfants ignorent tout de leur environnement, mais nous aussi, et nous faisons confiance à la bonté et à la pureté du récit et de leur vie sans rien en savoir d'autre. Leurs destins seront plus abordés dans le Lys Dans La Vallée et dans Mémoires de Deux Jeunes Mariées au fil de récits mentionnant cette femme mystérieuse. J'ai été également surpris de découvrir le floutage de la barrière des genres, fait par l'auteur, dans cette nouvelle : les fils étant souvent décrits comme féminins, avec des traits de leur mère, et dont l'un avec un nom épicène. Enfin, je ne pense pas que ce récit soit des meilleurs De Balzac, si bien que du peu de lues, je peux dire que plusieurs m'ont plus retenu que celle-ci, mais elle est d'une tristesse si pure…

La courte nouvelle aux relents de pastorale que voici est d'une pureté absolument saine et inédite. J'ai même été surpris de voir qu'en cette nouvelle, les destins sont malheureux malgré eux, et que tout est construit sans l'ombre d'une malveillance. C'était un bon coup d'air frais qui n'est vraisemblablement pas des plus illuminés. J'ai cependant aimé la douceur de cette famille Willemsens. {15}
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